J'avais dit que je reviendrais vous en dire plus sur mon sourire niais, sur ma furieuse envie d'aller à Besançon, et sur ce week-end passé là-bas, mais je n'ai pas encore pris le temps d'écrire. Je suis rentrée dimanche et je n'ai toujours pas sorti mes affaires du sac. J'ai ramené plein de bordel inutile de l'appartement et je ne trouve pas le courage de tout trier et ranger. Pour ma défense, je n'ai pas passé trop de temps à la maison, car je possède maintenant les clés de mon nouvel appartement à Strasbourg, et nous y avons entamé des travaux de peinture. C'était un peu décevant, après l'état des lieux, de constater que les précédents locataires avaient peint les murs comme des malpropres et qu'il fallait tout recommencer. Et à chaque pas que je fais dans les rues de Strasbourg, tout mon corps crie Besançon. Besançon : ma ville, ma vie. Strasbourg, ville tant aimée de tout le monde ; moi aussi je l'aime bien, cette ville, mais elle reste la ville des autres. Ce n'est pas encore chez moi, et à vrai dire, je n'ai pas vraiment envie qu'elle le devienne ; ou en tout cas, je n'ai pas envie qu'elle vole son titre à Besac. Mais si Besac n'est plus mienne, alors ce sera ma résidence secondaire. Car j'ai une nouvelle bonne raison d'aller y traîner, une très très bonne raison, nommée Mathieu. Mathieu, c'est quelqu'un de très important. Mathieu, c'est l'homme qui a réussi à me faire renoncer à la liberté totale. Je ne voulais surtout pas être avec quelqu'un, Mathieu m'a donné envie d'être avec lui. Chapeau.
Vendredi 29 juillet 2011 à 13:36
J'ai chanté comme une petite folle dans la voiture, ma super-compil a mis l'ambiance à merveille, rien n'aurait pu m'ôter mon sourire. Pas grand-monde sur la route, juste assez pour doubler les camions et se rabattre pour laisser passer les conducteurs aguerris qui ont le droit de rouler à 130. Débarquement dans la ville tout en douceur, pif paf pouf et je suis dans ma rue en un rien de temps. Victoire. Il restait même encore une place de parking. Petit tour histoire d'acheter quelques bricoles, la ville a l'odeur de notre rencontre ; c'est en juillet dernier que j'ai mis pour la première fois les pieds à Besançon. J'ai eu le coup de foudre. Il faisait très beau et la place de la Révolution m'avait éblouie. Aujourd'hui, j'ai des lunettes de soleil. Des musiciens dans la rue. Je savoure ces instants où je suis encore chez moi. En slip dans l'appartement, comme toujours, sauf que c'est la dernière fois. Je me suis détachée petit à petit de cet appart', en prenant mes repères dans les domiciles d'autres bisontins. C'est évidemment là-bas que je vais. J'ai quelques heures pour préparer les premiers cartons, et peut-être que je vous raconterai la suite une autre fois.
Mardi 26 juillet 2011 à 18:30
Je souris, un peu bêtement peut-être. D'habitude, le sourire signifiant "J'arrive à Besac" s'enclenche dans le train, mais cette fois, je souris trois jours à l'avance, parce que c'est comme si j'étais déjà sur le départ. Cela fait plus de deux semaines que j'attends ça, trois jours ce n'est plus rien du tout en comparaison. Surtout que j'arrive à faire passer le temps très vite. Je suis passée de ce matin à ce soir sans vraiment me poser, alors on est presque déjà demain, et demain sera rempli alors on sera déjà presque jeudi, et jeudi je préparerai mes affaires alors on sera presque vendredi, et vendredi je prendrais la route avant dix heures du matin. Alors je souris d'avance. Parce que je me réjouis de passer du temps au volant, parce que j'ai fait une superbe double-compilation de musique qui va m'accompagner sur la route, et parce que depuis trois semaines que j'attends ça, je vais le retrouver. Niaiserie, quand tu nous tiens.
Lundi 25 juillet 2011 à 15:23
Le centre aéré, c'est terminé. J'étais bien contente d'en voir la fin, mais les deux derniers jours ont été particulièrement chouettes. C'était le grand rush, assez bordélique, mais nous étions bien occupés, la journée est passée vite, et les enfants étaient heureux, ce qui reste l'essentiel. Certain(e)s ne voulaient pas me laisser partir, j'avais des petites filles accrochées à chaque bras, chaque jambe, et un garçon qui essayait de sauter sur mon dos. Guillaume (l'enfant, pas l'animateur) m'a donné une carte Pokémon en souvenir de lui, et Orlane a pleuré à mon départ. Avec l'équipe de choc, pas d'adieux déchirants puisqu'ils m'ont invitée à manger avec eux ce mercredi. Je suis rentrée du travail vendredi après-midi, mes parents étaient déjà partis en vacances. Je suis de mission nourriture-du-frangin-et-tiendage-de-la-maison. C'est la première fois qu'on se retrouve seuls à la maison pour plusieurs jours. J'ai découvert avec effarement le règlement pour la semaine que mon père avait écrit en mon nom. Je voulais le joindre en illustration à cet article, parce que c'est vraiment drôle par moment, mais l'image est mauvaise alors vous vous en passerez. Heureusement que le ridicule ne tue pas ; je venais de quitter les enfants et en lisant ça j'ai eu l'impression d'être prise pour un enfant moi-même. Quinze points sur dix-sept sont de pures évidences, c'est à croire que je n'ai jamais vécu seule. Erreur, je fais ça très bien. Enfin. Les deux premiers jours sont passés très vite, ponctués de retrouvailles qui font du bien. J'essaye de trouver de quoi m'occuper tout en étant présente aux heures des repas et du coucher, mais il faut dire que l'aspirateur et la cueillette des haricots, ce n'est pas très motivant. Je serais déjà prête à faire mes bagages pour le weekend à Besançon.
Rue Chifflet.
Lundi 18 juillet 2011 à 19:19
Même si j'apprécie mon travail d'animatrice, même si j'aime ces enfants, même si je n'ai bossé que sept jours, je suis contente de terminer mon job d'été cette semaine. On n'est que lundi, après un weekend de cinq jours, et je suis déjà épuisée. Je n'ai jamais été aussi souvent malade, pas de bol que ça tombe maintenant, je n'ai plus de voix et cela devient difficile de se faire obéir sans cet outil précieux. Du moins, je force pour me faire entendre, et alors mon potentiel vocal diminue encore plus. Je ne vous raconte pas le délire quand on doit chanter. Guillaume a rejoint l'équipe aujourd'hui, ça fait plaisir d'avoir deux garçons dans les rangs, surtout qu'il émane de lui beaucoup plus de masculinité que de chez Edouard. Je ne peux pas m'empêcher de sourire quand je le vois gronder un gosse, ce n'est pas très professionnel de ma part mais j'essaye de rester discrète. Cette matinée m'a semblée interminable. De toutes façons, je perds patience en général. Je ne tiens plus en place, j'aimerais avancer de dix jours, je n'attends plus que ça, c'est dingue, c'est insupportable, c'est incroyable.
Besançon mon seul amour.
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