Mardi 12 mai 2015 à 13:05


Puisque je ne photographie plus que ce que je mange, autant vous le faire partager.


Le plus beau gâteau à la rhubarbe du monde et son petit sirop improvisé.

 
IMG_4137

Mes premières asperges vertes.

IMG_4140

Risotto de printemps (honnêtement, le risotto c'est jamais très présentable, mais celui-là est magnifique).

Vendredi 8 mai 2015 à 11:31

J'habite sur des montagnes russes depuis quelques temps. Je l'écris pour ne pas l'oublier. Le lendemain de mon dernier article, j'avais changé d'avis, je trouvais presque que j'avais fait du super boulot. C'est comme ça tout le temps : un jour de déprime, un jour de sur-motivation. Généralement, les coups de boost sont permis par les avis des autres. Je réalise que de l'extérieur, en fait, c'est vrai que c'est pas si mal. Quand aux coups de mou, ils viennent d'une part de la flemme, mais aussi de facteurs externes, à savoir : les autres encore. Mes copines sont en train de tracer leur avenir. Elles trouvent leurs nouveaux appartements, reçoivent des offres individuelles, signent des contrats, font des simulations d'emprunt ou d'impôts. Pendant ce temps, je me monte la tête parce qu'on m'a fait croire que j'allais peut-être pouvoir subvenir à mes moyens cet été, mais en fait peut-être pas, en fait je vous tiendrai au courant quand j'en saurai plus. Alors monte l'angoisse de ne pas trouver de travail avant l'automne, et j'aimerais pouvoir régler la situation tout de suite. Sauf que ça se joue à coups de mails, d'attente, de recherche d'annonces et de jours fériés. Et le mémoire à côté de ça, les deux pauvres dernières pages de mon mémoire (et la relecture, et les annexes, et le résumé de 300 mots, et le résumé en anglais, et la fiche récapitulative...) me paraissent bien dérisoires à côté des enjeux qui se profilent (les enjeux ne se profilent pas, mais je ne vais pas passer dix minutes à trouver le verbe adéquat, je ne suis pas sur un texte officiel, merde). J'en ai marre marre marre marre marre. Je veux pouvoir donner une réponse quand on me demande ce que je vais faire après le diplôme. Ne pas savoir où j'habiterai en novembre, c'est encore autre chose. Tout vient à point. Mais ne pas savoir ce que je fais entre juillet et novembre, c'est bien plus dramatique. J'ai ai marre qu'on me pose des questions sur mon avenir (bonjour et bienvenue de retour en terminale), j'en ai marre d'avoir d'autres priorités, j'en ai marre des abrutis qui hurlent dans ma rue à toute heure du jour et de la nuit, j'en ai marre qu'on sonne chez moi à minuit pour entrer dans l'immeuble, j'en ai marre de l'odeur de pisse du hall d'entrée, j'en ai marre d'être enfermée et assise toute la journée, j'en ai marre que ce soit seulement presque fini, j'en ai marre de jouer au yo-yo avec ma motivation, j'en ai marre d'être dans des situations bancales quand tout est plié pour les autres.

Lundi 4 mai 2015 à 15:21

Ainsi donc, je deviendrai orthophoniste le 25 juin à 11 heures et des poussières. Savoir que ce qu'il me reste à faire d'ici là n'est qu'une formalité me désespère. C'est la dernière ligne droite, et c'est n'importe quoi. Après avoir emballé mon jury avec ma partie théorique, je me retrouve à devoir mettre en mots une partie pratique qui n'apporte aucun résultat tangible. Autrement dit : ce que j'ai fait n'a servi à rien et ce que je dois en faire ne servira à rien. J'ai validé tous mes examens, effectué mes heures de stages, rendu des rapports avec de bonnes notes ; mon dossier pédagogique est bouclé, j'aurai mon diplôme que mon mémoire soit de qualité ou non, et je n'ai d'ores et déjà plus rien à dire. Tout est déjà fini dans ma tête mais il faut encore l'écrire. Mon protocole ne tenait pas la route mais il faut faire semblant d'en avoir tiré quelque chose. Les erreurs passées ne sont pas rattrapables mais il faut les masquer. Et aujourd'hui mon abdomen irradie de douleur mais il faut rester assise sur cette chaise et produire quand même, parce que c'est la dernière fucking ligne droite.
J'ai officiellement jusqu'au 21 mai pour achever mon travail. Une semaine de moins qu'Eric, qui voit aussi venir la ligne d'arrivée. Je suis contente que nous fassions la route ensemble, mais sa ligne à lui, je la sens aussi passer. Le bout du tunnel est tellement proche que j'ai l'impression de pouvoir déjà ralentir la course. Non. Tu rempliras d'abord tes 100 pages comme tout le monde, tu te corrigeras éternellement pour éviter les remontrances en public le jour de la soutenance, alors que tu SAIS que ça n'a fondamentalement aucune importance, et tu feras ton petit numéro de singe savant, puisque c'est ce qu'on attend de toi. Et avec le sourire, en plus.

<< A l'endroit | 1 | A l'envers >>

Créer un podcast