Lundi 12 janvier 2015 à 21:05

Pour rappel.

Ondevraencoreimprimerlerêvedel'égalitéonn'devrajamaissupprimerceluidelafraternité
Restent des pointillés...

Vendredi 12 septembre 2014 à 13:44

Nous étions au RU hier soir pour un buffet de rentrée avec concert. Deux groupes de personnes s'étaient donné rendez-vous sans se concerter et nous nous sommes réunies sur place (Le rendez-vous des orthos, c'est aussi aller au petit ciné intello du centre-ville et y croiser des camarades. Nous avons beau venir de régions et de parcours différents, ne pas avoir le même âge, être souvent en désaccord sur des questions théoriques, nous sommes quand même un seul et unique cliché ambulant.). Nous avions dans l'espoir que le repas serait gratos, comme toutes les années précédentes, mais ce n'était plus le cas. Tout se perd mes enfants ! Le dîner était suivi d'un concert et nous sommes restées.
Je n'étais pas venue pour la musique (mais pour la bouffe prétendument gratuite, oui, je suis un rat) mais la musique m'a récompensée d'être là. Le violoniste n'était autre qu'un type que l'on croise tous les midis au RU depuis trois ans, ça sentait le groupe local né dans l'enceinte même du foyer attaché au resto, aussi je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient aussi pros. Une bonne surprise, vraiment. Une vraie chanteuse avec une voix de chanteuse (je sais de quoi je parle)(déformation professionnelle)(honnêtement, il n'y a pas longtemps j'ai voulu entendre si une nana qui semblait géniale en studio tenait la route en live, et bien pas du tout, alors quand j'ai une meuf qui sait chanter pour de vrai sur une scène, je dis bravo, merci la nature, fuck off le photoshopping vocal). Et donc, une vraie chanteuse disais-je, avec de vrais musiciens, alliant riffs rock'n'roll et sonorités orientales, et j'ai atteint ce stade où mes yeux se plissent pour mieux entendre, où mon corps se fond dans le siège et que je perds la notion du temps. Le son n'était même pas mauvais pour un concert au RU, la voix n'était pas couverte par les instruments, ceux-ci ne s'occultaient pas les uns les autres. Brefs, ils étaient bons et ils s'appellent Blind Alley.
Je voyais depuis le début qu'ils avaient quelques CD posés sur le côté de la scène et ils nous ont évidemment proposé d'en acheter, à prix étudiant. Je me suis dit qu'ils avaient dû pas mal (s')investir pour sortir ces disques. Qu'ils méritaient la reconnaissance. Que je ne voulais pas leur donner une image de public naze de resto U. Et j'ai repensé à Eric qu'on attendait pendant une demi-heure dans un village portugais parce qu'il s'intéressait au travail des artistes locaux. Alors je me suis dit tant pis si je n'écoute ce disque que trois fois dans ma vie, ils m'ont plu, j'ai envie de les soutenir. Et je suis allée faire la queue pour mon CD. J'ai attendu un bout bon de temps que toutes les pochettes, dont la mienne, soient dédicacées par l'ensemble du groupe et je me sentais comme une fangirl un peu stupide. Quand je suis remontée sur mon vélo pour rentrer chez moi, je tremblais encore parce que je suis une grande timide. Je n'en ai pourtant pas plus l'air, mais parler devant plusieurs personnes, attendre debout devant plusieurs personnes, met mon système végétatif dans tous ses états. J'ai une grande gueule mais j'ai peur des gens, oui.
Bref. Je suis rentrée d'une soirée improvisée avec mon premier CD dédicacé, c'était drôle. Je l'ai écouté tout à l'heure, je suis un peu déçue, il a moins de pêche que le live. Je ne le trouve pas très bien masterisé, j'ai dû monter le son pour avoir l'impression d'entendre quelque chose, c'est un peu dommage. J'ai horreur que tout soit égalisé sur un disque et que les montées en puissance ne s'entendent qu'en terme de quantités de sons différents et pas en quantités de décibels. On parlait de mon système végétatif tout à l'heure, et bien ça me fait une sorte de frustration toute corporelle, comme si quelque chose se préparait à sortir et se retrouvait coincé en chemin, quand un crescendo est normalisé, quand on sent que toute la bande joue et chante plus fort, mais que l'intensité sonore est maintenue au même niveau. J'aime quand ça monte, j'aime quand ça explose, et pour une fois qu'une chanteuse a de la voix, je regrette qu'elle soit légèrement étouffée en studio. Ca m'a fait le même effet quand j'ai écouté les albums de Morcheeba après le concert, mais on finit par s'habituer. Et ça me fera au moins un disque avec une voix rock féminine. Je suis toujours aussi heureuse de constater que rock'n'roll's not dead.

Vendredi 8 mars 2013 à 18:40


Amour.

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Je vais revoir mes adorés Archive après six ans d'attente, de frisson indéfectible, de voyage mental, de transe perpétuelle, et jamais la moindre déception. Le seul de mes groupes préférés qui existe encore et ne s'est pas gâté avec le temps vient enfin à moi. J'y serai. Tout bientôt, tout près, et bien accompagnée.

Mardi 15 janvier 2013 à 19:00

Y a qu'à voir Midnight in Paris pour se rassurer sur notre tendance à regretter le temps passé, moi la première - que celui qui n'a jamais dit "c'était mieux avant" jette la première pierre. Quand on y pense, ce syndrome-là, c'est la même histoire que l'herbe qu'est toujours plus verte à côté. On ne connaît pas l'avenir alors quand on se plaint du présent (on n'est jamais content, dans la vie), on ne peut trouver comparaison que dans le passé. Tout s'explique. Regarde, moi, je sais très bien que j'ai mieux fait de naître en 1992 plutôt que quelques décennies plus tôt. Si j'avais eu 20 ans à l'apogée du mouvement hippie, je serais morte jeune du sida ou j'aurais eu le cerveau complètement ravagé par l'acide. Et quand on s'intéresse aux faits réels, on peut constater que ma grand-mère est née la même année que Jim Morrison ; et bien si j'étais née dans la vallée de la Thur (Haut-Rhin) en 1943 comme mes ancêtres, j'aurais fait comme eux : j'y habiterais toujours et j'écouterais Radio Dreyeckland (cliquez si vous ne connaissez pas, ça vaut le détour). Mes héros d'aujourd'hui ne seraient jamais parvenus à mes oreilles. Il a sûrement fallu au moins une génération supplémentaire pour que la musique vienne des Amériques jusqu'au fin fond de l'Alsace, et déjà à l'époque où mon père achetait ses vinyles, ce n'était plus l'âge d'or de tout le monde. Il vaut largement mieux être née en 1992 et profiter des technologies à disposition pour explorer le patrimoine culturel mondial comme ça n'a jamais été fait  auparavant. Et recycler les appareils qui fonctionnent encore. Bref, disposer des traces laissées par d'autres époques (dans la musique comme dans la société), tout en jouissant des avantages de 2013. Bon, il n'empêche que j'ai raté de peu Noir Désir en concert, et que cela reste mon plus grand regret. Mais pour le coup, même si j'ai de sacrés problèmes avec ma stéréo, quand je tire le fil du téléphone pour retourner ma galette de vinyle par terre, face à une étagère garnie de pochettes en carton de 32x32 cm, j'ai l'impression d'être dans un film, mais vraiment pas en 2013.
Elle en jette, ma chambre, non ?

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Ne vous attardez pas sur mon air dépressif, j'ai juste les yeux défoncés par les bons soins d'un mauvais ophtalmo.

Lundi 14 janvier 2013 à 22:21

Les amis, faut quand même que je vous dise. Hier, j'ai eu mon plus beau cadeau de Noël, qui n'a rien coûté à personne mais seulement nécessité une visite au grenier et une séance de dépoussiérage. J'ai hérité du tourne-disque de mon père et de sa collection de 33 tours. Cela faisait environ des mois que je le tannais pour qu'il monte au grenier afin d'offrir une deuxième jeunesse à sa vieille platine, remisée depuis dix ans. Le moment tant attendu est arrivé hier, par sacs entiers. Le doute planait sur la question de la mise en marche des engins (platine et ampli), soumis aux températures extrêmes depuis des années dans leur boîte en carton. Mon paternel a tout installé et a fait le premier essai avec un Motörhead (haha) : fructueux ! Joie et liesse sous mon toît, nous avons fait défiler les disques, mes parents se sont repassés de vieux morceaux qu'ils n'avaient pas écouté depuis belle lurette, et quand ils sont partis, ça a été mon tour. J'ai plongé dans la pile de pochettes et j'ai rapidement fait mon choix. J'ai admiré la photo sur la protection de papier, j'ai sorti le disque de vinyle avec mille précautions, je l'ai posé sur la platine, la face 1 vers le haut, j'ai fait lever le bras, je l'ai guidé en douceur vers le bord du disque, et l'ai posé religieusement sur la piste de lancement. Un grattement plein de promesses a agité mes enceintes, et le son a explosé pur dans la pièce, Hello, I love you, won't you tell me your name. Quel pied mes amis, quel simple moment d'extase ! D'où vient mon amour inconditionné pour ces vieilles machines, bonne question ; la beauté de l'objet, le format des pochettes, les courants vintages, mon incapacité à me débarrasser de ce qui peut encore servir, la passion pour tous ces artistes morts ou presque, le respect pour leurs oeuvres originales, pour l'authenticité, la nostalgie d'une époque que je n'ai pas connue, on est jamais né pendant la bonne décennie.

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