Lundi 23 février 2015 à 16:11

Le mémoire n'est qu'un exercice de style destiné à tester ton adaptation à la contrainte, dans lequel il faut synthétiser ton propos jusqu'à ce qu'il perde du sens ou qu'il se transforme en vulgarisation. Le mémoire n'est qu'un exercice de style destiné à t'apprendre à faire le tri dans les informations, des classements par pertinence non dénués de jugements de valeur, pour ne garder qu'un seul champ théorique, comme si les autres n'existaient pas. Le mémoire t'oblige à rentrer dans les moules que tu t'étais juré de fuir, quand tu te disais : "Mais qu'est-ce que c'est que ces profs qui mettent leurs oeillères théoriques, cantonnés à un seul courant de pensée sectaire, qui nient l'intérêt, l'existence même (!) des autres approches et nous assènent leurs sentences comme des vérités universelles.". Le mémoire t'éloigne de tout ce qui devrait être au premier plan de tes préoccupations professionnelles. Le mémoire n'est qu'un gros bobard monté sur interligne 1,5 en Times 12, dans lequel tu essayes tellement de persuader tes lecteurs que tu finis par te persuader toi-même. Le mémoire n'est qu'un exercice de style destiné à prouver l'intuition que tu as eue quand tu as choisi ton sujet : "Au moment où vous avez énoncé votre sujet, votre mémoire était fini.". Le mémoire n'est qu'un parcours d'obstacles pour lequel tu fabriques tes propres pièges, en t'enchaînant à des termes dont tu ignorais au départ qu'ils t'enfermeraient dans des cases, dans des cages. Le mémoire n'est qu'un tour de passe-passe destiné à jeter de la poudre aux yeux du jury, un spectacle de marionnettes où tu joues le premier rôle. Le mémoire n'est qu'un exercice de style destiné à formater les idées, et c'est comme ça qu'on termine des livres par : "Il aimait Big Brother".


Dimanche 22 février 2015 à 18:28

1. Ce moment où tu ouvres un nouveau bouquin pour tes recherches, et qu'il commence exactement comme ton mémoire (que tu t'es efforcée de rédiger différemment des autres mémoires sur le sujet, pour éviter l'accusation de plagiat), avec les mêmes titres de parties, et que tu ne sais plus si tu vas pouvoir le caser dans ta bibliographie sans qu'on te reproche d'y avoir tout pompé.

2. Cet autre moment où tu organises tes références bibliographiques et citations et que, ben merde, je viens de lire ça à l'instant, pourquoi cette phrase apparaît deux fois ?, tu découvres que le fameux mémoire auquel tu ne veux pas trop faire ressembler le tien, a gentiment recopié une phrase du bouquin du point n°1 sans mettre de guillemets.

3. Ce moment où tu te demandes pourquoi tu te casses le cul à tout reformuler de manière moche et synthétique et merdique pour fabriquer du neuf de piètre qualité alors que le plagiait EXISTE, et que tu es tellement choquée de le réaliser et de l'avoir toi-même identifié que tu as besoin de le faire partager au monde entier.

Vendredi 20 février 2015 à 18:32

Je n'ai rien contre le froid. Vraiment, je préfère qu'un hiver ressemble à l'hiver, avec des températures proches de zéro pendant des semaines, plutôt que des montagnes russes sur le thermomètre, quand tu ne sais jamais si tu dois mettre un gros pull ou si tu vas crever de chaud avec. Et puis surtout, depuis que j'ai acheté d'occasion un manteau en peau de mouton, je ne crains absolument plus le négatif et le vent de Sibérie. Il pèse trois tonnes, je peux à peine remuer à l'intérieur, mais je m'en fous : tu le touches, tu sens la chaleur se répandre. Alors je n'aime pas entendre les gens se plaindre du froid ; attention spoiler : c'est l'hiver. C'est normal. Je préfère ça que de répéter chaque année "y a plus de saisons" parce qu'il flotte en juillet, qu'il n'y a pas de neige à Noël et que les bourgeons se pointent en janvier. Juste avant de se reprendre un coup de gel sur la gueule et comme ça on dira aussi qu'on a un printemps pourri niveau agriculture.
Bref. J'aime bien le froid de ces derniers temps.
Et pourtant, cet avant-goût de printemps aujourd'hui, c'était carrément bon. Je suis rentrée chez moi avec les yeux brûlés, mais j'ai redécouvert ce que c'était que de se trimballer avec un manteau qui ne pèse rien et les cheveux au vent. C'est fou comme chaque année on a l'impression d'avoir tout oublié.
Le désavantage de l'héliotropisme, c'est que ça te tire de force de tes obligations professionnelles. Enfin, quand tu travailles à la maison et que tu n'es pas encore tout à fait en situation d'urgence. J'ai déjà passé quatre jours à me dire "allez, encore un jour de repos", et voilà que je n'ai pas pu résister à aller synthétiser de la vitamine D. (Mais vu que je cherche avec ma souris le bouton Enregistrer en haut à gauche, on voit quand même que j'ai plus l'habitude de taper que de glander.) Alors j'ai peut-être pas synthétisé grand chose en étant couverte de haut en bas et en tournant le dos au soleil, mais ça ressemble quand même un peu à une activité intelligente, qui donne bonne conscience. Et au moins, les promenades au soleil m'ont tenue éloignée de mon autre obsession du moment : la cuisine. Plus je cuisine, plus j'ai envie de tester de nouvelles choses, plus je cherche de recettes, plus j'ai envie de cuisiner. C'est un cercle vicieux et je pourrais passer mes journées à faire des courses, des menus et la popotte (je déteste ce mot mais il me fallait un synonyme pour pas faire répétitif (non mais c'est vrai, popotte ça sent le poireau et le chou qui cuisent dans un jus pendant des heures)(et ça ressemble à bobonne : bobonne qui fait la popotte. Terrible.)).
Ouais, donc. J'ai une espèce d'obsession culinaire. C'est bientôt mon anniversaire et je ne pense pas à aux cadeaux, mais à ce qu'on va bien pouvoir bouffer avec les invités. Il faut toutefois dire que la pause repas est le moment le plus rigolo de la journée quand on doit écrire un mémoire et des rapports de stages, tout seul chez soi pendant des semaines. Elle a bon dos l'obsession. Tout, tout sauf l'angoisse de la page blanche.


Raviolis à la farine de châtaigne, farcis potimarron et lardons. 

Vendredi 6 février 2015 à 21:45

Je ne comprends pas les gens qui travaillent en bibliothèque. (Bon, d'accord, je ne comprends jamais les gens quand ils n'arrivent pas s'appliquer un minimum de rigueur qu'ils SAVENT nécessaire, mais on va pas entrer dans ce sujet ou ça tournera au politiquement incorrect.). C'est facile de rester concentré sur son travail et de "résister aux multiples tentations" qu'on peut trouver chez soi. En revanche, ce n'est pas facile de se donner simultanément un peu de réconfort à la bibliothèque.
Comme dirait une de mes orthophonistes préférées, "quand le moteur est vide, il faut remettre de l'essence", et moi, je me fais pas chier.


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