Vendredi 12 septembre 2014 à 12:36
J'insiste, cette rentrée ne ressemble pas à une rentrée. Elle a de commun avec une rentrée les faits de sortir entre amis (ciné, repas au Stift, concert) et de se retrouver tous à l'école de temps en temps. Mais sept heures par semaine ! Et en demi-groupe, ce qui fait que je n'ai pas vu Martin depuis lundi, je n'appelle pas ça la rentrée. Nous passons tels des courants d'air, je n'ai même pas aperçu les 1ère année ; il a fallu aller au Stift hier soir pour voir de nouveaux visages d'étudiants tout jeunes. Oh bordel, on vieillit. C'est vendredi, il est 11:22 et j'écris un article en robe de chambre. Après avoir passé un an de vendredis horribles, manquant de sommeil, partant pour une matinée de cours et un après-midi de stage jusqu'à 20h, avec dans l'idée de retourner en cours le lendemain, le samedi matin. Mes réveils du vendredi en 3ème année étaient les plus durs de la semaine. J'avais déjà cinq jours de boulot intensif dans les dents, et je me levais en sachant que j'en avais pour plus de douze heures. Mes nuits du jeudi au vendredi n'avaient rien de reposant. Je stressais tellement de me lever dans peu de temps pour une journée interminable que j'en perdais le sommeil. Et aujourd'hui, premier vendredi de 4ème année, non je n'appelle toujours pas ça la rentrée.
Je commence à m'organiser doucement, le programme de l'année prend forme. Jusque là, tout va bien. C'est facile de tout planifier dans sa tête, ce sera autre chose de se mettre au boulot. Je n'ai pas peur de ne pas y arriver ; tout le monde y arrive chaque année, il n'y a pas de raison que ça foire. J'ai juste peur de la solitude. Je connais par coeur mon état intérieur quand il faut rester une semaine chez soi à travailler. Les semaines de révisions, c'est principalement à cause de la solitude que je ne les supportais pas. Autant j'aime profiter de petits moments seule avec moi-même, mon pyjama et une bonne série après un bon repas les soirs de semaine, autant je pète un plomb quand je n'adresse la parole à personne de toute la journée. Voilà ce qui me fait peur : je déteste travailler en autonomie, je déteste lire pour la science et je déteste rester enfermée seule chez moi pendant des jours.