Ils appellent ça des vacances ; j'appelle ça une perte de temps. C'est toujours la même chose, surtout à cette époque de l'année. C'est toujours à la rentrée qu'on part sur de nouvelles bases, ce qui ne veut pas dire qu'on évolue vers le positif : dans "nouvelles bases", rien n'indique qu'elles seront meilleures que les précédentes. Voilà comment on embobine les gens, en leur faisant prendre un adjectif pour un autre. Il a peut-être neigé l'autre jour, il n'empêche que pour moi c'est encore la rentrée. L'été n'est pas si lointain. Un monde parallèle. Je suis allée acheter mes légumes bios à deux rues de chez mes parents, c'était étrange de faire des courses la nuit. En ville c'est tout ce qu'il y a de plus normal - mon U Express ferme à 21h et j'en profite bien -, mais ici, dans le village mort, cela me semble paradoxal. Les vieilles rues sont noires, les lampadaires n'apportent que quelques nuances de gris, quand ils apportent quelque chose. Aucun éclairage dans la pente. Je m'enfonce dans la nuit. La nuit est différente à la campagne ; en ville, elle est réchauffée de lueurs oranges, douce, caressante. Mais à Sentheim, la nuit absorbe tout. On y pénètre vraiment, et cette nuit-là est froide. Je n'en ai pas fini avec ma nuit. J'ai presque terminé le Voyage au bout de, mais évidemment j'ai oublié le livre chez moi pour les vacances. Je dois me retenir de corner toutes les deux pages, c'est tellement plein de vérités et de tournures fantastiques, ça me prend aux tripes, je ne m'y étais pas attendue. Cette lecture est un corps-à-corps essoufflant. Je m'y suis mise exactement au bon moment. Fugitive de ma propre tête, toujours. Il y a certains points sur lesquels je n'ai pas changé, je passe toujours par ces périodes où mon corps est trop étroit pour me contenir. Mon esprit est corrompu, à force de vouloir maîtriser ce que je ressens, et d'y arriver. Perpétuel combat entre ma volonté et ma vérité. Emotions censurées j'en ai plein le container. J'ai appris à ne pas éprouver certaines choses, et évidemment, tôt ou tard, tout se paye.
Mercredi 24 octobre 2012 à 23:03
La rentrée a eu lieu il y a seulement un mois - déjà un mois -, et les premières vacances se profilent déjà à la fin de la semaine. Quelle idée. Je vais bouffer du rapport de stage, et puis voilà. Ah et du gâteau aux noix aussi, le délire familial de la Toussaint chez les grands-parents. Ai-je au moins une fois dans ma vie apprécié ces vacances ? Je n'en ai pas le souvenir. Un mois après la rentrée, on continue de me parler de mes cheveux tous les deux jours. "T'as fait une couleur ? T'as fait des mèches ? T'étais en vacances au soleil ? T'avais pas les cheveux d'une autre couleur l'année dernière ? T'avais pas les cheveux bouclés la semaine dernière ? T'as fait quelque chose à tes cheveux ?". Non, cela fait juste un an et demi que je n'y ai pas touché, ni avec des ciseaux ni avec des colorations. Et ça a l'air de fasciner du monde ! C'est un peu lassant. J'aurais du faire une conférence sur le sujet pour éviter de répéter toujours les mêmes réponses aux mêmes questions. En tout cas, je suis bien heureuse d'avoir changé de gueule depuis l'année dernière. Les photos de mon premier weekend d'intégration sont à faire peur, elles m'ont traumatisées à vie je crois. J'ai fait des progrès de façade depuis. J'ai encore et toujours la flemme de faire un petit montage pour résumer en images le WEI de l'autre jour, et en plus je suis de plus en plus réservée à l'idée d'exposer ici des photos de gens qui ne sont pas au courant ; mais je peux vous montrer mon costume sur une photo où je l'arborais encore en entier, sobre, et où mon merveilleux punch trônait à mes côtés.
Et on ne se moque pas de mon sabre, s'il-vous-plaît.
"C'est pas parce que t'es déguisée en abeille qu'il faut faire ta maligne, hein !"
Mardi 23 octobre 2012 à 18:52
J'ai l'impression qu'il s'est écoulé mille ans depuis le weekend d'intégration, et pourtant le monde n'a pas changé d'un poil. La vie reprend son cours normal, nous n'avons toujours que deux heures de cours par jour, nous ne croisons toujours pas les premières années, je perds de nouveau mon temps, je retrouve mon désert.
Cela faisait du bien, un peu d'effervescence. La sensation d'urgence qui survient le jeudi quand on se rend compte qu'on n'a toujours pas de déguisement, toujours pas préparé un jeu avec quarante-cinq gages, toujours pas fait les courses pour le repas de samedi midi et le punch du samedi soir. Je m'étais portée volontaire pour un tas de choses, c'est bon de se sentir un peu impliquée dans quelque chose. C'est pas pour autant que je vais me lancer dans l'associatif, loin de là ; si c'était bien, c'est parce que c'était ponctuel. Je me suis retrouvée malgré moi à faire les courses pour les deux jours en communauté, on a donné de notre temps, de nos bras, de nos pieds et de notre énergie mentale (on ne me reprendra plus à faire des courses pour quarante-cinq dans un LIDL. Encore moins pour moi toute seule d'ailleurs.). Après quelques calculs, je me suis décidée pour cinq litres de rhum pour une douzaine de litres de punch. Etre responsable Punch, c'était quand même l'implication la plus fun. Les besoins de la communauté étant comblés (après un certain nombre d'heures), la voiture de Nikita débordant de provisions, il nous restait trois quarts d'heure à toutes les deux pour trouver notre déguisement avant la fermeture des magasins vendredi soir, sachant que nous partions samedi à 9h30. J'ai craqué. Je suis restée obstinée sur mon idée Kill Billesque, et j'ai acheté un vêtement jaune quelques minutes avant qu'il ne soit trop tard. Evidemment, rien à voir avec un pantalon et une petite veste de sport, mais à la guerre comme à la guerre, l'urgence a scellé mon choix. Ce vendredi soir était infernal. J'ai mis plus de deux heures à peaufiner ma tenue, pour un résultat médiocre. J'étais complètement enragée quand je me suis couchée à 2h30 dans les bouts de scotch et de carton. Heureusement, je suis une personne cool, la nuit m'apporte l'apaisement.
Samedi matin, nous avons débarqué dans un petit coin de paradis automnal, nous avons choisi nos chambres, pris nos quartiers dans la cuisine, mis des bûches dans le poêle, et c'était parti. Parfait. Nous avions préparé tellement à l'arrache que j'avais peur que ce ne soit pas à la hauteur de ce qui nous avait été offert l'an dernier, quand c'était nous les petites nouvelles, mais finalement, c'était peut-être encore mieux. J'ai passé la journée à faire des photos, dans le but d'avoir un panel de souvenirs pour tout le monde (sur ce plan là, c'est sûr que nous avons très largement dépassé ce qui a été fait l'année dernière), et je n'ai pas du tout été frustrée de rester derrière l'objectif. En cuisine ou en soirée, de toute façon, je remisais l'appareil. C'est bon aussi de prendre soin de la nouvelle promo, de les chasser de la cuisine quand elles veulent nous aider, de les entendre s'exclamer "Ah mais vous faites à manger vous-mêmes ?! Wah !", d'être dans l'équipe des superviseurs, de se répartir les rôles, de se sentir utile et efficace. Ca change, je l'avoue. J'étais moins efficace quand j'ai atteint mon pic d'ivresse à minuit dix et que je me suis dit "Meeeerde, je me suis portée volontaire pour le ménage post-soirée à cinq heures du mat', comment je vais tenir jusque là ?". Faut dire que mon punch était délicieux, et le vin chaud de mes copines aussi. Et si cela vous intrigue de savoir comment j'ai tenu jusqu'à cinq heures (4h30 en vérité, mais je ne savais plus lire l'heure, je croyais qu'il était 3h30), simplement grâce à une stratégie on/off. Il n'y a rien qui passe mieux, quand l'alcool brouille la vue, que de continuer à bouger dans le noir. Et puis s'asseoir un peu pour récupérer, et puis retourner danser. Question déguisement, tout le monde s'est surpassé, c'était beau à voir, et ah, les gens n'ont eu aucun mal à me reconnaître. Alors évidemment, c'était un weekend d'intégration entre filles, c'était du 100% gentillet, mais tant mieux, car j'imagine que ç'aurait été plus délicat de danser en slip (bah oui, costume de super héros oblige) pour beaucoup. Quant à moi, à l'heure où j'étais saoule et que je m'étais débarrassée de mon pantalon pour avoir moins chaud (oui ça va, mon t-shirt était une robe en fait), il paraît que dans la nuit j'avais l'air nue avec des bandes noires, alors bon. On se sent mieux sans les regards des hommes dans ces moments-là. Et puis question ambiance en général, les 1A n'étaient pas mécontentes qu'on les bichonne plutôt que de les bizuter comme cela se fait ailleurs. En gros, c'était vraiment vraiment bien. L'album photo est en cours de préparation avec l'équipe Canon, en attendant j'ai la flemme de vous montrer plusieurs échantillons, cela viendra peut-être.
Cela faisait du bien, un peu d'effervescence. La sensation d'urgence qui survient le jeudi quand on se rend compte qu'on n'a toujours pas de déguisement, toujours pas préparé un jeu avec quarante-cinq gages, toujours pas fait les courses pour le repas de samedi midi et le punch du samedi soir. Je m'étais portée volontaire pour un tas de choses, c'est bon de se sentir un peu impliquée dans quelque chose. C'est pas pour autant que je vais me lancer dans l'associatif, loin de là ; si c'était bien, c'est parce que c'était ponctuel. Je me suis retrouvée malgré moi à faire les courses pour les deux jours en communauté, on a donné de notre temps, de nos bras, de nos pieds et de notre énergie mentale (on ne me reprendra plus à faire des courses pour quarante-cinq dans un LIDL. Encore moins pour moi toute seule d'ailleurs.). Après quelques calculs, je me suis décidée pour cinq litres de rhum pour une douzaine de litres de punch. Etre responsable Punch, c'était quand même l'implication la plus fun. Les besoins de la communauté étant comblés (après un certain nombre d'heures), la voiture de Nikita débordant de provisions, il nous restait trois quarts d'heure à toutes les deux pour trouver notre déguisement avant la fermeture des magasins vendredi soir, sachant que nous partions samedi à 9h30. J'ai craqué. Je suis restée obstinée sur mon idée Kill Billesque, et j'ai acheté un vêtement jaune quelques minutes avant qu'il ne soit trop tard. Evidemment, rien à voir avec un pantalon et une petite veste de sport, mais à la guerre comme à la guerre, l'urgence a scellé mon choix. Ce vendredi soir était infernal. J'ai mis plus de deux heures à peaufiner ma tenue, pour un résultat médiocre. J'étais complètement enragée quand je me suis couchée à 2h30 dans les bouts de scotch et de carton. Heureusement, je suis une personne cool, la nuit m'apporte l'apaisement.
Samedi matin, nous avons débarqué dans un petit coin de paradis automnal, nous avons choisi nos chambres, pris nos quartiers dans la cuisine, mis des bûches dans le poêle, et c'était parti. Parfait. Nous avions préparé tellement à l'arrache que j'avais peur que ce ne soit pas à la hauteur de ce qui nous avait été offert l'an dernier, quand c'était nous les petites nouvelles, mais finalement, c'était peut-être encore mieux. J'ai passé la journée à faire des photos, dans le but d'avoir un panel de souvenirs pour tout le monde (sur ce plan là, c'est sûr que nous avons très largement dépassé ce qui a été fait l'année dernière), et je n'ai pas du tout été frustrée de rester derrière l'objectif. En cuisine ou en soirée, de toute façon, je remisais l'appareil. C'est bon aussi de prendre soin de la nouvelle promo, de les chasser de la cuisine quand elles veulent nous aider, de les entendre s'exclamer "Ah mais vous faites à manger vous-mêmes ?! Wah !", d'être dans l'équipe des superviseurs, de se répartir les rôles, de se sentir utile et efficace. Ca change, je l'avoue. J'étais moins efficace quand j'ai atteint mon pic d'ivresse à minuit dix et que je me suis dit "Meeeerde, je me suis portée volontaire pour le ménage post-soirée à cinq heures du mat', comment je vais tenir jusque là ?". Faut dire que mon punch était délicieux, et le vin chaud de mes copines aussi. Et si cela vous intrigue de savoir comment j'ai tenu jusqu'à cinq heures (4h30 en vérité, mais je ne savais plus lire l'heure, je croyais qu'il était 3h30), simplement grâce à une stratégie on/off. Il n'y a rien qui passe mieux, quand l'alcool brouille la vue, que de continuer à bouger dans le noir. Et puis s'asseoir un peu pour récupérer, et puis retourner danser. Question déguisement, tout le monde s'est surpassé, c'était beau à voir, et ah, les gens n'ont eu aucun mal à me reconnaître. Alors évidemment, c'était un weekend d'intégration entre filles, c'était du 100% gentillet, mais tant mieux, car j'imagine que ç'aurait été plus délicat de danser en slip (bah oui, costume de super héros oblige) pour beaucoup. Quant à moi, à l'heure où j'étais saoule et que je m'étais débarrassée de mon pantalon pour avoir moins chaud (oui ça va, mon t-shirt était une robe en fait), il paraît que dans la nuit j'avais l'air nue avec des bandes noires, alors bon. On se sent mieux sans les regards des hommes dans ces moments-là. Et puis question ambiance en général, les 1A n'étaient pas mécontentes qu'on les bichonne plutôt que de les bizuter comme cela se fait ailleurs. En gros, c'était vraiment vraiment bien. L'album photo est en cours de préparation avec l'équipe Canon, en attendant j'ai la flemme de vous montrer plusieurs échantillons, cela viendra peut-être.
Mercredi 17 octobre 2012 à 22:28
J'ai envie de promenades nocturnes.
Une envie folle,
irrépressible,
Mardi 16 octobre 2012 à 21:14
J'étais partie pour acheter du tissu destiné à la confection d'un sac, je suis revenue avec des sous-vêtements dont je n'ai pas l'utilité. Affliction profonde envers moi-même. (Et à ce propos, pourquoi, quand j'achète de la lingerie, suis-je toujours habillée comme une clocharde ? Je suis tellement peu crédible.) Encore une journée peu chargée dont je n'ai tiré quasiment aucun bénéfice. Je n'ai pas compris le plafond bas et gris de cet après-midi ; ce matin quand j'ai raccompagné Martin à la gare, il faisait merveilleusement beau. Le ciel était couleur d'hiver, dans ces rues-là ça me rappelle toujours ma visite à Strasbourg d'il y a deux ans. J'avais eu envie d'y habiter. Voilà qui est fait. Je disais donc, je raccompagnais Martin à la gare après nos deux heures de cours quotidiennes. Heureusement qu'il est là. Ca me fait vraiment du bien, l'amitié gratuite garçon-fille, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un véritable ami, un confident masculin. On se rassure l'un l'autre en se racontant nos soirées nulles. J'ai aimé qu'il emploie les mêmes mots que ceux que j'ai écrits dans l'article précédent, alors qu'il ne sait rien de l'existence de ce blog. Et oui, je n'ai osé ouvrir mes portes qu'à Nikita parmi mes amis strasbourgeois. C'est peut-être le fait de savoir que j'ai au moins une lectrice concernée, et en même temps l'absence de regards de mon entourage, qui m'a permis de reprendre une écriture un peu plus soutenue. Allez savoir. Oüi FM m'empêche vraiment de travailler, comme je branche l'ordinateur à mes hauts-parleurs, impossible de rédiger mes rapports de stages au bureau, et bien entendu, quand on me passe I'm Going Home en version intégrale à la radio, je ne risque pas de décrocher.
La version Woodstock apparemment, et pas celle qui est passée à la radio, mais ce n'est pas grave.
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