Dimanche 20 novembre 2011 à 19:11

Stages 5/7 planifiés.
Stage 1/7 débuté.
Ce qu'il y a de bien dans un petit village, c'est que quand tu te pointes à l'école quinze ans plus tard, tu n'as pas à te présenter ; on sait qui tu es, quel est ton nom de famille et comment il s'écrit. J'ai choisi la solution facile, par flemme, même si je suis peu enchantée à l'idée de quitter Stras tous les jeudis soirs. Il fait actuellement 7°C à Strasbourg, 15°C à Besançon. Je la sens, la différence de température par rapport à l'année dernière. J'ai besoin de bottes, de pulls et de chaussettes. Les copines du Sud sont frigorifiées. Je crois qu'on n'arrêtera jamais de comparer nos manières de parler, nos accents, nos expressions régionales ; la diversité se ressent au quotidien. Je ne supporte plus d'entendre des jeunes avec un accent alsacien très prononcé. La voix, ça fait tout - et pour nous, futurs orthophonistes, encore plus. Je n'ai pas envie de prendre le train à l'heure de pointe ce soir. Je n'ai plus envie de surveiller ce que je mange pour ma santé, j'ai l'impression d'être devenue une obsédée de la diététique : tout ce que je n'ai jamais voulu être. En écrivant cette phrase je suis arrivée dans une impasse, je ne sais plus comment poursuivre cet article, de toutes façons il n'a ni queue ni tête - tiens, comme moi.
 

Lundi 14 novembre 2011 à 1:17

Mine de rien, j'ai l'esprit pragmatique. Même après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai le cerveau en ébullition et je cherche des solutions. Malheureusement, il existe dans la vie deux problèmes qui ne peuvent être résolus, et qui nous placent devant une impuissance à rendre fou : quand on se fait larguer par quelqu'un qui ne nous aime plus, et quand quelqu'un meurt.

Dimanche 13 novembre 2011 à 18:36

"Tu crois qu'on va y arriver ?
- On va tout faire pour."
 

Menteur. Menteurmenteurmenteur. Un mois plus tard, la trahison fait toujours aussi mal que l'abandon lui-même. Et le sentiment d'impuissance face à ce double coup de poignard, et l'incompréhension parce que je pensais que c'était seulement quand on était gosses qu'on pouvait arrêter d'être amoureux du jour au lendemain, sans raisons, parce que nos esprits jeunes ne connaissaient en fait rien de l'amour. L'ahurissement parce que j'ai déjà vécu le fait de ne plus être amoureuse, je sais comment ça se manifeste, et je n'ai décelé chez lui aucune de ces manifestations. Impossible de comprendre, impossible d'accepter, ma phase de déni s'éternise. Il m'avait dit d'avoir confiance. Il m'avait dit qu'il sentait quelque chose d'inexplicable lui assurant que tout allait bien se passer. Je pensais que c'était au-dessus de nous, que c'était peut-être le destin. Aujourd'hui, je ne vois pas comment je pourrais un jour croire et avoir à nouveau confiance en quoi que ce soit. Aujourd'hui, en ce dimanche dont je n'ai pas vu la lumière du jour, il me manque à en crever.
 
 

Vendredi 11 novembre 2011 à 20:33

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Euh, voilà. Je tenais à vous faire part de ma dernière ingéniosité. Il faut dire que je cuisine de plus en plus et de mieux en mieux depuis que j'habite là, depuis que j'ai une cuisine meeeeeerveilleuse, avec un FOUR et une nouvelle panoplie d'épices et d'ustensiles. Seulement voilà, c'est bien joli d'avoir un four et de pouvoir faire des tartes, sauf que quand tu es toute seule, si tu fais une tarte au thon, tu manges de la tarte au thon pendant trois jours parce que ton moule à tarte est grand. Alors j'ai inventé le concept de la double tarte, ça cuit en une fois et ça te fait plusieurs repas variés. C'est quand même génial, non ?
Ici, tarte au poireau - tarte au thon et tomate. Celle au poireau était bonne, mais la prochaine fois j'y mettrai des oignons. Je m'en vais maintenant déguster celle au thon, elle m'a l'air délicieuse.

Vendredi 11 novembre 2011 à 20:24

Avouons-le, j'ai la flemme d'écrire. Enfin, j'ai la flemme tout court, soyons honnêtes jusqu'au bout. Mais écrire est encore ce qui me demande le moins d'efforts - tiens, j'ai oublié de sortir les poubelles par exemple. J'ai préféré passer ce jour férié et le reste du weekend à Stras plutôt que de rentrer "à la maison". C'était bien beau, les retrouvailles après trois semaines d'absence, mais dès que la routine reprend, reviennent les contraintes et contrariétés typiques de la vie en famille. Je n'aime pas les weekends. Ou peut-être que je ne les aime plus ? Je n'aime plus la nuit, non plus, et ces temps-ci elle s'impose de plus en plus. Je préfère les semaines et les journées de cours, même si j'ai la flemme de me lever le matin, même si je râle quand les cours sont interminables. Au pire, quand on s'emmerde, on rigole. Ouais, on déconne plutôt pas mal. C'est drôle, l'année dernière j'avais peur que l'école d'orthophonie ne soit réservée qu'à des gens très sérieux, travailleurs, qui ne diraient pas de gros mots. Haha, mais alors PAS-DU-TOUT. Enfin, tout le monde est motivé, tout le monde est plus ou moins bosseur, mais, bien heureusement, tout le monde a le sens de l'humour (ou presque, hein, faut pas non plus trop embellir la réalité). En fait, je suis entourée de beaucoup de gens comme moi. Ce qui fait que j'apprécie les journées en leur compagnie et que j'essaye toujours de prolonger ces instants. Je mange chez Margaux demain soir avec d'autres personnes, Margaux est une de mes préférées. On n'a pas forcément fait exprès de commencer à se côtoyer, mais je suis assez contente du résultat. Margaux, c'est la fille qui m'a dit "Viens boire un thé à la maison" quand je broyais du noir au fond de mon lit, c'est celle qui m'a dit le moins de phrases bateaux débiles et le plus de trucs sensés. C'est peut-être cet événement qui m'a fait prendre conscience de sa valeur. Mais là n'est pas la question. Il y a Nikita aussi, avec qui je passe beaucoup de temps. Les deux premières semaines, je m'étais pas mal rapprochée de Noémie, mais en ce moment, on ne fait plus que se croiser. Noémie, je l'ai rencontrée à la fac l'année dernière, et c'est elle qui m'a poussée à m'inscrire au CNED, à acheter des livres pour préparer le concours ; elle a vraiment mis un coup de pied au cul à la procrastinatrice inconsciente que j'étais, je pense donc que c'est en partie grâce à elle que je suis là aujourd'hui. Et elle y est aussi, jolie coïncidence. Je ne citerai pas d'autres noms, il y a trop de filles que je pourrais considérer comme des copines. En fait, dans cette promo, comme tout le monde s'entend bien, on peut passer une semaine complète avec une personne et la voir très peu la semaine d'après, étant donné que tout le monde se mélange. Et il y a un détail technique qui a son rôle là-dedans, il ne faut pas s'imaginer qu'on fait cours dans des amphis ; non, nous sommes remisés dans une petite salle pleine d'amiante, où le chauffage est toujours trop fort mais on ne peut pas ouvrir les fenêtres parce qu'il y a le bruit des travaux juste à côté, et évidemment, quand la classe est au complet, il n'y a jamais assez de places. Et aussi, on arrive tous en retard. Donc on s'installe/se serrre (rayez la mention inutile) là où il reste une petite place. On ne décide donc généralement pas vraiment de nos voisin(e)s de table.
Je vous ai déjà dit que sur 39 personnes, la fourchette d'âge s'étend de 17 à 50 ans ? Ouais, c'est impressionnant. Et vachement cool. Sur les 39, il n'y a que deux hommes, mais c'est déjà un exploit : l'année dernière, il n'y avait aucun homme dans toute l'école, sur les quatre promotions ! Evidemment, dans les deux hommes, l'un a l'âge de ma mère. Cela dit, l'autre a beau avoir 27 ans, il est quand même marié et père d'un petit garçon. Je l'aime bien, Martin. Il fait partie de mes camarades de prédilection, je crois. Revenons deux phrases en arrière pour enchaîner : c'est fou, le nombre de parents dans cette promo. Bon, de la part des trentenaires et quarantenaires, ce n'est pas si étonnant que ça, mais là où on est vraiment surpris, c'est par les jeunes mamans. La plus jeune était enceinte jusqu'aux dents le jour de l'oral, elle a probablement accouché juste après. Elle a vingt-et-un ans. Alors attention, je ne blâme pas du tout les gens qui font des enfants tôt ! C'est une question de choix et d'histoire personnelle. Mais ça fait sacrément bizarre de parler d'accouchement avec une fille qui a pratiquement mon âge. Je ne me vois pas du tout, mais alors PAS DU TOUT procréer dans un an et demi. Ni même dans cinq ans, d'ailleurs. Dix ans peut-être ? Bref, je ne vous fait pas la liste détaillée des mamans, et je ne vous parle même pas des bébés et des mariages à venir... Elle est belle notre diversité, comme la diversité du métier, que l'on revendique quand on expose nos motivations à devenir orthophonistes.

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Ne me demandez pas ce qu'un ragondin fait là, c'est une photo strasbourgeoise après tout. 
Oui, il mange des chips.


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