Vendredi 27 janvier 2012 à 21:58

J'ai l'impression d'être devenue vieille. J'ai vraisemblablement mûri depuis quelques mois, vu qu'en ce moment on n'arrête pas de me dire que je fais beaucoup plus jeune sur les photos de cet été, mais ce n'est pas de ça que je parle. Je parle de mon mode de vie de déjà-vieille. Où sont les sorties incessantes de cet été, la vie nocturne, l'alcool, le tabac, les rencontres, les hommes, les amis d'amis acceptés si facilement, la dépravation, les plans improvisés, la liberté ? Okay, ce n'est plus les vacances, et les cours, stages et révisions occupent la grosse majorité de mon temps. Mais il reste les weekends, il reste les soirées. J'ai fait plus de rencontres dans ma promo que cet été, et j'adore vraiment certaines personnes. Mais voilà où nous sommes vieux : nous passons nos vies ensemble, mais dans cette vie nous ne voyons jamais le moindre rebondissement. En dehors des cours, nous nous voyons au moins une fois par semaine en groupe nombreux, et presque tous les jours en plus petits comités. Mais nos soirées, fussent-elles à thèmes, ne changent jamais vraiment ; nous nous retrouvons toujours chez l'une ou chez l'autre, nous buvons raisonnablement, nous partons tôt, et à part de temps en temps un coloc' ou le copain d'une d'entre nous, notre assemblée est désespérément féminine. Et cela commence à se ressentir.
Emerge doucement le besoin de briser cette routine, d'aller vers l'inconnu, vers la découverte, d'avoir une vie étudiante digne de ce nom. Mais quelque chose tapi au fond de moi m'en empêche. A chaque fois qu'on me propose des solutions pour sortir et rencontrer du monde, je me dérobe. Je n'ai pas envie. J'imagine les scènes et celles-ci me déçoivent. Non seulement je suis devenue pantouflarde, mais je suis aussi plus exigeante que jamais. Enfin merde, cet été je suis tombée totalement par hasard sur le mec qui me convenait le mieux au monde, comment pourrais-je faire mieux que ça ? Je passe mes journées, mes cours/mes repas/mes pauses cafés/mes soirées/mes weekends avec une bande de gens plus vieux que moi, intelligents, cultivés, drôles, critiques, ayant le même but que moi, avec lesquels je peux parler de tout, avec lesquels je ne passe que de bons et très bons moments... et j'ai peur que les nouvelles personnes à rencontrer ne soient pas à la hauteur. Voilà mon problème : en amour comme en amitié, j'ai placé la barre très, très haut. Et rien qu'à observer les hommes dans la rue, je les trouve toujours trop jeunes/trop vieux/trop maigres/trop gros/trop lookés/trop décontractés/pas assez bruns/pas assez pourvus de sourcils/trop casés ; et quand je m'imagine faire des rencontres amicales avec des gens de tous sexes, je crains de les trouver trop différents/trop politiques/trop artistes/trop sportifs/trop gentils/trop frimeurs/trop passionnés/trop passionnants/trop incultivés/trop expérimentés/pas assez intéressants/trop sérieux/pas assez sérieux/trop superficiels/trop roots/trop inaccessibles.
Dire que je suis exigeante est un euphémisme. En vérité, je suis en plein milieu d'une grosse phase d'intolérance. Où c'est à peine si je me tolère moi-même.

Heart drowning, suffocating,
Your face reminds me I'm still breathing,
And losing the rest of who I am.

Dimanche 22 janvier 2012 à 23:28

Alors voilà. J'ai commencé ce blog en 4ème, quand j'avais 14 ans, soit presque 6 ans, 3 centimètres et quelques kilos de moins, une raie au milieu, un appareil dentaire, des chaussettes rayées et plein d'illusions. J'étais encore amoureuse de mon tout premier grand amour, celui qui m'en aura le plus fait baver, pour seulement trois semaines de relation platonique. C'est cette période que j'ai appelée plus tard ma crise d'entrée dans l'adolescence. Peut-être la création de ce blog était-elle le premier signe d'apaisement de cette crise.
J'ai toujours voulu écrire. En primaire j'inventai des débuts ou des fins d'histoire, en 6ème sur les fiches de présentation je disais que je voulais être écrivain. J'ai dû commencer mon premier journal intime au CE2, un carnet Harry Potter tiens, vert avec les blasons de Poudlard en couverture. M'adressais-je à lui quand j'écrivais ? Je ne sais plus. Il me semble que je n'ai jamais aimé la formulation "cher journal". Peut-être bien que j'ai commencé par m'adresser à Harry lui-même, après tout, c'était mon meilleur ami. Je n'écrivais pas tous les jours, ça aussi je trouvais ça stupide, d'écrire jour après jour ce qu'on avait mangé et avec qui on avait passé la journée. Je ne transcrivais que les événements intéressants, en général touchant aux garçons. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été une obsédée du sexe masculin. Voire du sexe tout court.
Et puis j'ai commencé à penser que j'écrivais pour ma future fille, pour pouvoir lui montrer, quand je serai adulte, que moi aussi j'avais été enfant et que j'avais vécu des choses similaires aux siennes. Le journal Harry Potter rempli, j'ai enchaîné avec un bloc à dessin, qui n'a pas tenu un an tellement les événements intéressants abondaient au collège, et je me suis repliée sur de grands cahiers. C'est en 5è que ma production écrite a explosé. Et plus j'écrivais, plus je ressentais le besoin d'avoir des lecteurs. L'hypothèse de ma future fille ne me suffisait plus, j'avais besoin d'être lue au moment où je mettais des mots sur ce que je vivais. J'ai découvert les blogs, et mon besoin de public n'a cessée de croître. Je n'avais pas internet chez moi et j'ai dû attendre presque un an avant de pouvoir m'exprimer sur la toile. J'ai commencé par skyblog, évidemment. Entre-temps, j'ai reçu mon premier appareil photo, j'avais donc déjà de quoi illustrer mes articles. J'ai passé quelques mois - et de nombreux articles - sur cielblog avant de déménager et de poser bagages ici. Je n'ai plus jamais bougé. Un des traits importants de mon caractère est mon besoin de tout garder. En ce qui concerne l'écriture, je n'ai que de bonnes raisons : garder les traces écrites est la seule chose qui peut transcender la mémoire. Pour que jamais les souvenirs ne soient déformés, pour pouvoir toujours retrouver exactement la sensation ressentie à un moment précis, il y a des années.
Aujourd'hui, j'aimerais masquer mes vieux articles, les dissocier des plus récents, comme si j'avais honte d'avoir été jeune et niaise et ignorante. C'est complètement narcissique en fait. Mais c'est aussi parce que je dois être sûre que vous sachiez faire la part des choses entre la personne que j'ai été et que je ne suis plus, et la personne que je suis devenue.
J'ai été de multiples personnes, en fait. Depuis la quatrième, ça fait beaucoup de changements. Je suis passée par quatre établissements scolaires, j'ai réussi différents examens et j'en ai raté d'autres, j'ai vécu dans trois endroits, j'ai été amoureuse de cinq garçons, j'ai été attirée par d'autres encore, d'autres ont été attirés par moi, et je suis sortie avec quatre d'entre eux tous, j'ai eu plusieurs bandes d'amis, j'ai perdu contact avec certaines personnes et je l'entretiens toujours avec d'autres, j'ai pris goût à de nouvelles choses et j'en ai délaissées d'anciennes, de nouveaux intérêts et de nouvelles peurs ont germés en moi, je me suis créé des opinions et des valeurs, je me suis forgé une personnalité qui se stabilise, j'ai grandi, j'ai appris, je suis devenue adulte.
Aujourd'hui, j'ai presque 20 ans, je vis à Strasbourg, je suis en première année d'école d'orthophonie, je n'ai jamais été aussi entourée, j'ai un avenir lumineux, je suis de moins en moins stressée, de plus en plus confiante en moi ; bref, à part que je suis toujours amoureuse d'un homme qui m'a quittée depuis plus de temps que la durée de notre relation, on peut dire que je m'en sort très bien.
Alors voilà, ça fait presque 6 ans que je tiens ce blog, et je ne suis pas sûre d'avoir encore envie d'arriver jusque là.

Mercredi 11 janvier 2012 à 20:41

 << T'as quel âge ?
- Euh... >>

Ah oui au fait. Le 1er janvier, à 17:02, j'ai réalisé que 2012, c'était l'année de nos 20 ans. Ca paraît pas grand chose comme ça, pour les gens qui ont déjà passé le cap. Mais avant, ça a un petit côté consécration. Alors en attendant le 28 février, je ne sais même plus quel âge j'ai.

http://img718.imageshack.us/img718/4034/img7795fb.jpg

Jeudi 5 janvier 2012 à 12:31

 "Allez, tour de table de votre meilleur souvenir de 2011 !
- Mes vacances d'été qui ont duré cinq mois...
- Woah ! Tu sors !"


J'ai quelques jours de retard, mais il faudrait peut-être faire une petite rétrospective, non ? Tous les jours je me dis que je dois écrire, et tous les jours je n'écris pas. Ou alors je commence et j'ai l'impression de m'étaler. Il faut résumer, raboter, lisser, pour éviter de radoter comme une petite vieille. "On coupe", comme dirait l'un de mes profs d'anatomie.

2011 a commencé dans un grand fracas. La Crise de Nouvel An, ainsi nommée par ses protagonistes. C'était pas plus mal. Ca a permis de se déraciner un peu, de repartir sur de nouvelles bases. Avec le recul, je crois que j'avais besoin de violence, et j'en ai eu assez pour être secouée. Après ça, la vie est devenue beaucoup plus simple.
2011, il y avait les copines à Besançon, 
des amitiés tout juste ébauchées à Noël 2010, qui se sont consolidées ou non par la suite. Les repas et les goûters dans mon appartement. Ségolène, Doriane, Soledad. La guéguerre, le vrai début entre Doriane et moi. Les instants volés au soleil aux pieds de la citadelle, la musique dans les oreilles. Les adieux difficiles pour ces longues vacances qui commençaient le 14 avril, ne sachant pas où j'étudierais à la rentrée. La réconciliation avec Ségo, le restaurant avant de partir, avec la promesse de se retrouver bientôt.
Puis ont commencé ces fameuses vacances, les vacances de cinq mois, les vacances de ma vie. J'avais peur de m'ennuyer. J'avais tort. Rien que pour ces cinq mois, 2011 mérite le titre d'année des réussites, à commencer par ce qui importait le plus : mon admission à l'école d'orthophonie de Strasbourg. Un avenir, enfin ! La suite a été logique : la liberté. La plus vraie, la plus forte, la plus pure liberté. Assez sur le thème de Sex, Drugs & Rock'n'roll, sans aucune prétention. La réussite numéro 2 était un autre indispensable : le permis de conduire ! Même si j'ai passé plus de temps dans le train que sur la route, ce permis aura contribué à la réussite numéro 3 : Mathieu. Mon histoire la plus belle, mais aussi la plus courte. Je suppose que c'est le moment ou jamais de ne retenir que le positif.
Après ces vacances, 2011 a vu un autre changement : mon installation à Strasbourg et mon entrée dans l'école qui me prépare actuellement au métier que je veux exercer. J'ai rencontré une classe de 38 personnes un peu comme moi, un peu différentes. Jamais je n'avais vécu d'intégration aussi réussie. Margaux, Nikita, Héléna, Martin, Ophélie, Clothilde, Juliette, Aliénor et les autres... J'ai terminé l'année avec eux/elles, et je viens de les retrouver pour cette nouvelle année, et pour les trois suivantes. Voire, dans le cas de certain(e)s, pour toute une vie ?

Ouais, 2011 était un sacré grand cru. J'attends de voir à quoi 2012 va ressembler.

http://img268.imageshack.us/img268/1323/img7504u.jpg

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