Mardi 31 mai 2011 à 16:54

Mon blues a déjanté sur ton corps animal, dans cette chambre où les nuits durent pas plus d'un quart d'heure. Juste après le péage, assurer l'extra-ball, et remettre à zéro l'aiguille sur le compteur. Ton blues a dérapé sur mon corps de chacal, dans cet hôtel paumé aux murs glacés d'ennuis, et pendant que le lit croise l'aéropostale, tu m'dis : "reprends ton fric aujourd'hui c'est gratuit".
Lorelei, Lorelei ! Ne me lâche pas, j'ai mon train qui déraille ! Lorelei, Lorelei ! J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.
Tu m'arraches mon armure dans un geste un peu lourd, en me disant : "Reviens, maintenant je te connais. Tu m'rappelles mes amants rue barrée à Hambourg, quand j'étais orpheline aux yeux de feux follets. Tu m'rappelles mes amants perdus dans la tempête, avec le coeur-naufrage au bout des bars de nuit", et tu me dis : "Reviens, je suis ton jour de fête, reviens jouir mon amour dans ma bouche-agonie.".
Lorelei, Lorelei ! Ne me lâche pas, j'ai mon train qui déraille ! Lorelei, Lorelei ! J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.
Le blues a dégrafé nos corps de cannibales, dans ce drame un peu triste où meurent tous les Shakespeare. Le rouge de nos viandes sur le noir sidéral, le rouge de nos désirs sur l'envers de nos cuirs. Et je te dis : "Reviens, maintenant c'est mon tour de t'offrir le voyage pour les Galapagos", et je te dis : "Reviens, on s'en va mon amour, recoller du soleil sur nos ailes d'albatros."
Lorelei, Lorelei ! Ne me lâche pas, j'ai mon train qui déraille ! Lorelei, Lorelei ! J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.

Lundi 30 mai 2011 à 18:23

Il y a deux semaines, nous avons fait deux jours des Aventures de Ségo, Lise et la valise dans la boîte à chaussure, puis nous avons poursuivi dans mon appartement. Nous n'avons pas lésiné sur les moyens : bus, shopping, cinéma, manger à n'importe quelle heure, films et intégrale de True Blood. Et une semaine à rire. C'était très chouette. Quand nous nous sommes retrouvées lundi dernier, nous nous sommes dit : "Bon, c'est notre dernière semaine complète ensemble ici, alors on va en profiter, on va essayer de faire des trucs qui sortent de l'ordinaire, et on va sortir jeudi et vendredi.", et je censure une partie de nos véritables paroles.
Finalement, pas besoin d'attendre la fin de la semaine. C'est mardi, quand nous avons voulu finir le petit fond de la bouteille de rhum, que les choses extraordinaires ont commencé. Le petit apéro à deux a tourné en fête à trois avec une magnifique compil' de musique, sirop de violette pour faire passer le Martini Rosso et courses nocturnes pour se réapprovisionner en rhum et jus de fruits, déjà assez imbibés pour ne pas se rendre compte qu'il était dégueulasse. Mise en pratique de mes cours privés de danse "sensu-sexuelle". Une belle collection de bouteilles vides pour trois personnes. La suite a été de plus en plus improbable. On ne savait plus quel jour on était, on disait "hier" pour parler de la nuit de mardi-mercredi alors qu'on était vendredi matin, j'ai l'impression d'avoir été le 26 mai pendant trois jours, au final je ne sais même pas quand ça l'était pour de vrai. Je n'arrête pas d'avoir des réminiscences, de me rappeler de choses que j'ai dites ou faites, de me demander "Qui a dit ça ?" "A qui j'ai raconté ça ?" "C'était quand ça, de nouveau ?", "Eh, tu te rappelles qu'il y avait des gens assis sur des chaises dans l'ascenseur ?", "Toi aussi t'as des bleus partout ? Mais pourquoi ?"...
Le contre-coup est un peu rude, entre un mélange de nostalgie dévoreuse et de conséquences pas trop cools, du genre foutre la merde entre les gens, ou me rendre compte que je suis en possession d'une copie de la carte bancaire d'un garçon que j'ai vu quelques heures dans ma vie. Ca fait vraiment drôle. Il y a des pendaisons et des dépendaisons de crémaillère à venir, mais pas tout de suite. Ca fait presque bizarre de se coucher de nouveau quand il fait encore nuit.
Lise auf dem Teusch, ma bonne amie, mon vieil alter ego, ça fait vraiment du bien de te retrouver - et c'est le cas de le dire HAHA.

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Vendredi 27 mai 2011 à 19:57

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Euh, voilà. Je crois que je vais arrêter d'essayer de comprendre ce qui m'arrive cette semaine. Ca fait déjà trois soirées de dingue complètement improbables, et ce n'est pas fini. Si cette semaine avait pu durer éternellement, ah... C'est comme si je n'avais pas compris la signification de Carpe Diem jusqu'à présent. Maintenant, je sais que je sais. C'est un peu le mode cinématique en permanence, mais ce n'est pas dans ma tête. Wah.

Jeudi 26 mai 2011 à 3:20

Mes voisins vont me détester, plus que jamais. Déjà comme ça, quand je regarde des films jusqu'à 2:00 avec la sono, que je ferme les volets seulement quand je vais me coucher après le film, que je fais du bruit dans la salle de bain, je dois être particulièrement chiante. Sans compter la musique que j'écoute toute la journée en chantant la plupart du temps. Heureusement pour eux, ils n'auront plus à me supporter trop longtemps. Par chance, mon voisin le plus proche est de sortie tous les soirs et ne rentre qu'à 1:00 à la fermeture des bars, je ne dois donc pas le déranger beaucoup. Mais la nuit dernière, j'ai fait bien plus fort. On a gardé les fenêtres grandes ouvertes toute la nuit avec la musique en permanence. On a vidé les fonds de bouteilles, on a dansé, et à cinq heures je me suis soudain rendue compte qu'il commençait à faire jour. Couchée à 8:30, levée à 14:30, des pâtes pour le petit déj, vision d'horreur de la table de la cuisine, photo traditionnelle des vestiges de soirée. Improbable. Et il y a une petite anecdote qui m'a beaucoup fait rire :

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Bon d'accord, la photo est mauvaise, mais si, regardez bien :

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Parmi la playlist de quelques centaines de morceaux créée par mon père, il y a eu cette belle coïncidence. C'est-il pas trop magnifique ?

Lundi 23 mai 2011 à 2:29

Je viens de revoir Mulholland Drive, et c'est fou parce que j'ai l'impression que la première fois que je l'avais regardé, quand j'avais onze ou douze ans, j'avais mieux compris que maintenant. Du moins, je crois que si je n'avais pas déjà compris l'histoire auparavant, je n'aurais rien pigé ce soir. Et j'étais jeune pourtant, quand je l'avais vu. Mes parents avaient passé toute la durée du film à me demander d'aller me coucher, en disant que ce n'était pas un film pour moi, mais j'étais restée scotchée. Ce film m'a profondément marquée, je me souvenais de nombreux détails. Je pensais qu'il était indispensable que je le revoie. Et bien c'est fait, et évidemment j'en suis contente, mais cependant, ça ne m'a rien appris de le regarder une deuxième fois. Etrange. En tout cas, je suis tombée amoureuse de lui :

http://img545.imageshack.us/img545/8030/justintherouximage49814.jpg
Lui, c'est Jutin Theroux, et je suis tombée amoureuse de lui à cause de ce plan précisément :

http://img703.imageshack.us/img703/3791/justintherouxe.jpg
Je ne vais pas vous expliquer pourquoi en détails, parce que sinon je vais me mettre à baver sur le clavier. Certain(e)s remarqueront les éléments les plus flagrants qui sont redondants dans mes coups de coeur. Mais je l'aime seulement dans ce style-là, parce qu'à part ça, sur Google Image, je ne vous raconte pas le désastre - eh oui, c'est ça être acteur. Allez, une petite dernière dans le rôle d'Adam pour la route :

http://img863.imageshack.us/img863/948/justintheroux2.jpg

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