Mercredi 20 février 2013 à 18:04

C'est tellement bon d'apprécier la solitude. Tout est simple ; louer une camionnette ou enfiler un cuir pour aller voir Doriane en concert. Plus que deux nuits à tirer dans le vieux creux qui me sert de lit et me trouve toute courbaturée au réveil. J'ai marché cinq minutes et Doriane était là, entourée de garçons en blousons à patchs, vieux jean couleur délavée. La première partie a joué de l'accordéon les seins à l'air, personne n'a cillé, normal. Le Molodoï était en version "petite scène", et on fumait dans la salle à ma grande surprise, et des joints d'une longueur que je n'avais encore jamais vue. J'ai eu ma bière gratuite backstage - j'ai bu une bière, mais que m'arrive-t-il ? -, cet ancien hangar a vraiment du potentiel. J'aime beaucoup le nom, Molodoï, on dirait un cocktail. Doriane et son groupe, Dead Ramones, sont passés en deuxièmes, et c'était excellent. Il y a deux ans, lors de notre rencontre, elle n'avait jamais chanté ni touché une basse, et la voilà en tournée avec son mec et un pote, avec des compositions originales. Rien que pour ça, j'aurais pu aimer. La musique m'a plu, c'était moins garage que ce que j'avais imaginé. La foule semblait apprécier, ne parlons même pas du premier rang. Et sans nichons à l'air. J'étais sourde à la fin. Supporter le volume sonore du hardcore du troisième groupe, avec growl à l'appui, n'a pas été simple même en pensant professionnellement au larynx du chanteur. Déformation professionnelle. L'image de mes cellules ciliées se grillant l'une après l'autre sous les enceintes me poursuivait. Après tout, pour Metallica au Stade de France, j'étais très très loin de la source sonore. Le batteur de DR m'a spontanément apporté des bouchons, c'était attentionné. J'avais un peu oublié ce que c'était, les petites attentions. Doriane fumait, et fumait, et je lui piquais sa clope juste pour le goût, pour le souvenir, c'était bon. Je repensais à ces groupes que nous étions allées voir ensemble, les veines plus ou moins chargées d'alcool, dans la cave du Maquis ou à la Rodia, et je me disais, aujourd'hui ma copine est une rock'n'roll star, et waouh. La vie est vraiment simple, en fait.
La nuit, mesdames et messieurs, la nuit.

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Lundi 18 février 2013 à 15:02

Ca va être bien. La vie commence et le soleil brille rien que pour moi, je le sais. La béatitude est de mise, le monde rayonne et moi avec. J'arpentais les rues en me disant : "Je suis strasbourgeoise, mais aujourd'hui je la joue touriste.". De cette simple pensée découle deux choses importantes. Tout d'abord, "je suis strasbourgeoise". Oui, je me considère comme telle, et c'est peut-être la première fois que j'en prends à ce point conscience. Strasbourgeoise et heureuse de l'être. Oui, Strasbourg, j'ai tardé à t'aimer comme il fallait, mais voilà, je t'aime. Ensuite, ce qu'il s'est passé de formidable à ce moment de tourisme dans ma propre ville, c'est que pour la première fois, j'ai eu le coup d'oeil pour photographier les alentours de chez moi. Depuis que j'habite là, j'ai toujours eu du mal à faire entrer la ville dans l'objectif. Et aujourd'hui soudain, j'ai su que c'était le bon moment, la bonne lumière, ce qui allait bien rendre et ce qui ne rendrait rien. C'est comme si j'avais été touchée par la grâce.

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Vendredi 15 février 2013 à 22:44

Combien de fois faudra-t-il que je me répète que pour avancer dans la vie, il faut sortir.
Strasbourg sous la neige à quatre heures du matin est pleine de magnificence.

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Mercredi 13 février 2013 à 17:15

Je suis en vacances. Les partiels sont passés, et tranquillement. Je n'ai même pas mal vécu la semaine de révisions. Evidemment, qui dit semaine de révisions dit cookies, alors c'était déjà assuré que le plan gustatif tourne à merveille. Les disques ont tourné aussi, je suis restée dans mes petits plaisirs solitaires : musique, vidéo, livres. Mes prérequis au bonheur. Je dois d'ailleurs me retenir de ne pas faire une chronique sur chaque oeuvre empruntée à la médiathèque, chaque trente-trois tours découvert et chaque repas réussi. J'avais presque l'impression d'être en vacances, mais je ne le suis véritablement que depuis hier, et je m'en réjouis parce que je garderai une semaine rien que pour moi. Je vais avoir le temps de me servir de ma machine à coudre, enfin.  Bien sûr, toute pression n'a pas disparu, il reste les cinq rapports de stages et le dossier de dyscalculie sur un livre-pavé que je n'ai pas encore ouvert. Mais le 4 avril, quand tout aura été rendu, c'est la liberté qui nous reviendra. En attendant, je fais ce que je peux. Evidemment, j'y pense de temps à autre, plus que je ne devrais. Au final, c'est toujours moi la plus mal lotie dans l'histoire. J'avais eu du mal à m'endormir, je pensais à ma faute, à ma très grande faute et à ses conséquences, je songeais au mal entre mes mains, à la douleur causée, je savais que ce qui est inévitable n'en est pas moins triste. Je revoyais mes fantômes, les cauchemars, je prenais conscience de cette présence en moi qui m'avait suffisamment poursuivie. Quand je me suis réveillée, tout avait changé. Mon instinct de survie avait décidé que je n'irais pas m'incliner devant la torture, que je n'avais aucun compte à rendre et qu'il était temps d'arrêter de souffrir pour les autres. Ironiquement, les personnes concernées sont celles qui comprennent le moins. Mon rôle de salope arrange tout le monde. Tout ce que j'ai dit et surtout n'ai pas dit, la raison n'en sera jamais reconnue : le respect. Tu ne sauras pas, tu ne sauras jamais parce que tu ne mérites pas de savoir. Si les insultes ont eu raison de mes sentiments, elles ne feront jamais fléchir le respect que je garde pour la moindre parcelle d'humanité.

Dimanche 3 février 2013 à 22:05

Je suis assez contente de moi en ce moment. Je vis pour moi, de moi. Je me tape de sacrés petits plaisirs solitaires avec mes vinyles, j'ai exulté quand j'ai acheté un câble pour connecter tous mes appareils sono aux mêmes enceintes et j'ai débordé de gratitude quand Luc m'a dit : "Mais tu sais, y a plus simple. Tu vois, j'ai des hauts-parleurs Sony, et un ampli d'une autre marque. Mais à la base, j'avais un ensemble Sony. Et l'ampli Sony en parfait état est rangé dans un carton.". Je cuisine des tonnes de muffins salés, c'est beau et bon. Et pratique à manger devant un film. Je dévore les livres, les disques, et les épisodes de Breaking Bad aussi. J'élargis un peu mon cercle d'amies dans la promo, on commence timidement à se montrer qu'on s'aime bien ; j'adore cette phase des relations humaines. Nous sommes allées voir Django au cinéma, dans une grande salle avec du gros son. J'avais un sourire béat du début à la fin. C'était la première fois que je voyais un Tarantino en salle ; le matin même je m'étais mise la musique du concours de twist en tête en ouvrant les yeux sur mon poster de Mia Wallace me dévisageant. Et donc, j'ai adoré Django, et le lendemain j'ai mangé dans un resto américain pour la première fois de ma vie, j'ai terminé sur un milkshake à cinq dollars et j'ai revu Pulp Fiction pour la enième fois, en bonne compagnie. C'était donc un excellent weekend tarantinesque. C'est un peu pour ce genre de trucs que j'existe.

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