Lundi 22 septembre 2014 à 19:14



Je ne pensais pas que j'aurais un jour suffisamment de violence en moi pour adresser cette chanson à quelqu'un. Aujourd'hui, c'est le système tout entier des études de médecine que je voudrais voir brûler, plus que jamais, et je n'en suis pas à mes balbutiements dans le domaine. Pourquoi ce système me pourrit autant la vie alors que je ne suis même pas étudiante en médecine et que je n'ai jamais souhaité l'être ? Je vous le dirais peut-être bientôt, si je surmonte l'auto-censure et que j'arrête d'avoir peur de la permanence de l'écrit et que ça me retombe dessus un jour, il le faut.

Pray to God I can think of a nice to say, but I don't think I can, so fuck you anyway.

Dimanche 21 septembre 2014 à 16:43

"Je pense que mon grand-père me déshériterait si je lui disais que j'arrêtais la médecine."
Nous avançons dans la nuit sans savoir vers où. Cela fait au moins quatre ans que je n'ai pas nagé dans un tel flou.

Vendredi 12 septembre 2014 à 13:44

Nous étions au RU hier soir pour un buffet de rentrée avec concert. Deux groupes de personnes s'étaient donné rendez-vous sans se concerter et nous nous sommes réunies sur place (Le rendez-vous des orthos, c'est aussi aller au petit ciné intello du centre-ville et y croiser des camarades. Nous avons beau venir de régions et de parcours différents, ne pas avoir le même âge, être souvent en désaccord sur des questions théoriques, nous sommes quand même un seul et unique cliché ambulant.). Nous avions dans l'espoir que le repas serait gratos, comme toutes les années précédentes, mais ce n'était plus le cas. Tout se perd mes enfants ! Le dîner était suivi d'un concert et nous sommes restées.
Je n'étais pas venue pour la musique (mais pour la bouffe prétendument gratuite, oui, je suis un rat) mais la musique m'a récompensée d'être là. Le violoniste n'était autre qu'un type que l'on croise tous les midis au RU depuis trois ans, ça sentait le groupe local né dans l'enceinte même du foyer attaché au resto, aussi je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient aussi pros. Une bonne surprise, vraiment. Une vraie chanteuse avec une voix de chanteuse (je sais de quoi je parle)(déformation professionnelle)(honnêtement, il n'y a pas longtemps j'ai voulu entendre si une nana qui semblait géniale en studio tenait la route en live, et bien pas du tout, alors quand j'ai une meuf qui sait chanter pour de vrai sur une scène, je dis bravo, merci la nature, fuck off le photoshopping vocal). Et donc, une vraie chanteuse disais-je, avec de vrais musiciens, alliant riffs rock'n'roll et sonorités orientales, et j'ai atteint ce stade où mes yeux se plissent pour mieux entendre, où mon corps se fond dans le siège et que je perds la notion du temps. Le son n'était même pas mauvais pour un concert au RU, la voix n'était pas couverte par les instruments, ceux-ci ne s'occultaient pas les uns les autres. Brefs, ils étaient bons et ils s'appellent Blind Alley.
Je voyais depuis le début qu'ils avaient quelques CD posés sur le côté de la scène et ils nous ont évidemment proposé d'en acheter, à prix étudiant. Je me suis dit qu'ils avaient dû pas mal (s')investir pour sortir ces disques. Qu'ils méritaient la reconnaissance. Que je ne voulais pas leur donner une image de public naze de resto U. Et j'ai repensé à Eric qu'on attendait pendant une demi-heure dans un village portugais parce qu'il s'intéressait au travail des artistes locaux. Alors je me suis dit tant pis si je n'écoute ce disque que trois fois dans ma vie, ils m'ont plu, j'ai envie de les soutenir. Et je suis allée faire la queue pour mon CD. J'ai attendu un bout bon de temps que toutes les pochettes, dont la mienne, soient dédicacées par l'ensemble du groupe et je me sentais comme une fangirl un peu stupide. Quand je suis remontée sur mon vélo pour rentrer chez moi, je tremblais encore parce que je suis une grande timide. Je n'en ai pourtant pas plus l'air, mais parler devant plusieurs personnes, attendre debout devant plusieurs personnes, met mon système végétatif dans tous ses états. J'ai une grande gueule mais j'ai peur des gens, oui.
Bref. Je suis rentrée d'une soirée improvisée avec mon premier CD dédicacé, c'était drôle. Je l'ai écouté tout à l'heure, je suis un peu déçue, il a moins de pêche que le live. Je ne le trouve pas très bien masterisé, j'ai dû monter le son pour avoir l'impression d'entendre quelque chose, c'est un peu dommage. J'ai horreur que tout soit égalisé sur un disque et que les montées en puissance ne s'entendent qu'en terme de quantités de sons différents et pas en quantités de décibels. On parlait de mon système végétatif tout à l'heure, et bien ça me fait une sorte de frustration toute corporelle, comme si quelque chose se préparait à sortir et se retrouvait coincé en chemin, quand un crescendo est normalisé, quand on sent que toute la bande joue et chante plus fort, mais que l'intensité sonore est maintenue au même niveau. J'aime quand ça monte, j'aime quand ça explose, et pour une fois qu'une chanteuse a de la voix, je regrette qu'elle soit légèrement étouffée en studio. Ca m'a fait le même effet quand j'ai écouté les albums de Morcheeba après le concert, mais on finit par s'habituer. Et ça me fera au moins un disque avec une voix rock féminine. Je suis toujours aussi heureuse de constater que rock'n'roll's not dead.

Vendredi 12 septembre 2014 à 12:36

J'insiste, cette rentrée ne ressemble pas à une rentrée. Elle a de commun avec une rentrée les faits de sortir entre amis (ciné, repas au Stift, concert) et de se retrouver tous à l'école de temps en temps. Mais sept heures par semaine ! Et en demi-groupe, ce qui fait que je n'ai pas vu Martin depuis lundi, je n'appelle pas ça la rentrée. Nous passons tels des courants d'air, je n'ai même pas aperçu les 1ère année ; il a fallu aller au Stift hier soir pour voir de nouveaux visages d'étudiants tout jeunes. Oh bordel, on vieillit. C'est vendredi, il est 11:22 et j'écris un article en robe de chambre. Après avoir passé un an de vendredis horribles, manquant de sommeil, partant pour une matinée de cours et un après-midi de stage jusqu'à 20h, avec dans l'idée de retourner en cours le lendemain, le samedi matin. Mes réveils du vendredi en 3ème année étaient les plus durs de la semaine. J'avais déjà cinq jours de boulot intensif dans les dents, et je me levais en sachant que j'en avais pour plus de douze heures. Mes nuits du jeudi au vendredi n'avaient rien de reposant. Je stressais tellement de me lever dans peu de temps pour une journée interminable que j'en perdais le sommeil. Et aujourd'hui, premier vendredi de 4ème année, non je n'appelle toujours pas ça la rentrée.
Je commence à m'organiser doucement, le programme de l'année prend forme. Jusque là, tout va bien. C'est facile de tout planifier dans sa tête, ce sera autre chose de se mettre au boulot. Je n'ai pas peur de ne pas y arriver ; tout le monde y arrive chaque année, il n'y a pas de raison que ça foire. J'ai juste peur de la solitude. Je connais par coeur mon état intérieur quand il faut rester une semaine chez soi à travailler. Les semaines de révisions, c'est principalement à cause de la solitude que je ne les supportais pas. Autant j'aime profiter de petits moments seule avec moi-même, mon pyjama et une bonne série après un bon repas les soirs de semaine, autant je pète un plomb quand je n'adresse la parole à personne de toute la journée. Voilà ce qui me fait peur : je déteste travailler en autonomie, je déteste lire pour la science et je déteste rester enfermée seule chez moi pendant des jours.

Mardi 9 septembre 2014 à 10:26

Ca sent la fin.
Fin des vacances qui arrive en même temps que le soleil, nous permettant de ressortir les petites robes comme si nous partions pour un nouvel été. Le dernier était il y a si longtemps !
Fin des études à l'école d'Orthophonie qui s'appelle maintenant Centre de Formation Universitaire en Orthophonie ; fin des études à Strasbourg, fin des études tout court.

Fin des semaines de cours interminables et des examens semestriels.
Fin, bientôt, des amitiés qui nous tiennent depuis trois ans.

Nous étions si joyeux et rigolards et blasés à la fois. Cette rentrée ne ressemble à aucune autre, je me lève quand je veux, les cours prévus pour la semaine ne nous mettent plus de pression. Et pourtant, tous, nous nous rongeons les sangs à nous demander comment on va y arriver, comment on va articuler les derniers stages et le mémoire, et où et quand. Chacun se conforte dans la galère de l'autre, mais ça ne fait pas disparaître le problème pour autant. Cette année va être un gros bordel, à l'image de l'école qui nous a accueilli comme il se doit, pas encore inscrits, pas encore de cartes étudiantes (qui sont nécessaires pour manger au RU), pas encore de bourse, le chaos. Voilà pourquoi nous arrivons déjà blasés. Heureux de retrouver les amis et moqueurs dès le premier coup d'oeil à ceux qui ne nous avaient pas manqués.
Nous sommes entrés dans la salle 09 et avons repris nos places habituelles comme sur ce dessin, en bons autistes intolérants au changement. Nous sommes des habitués de longue date et nous restons légers.
Nous sommes les grandes, les belles, les expérimentées, les presque-professionnelles quatrième année. Que de la gueule. Nous avons une longueur d'avance sur les autres bien sûr, mais je ne me sens même pas demi-professionnelle. Et le peu de cours qu'il nous reste laisse supposer que nous n'apprendrons plus grand-chose avant de faire le saut dans le vide. C'est une rentrée douce et étouffante de stress en même temps. Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien. Aimons-nous encore pendant ces trois semaines de cours avant de se retrouver chacun chez soi jusqu'à janvier, rions ensemble de notre sort, rions comme si nous ne nous étions pas quittés pendant quatre mois et préparons-nous à survivre, seuls.

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