Mercredi 3 novembre 2010 à 0:27

A huit heures, c'était désespérant. Je crevais de chaud en arrivant, comme toujours, les filles était dispersées un peu partout dans l'ombre de l'escalier, ambiance lourde, sales gueules. Une première heure assez difficile, j'appréhendais bien plus la deuxième, mais en fait le cours de sémio était particulièrement intéressant aujourd'hui. Et Noémie est arrivée. Elle ne m'a pas demandé si j'avais bossé pendant les vacances, seulement si j'avais reçu mes cours, et j'ai dit que j'allais les chercher à la poste l'après-midi même. Quand elle a sorti son éternel bouquin de QCM, c'était pour reprendre à l'écrit le questionnaire que nous avions fait ensemble, le mercredi avant les vacances. Peut être qu'elle ne s'était pas trop foulée non plus pendant ces vacances ? J'étais rassurée, je craignais de devoir lui mentir, et comme j'aurais été incapable d'inventer que j'avais été ultra occupée, j'aurais du grossir le trait et mettre ma paresse sur le compte d'un réel problème psychologique. Mais elle ne m'a pas demandé. Ouf. Puis j'ai retrouvé Ségolène pour les deux heures suivantes, elle a vérifié que le dessin de Réné la Taupe était toujours dans ma trousse, je lui ai dit que je l'avais même scanné et ça lui a fait plaisir.http://img517.imageshack.us/img517/5858/ren2o.jpg J'ai retrouvé Clémence pendant sa courte pause de midi, nous nous sommes raconté l'étendu du rien de nos vacances respectives. Retour chez moi, vaisselle et aspirateur, l'appartement criait au scandale. Je suis allée récupérer mon colis du CNED entre deux cours. Il faisait beau en fin d'après-midi, et j'avais envie de pédaler un peu pour retourner à la fac, alors je suis partie plus tard que d'habitude. Tellement plus tard que je suis arrivée avec dix minutes de retard. Le prof avait l'air de trouver ça amusant, personne ne parlait : "Mademoiselle, sortez une feuille sur laquelle vous mettez votre nom et votre numéro étudiant, on fait un partiel de vingt-cinq minutes. Inventez un texte de votre choix qui contienne toutes les fonctions du langage." Par chance, ses cours à lui son bien construits, alors je me souvenais des six fonctions. J'ai commencé par celle qui me posait le plus de problème : la fonction poétique, dont le nom veut tout dire. Il était hors de question que j'invente quelque chose de poétique, j'ai vite choisi de partir d'une chanson. Chanson a déclenché Noir Désir dans ma tête, puis tout s'est enchaîné, un souvenir que rappellerait cette chanson, ce qui ferait entrer plein de fonctions, et le déclic a été immédiat, "Le Vent nous portera" et une tempête de sable en vacances à l'océan. Le mec s'appellerait Oscar, parce que Oscar du CLSH, et puis il en parlerait à sa soeur. Et bam j'ai écrit une feuille sur Oscar, la chanson et sa tempête. Sans faire exprès j'ai transformé Oscar en poète, ou du moins en romantique. J'ai jeté le tout sur ma feuille dans les dix minutes que j'avais, et j'ai rendu ma copie. Alors, le prof a trouvé ça très drôle de nous distribuer la copie de quelqu'un d'autre, de nous la faire lire et de la noter. Le premier texte était plutôt minable, la fille qui le corrigeait aussi, elle lui ai octroyé un 12, ça commençait mal. Le deuxième texte, c'était le mien. C'était le plus long, et cela posait donc un problème. Pendant tout le temps qu'a duré la lecture, j'ai discuté avec mes voisines pour ne pas avoir à tirer une tronche de circonstance. Codou, qui avait lu mon texte et devait lui attribuer une note, a dit que c'était trop beau. J'ai récolté un quinze. Presque tous les autres textes ont été des conversations téléphoniques à propos de la météo, et les gens n'osaient pas descendre sous le douze. C'était du grand n'importe quoi. Moi je croyais qu'aux partiels il fallait envoyer du lourd pour espérer réussir son semestre, ça fait deux mois qu'on nous glisse de temps en temps, sournoisement, qu'on va se ramasser parce qu'on s'en tient à ce que racontent nos profs, qu'on est trop concis. Alors bon. A la fin des lectures, nous avons demandé au prof ce qu'il fallait faire des copies. "Vous pouvez les garder en souvenir !". Tout ça pour ça. Personne n'a voulu récupérer son texte. Au moment où je quittais la salle, Codou m'a interpelée et m'a demandé avec un grand sourire si elle pouvait garder mon texte. J'ai dit bien sûr, je n'en avais pas besoin. J'étais contente. Mais ça me faisait plutôt peur. Ségolène s'est mise à parler avec l'accent québécois dans les escaliers et je n'ai rien pigé, mais c'était drôle. Finalement, c'était pas si mal que ça, cette rentrée.

Lundi 1er novembre 2010 à 21:29

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