Il y a deux semaines, nous avons fait deux jours des Aventures de Ségo, Lise et la valise dans la boîte à chaussure, puis nous avons poursuivi dans mon appartement. Nous n'avons pas lésiné sur les moyens : bus, shopping, cinéma, manger à n'importe quelle heure, films et intégrale de True Blood. Et une semaine à rire. C'était très chouette. Quand nous nous sommes retrouvées lundi dernier, nous nous sommes dit : "Bon, c'est notre dernière semaine complète ensemble ici, alors on va en profiter, on va essayer de faire des trucs qui sortent de l'ordinaire, et on va sortir jeudi et vendredi.", et je censure une partie de nos véritables paroles.
Finalement, pas besoin d'attendre la fin de la semaine. C'est mardi, quand nous avons voulu finir le petit fond de la bouteille de rhum, que les choses extraordinaires ont commencé. Le petit apéro à deux a tourné en fête à trois avec une magnifique compil' de musique, sirop de violette pour faire passer le Martini Rosso et courses nocturnes pour se réapprovisionner en rhum et jus de fruits, déjà assez imbibés pour ne pas se rendre compte qu'il était dégueulasse. Mise en pratique de mes cours privés de danse "sensu-sexuelle". Une belle collection de bouteilles vides pour trois personnes. La suite a été de plus en plus improbable. On ne savait plus quel jour on était, on disait "hier" pour parler de la nuit de mardi-mercredi alors qu'on était vendredi matin, j'ai l'impression d'avoir été le 26 mai pendant trois jours, au final je ne sais même pas quand ça l'était pour de vrai. Je n'arrête pas d'avoir des réminiscences, de me rappeler de choses que j'ai dites ou faites, de me demander "Qui a dit ça ?" "A qui j'ai raconté ça ?" "C'était quand ça, de nouveau ?", "Eh, tu te rappelles qu'il y avait des gens assis sur des chaises dans l'ascenseur ?", "Toi aussi t'as des bleus partout ? Mais pourquoi ?"...
Le contre-coup est un peu rude, entre un mélange de nostalgie dévoreuse et de conséquences pas trop cools, du genre foutre la merde entre les gens, ou me rendre compte que je suis en possession d'une copie de la carte bancaire d'un garçon que j'ai vu quelques heures dans ma vie. Ca fait vraiment drôle. Il y a des pendaisons et des dépendaisons de crémaillère à venir, mais pas tout de suite. Ca fait presque bizarre de se coucher de nouveau quand il fait encore nuit.
Lise auf dem Teusch, ma bonne amie, mon vieil alter ego, ça fait vraiment du bien de te retrouver - et c'est le cas de le dire HAHA.