[Article entre parenthèse, très long et trèèèès centré autour de mon nombril, ou de ma vie, c'est pareil, juste histoire de dresser le décor de l'article précédent. Même si je sais que personne ne lira. Ca me fait du bien.]
"Où sont les noms ?" "Sur les petits pots de fleurs" Jusque là, le mariage s'était bien déroulé pour moi. Alors que je ne pensais plus le voir venir, Luc est arrivé à l'église et son seul rire contrit m'a donné envie de rire moi aussi. Tous les deux, nous sommes vraiment déplacés dans une église. Attendez attendez, ne vous emballez pas. Ce n'est pas mon mariage mais celui d'un cousin de ma mère que je n'ai jamais vu et Luc n'est pas mon futur mari, mais mon jeune oncle. Donc, l'église, forcément c'est chiant, bon c'est vrai, c'était un mariage, mais en même temps vu la lenteur avec laquelle parlait le curé... "Le marliache, c'est comme la confiture.", dit-il. "Est-ce qu'on aime une personne comme le chat aime la souris ?" Au moins ça nous aura fait marrer. On ne sait faire que ça. Devant moi, y avait un beau grand jeune homme, cheveux noirs, yeux bleus, et des lunettes rectangulaires. [Coco, tu as dit que des mecs comme ça, ça ne court pas les rues ?] Enfin. L'apéro passé, je cherchais ma place à une des tables. Je n'ai rien compris quand j'ai vu l'étiquette "Lise" à la table des nains. Paraissait que les gens étaient classés par tranche d'âge, tu parles, alors là, c'était tranche 0 à 15, et je faisait office de 15. Ma place était entre mon p'tit frangin, et une gamine avec une fleur sur la tête. Et évidemment, l'autre pouff de p'tite cousine d'à peine deux ans de plus que moi avait sa place à côté de mon oncle à la table des jeunes. Bref. Il était hors de question que je m'installe au jardin d'enfant. Après moult réflexions, j'ai viré les musiciens de la table de mes parents pour piquer leur place. Le fin mot de l'histoire, c'est que l'étiquette "Lise" à la garderie était adressé à une autre petite Lise, et que je n'avais pas de place prévue du tout. M'enfin, j'ai piqué la place de la p'tite cousine quand celle-ci quittait sa table, ce qui m'a permi de retrouver mon oncle et sa copine Ophélie. Et aussi d'être en face du beau lunetteux.
Deux fois, un vieux que je ne connaissais pas m'a invitée à danser. Alors que je regardais encore de la table de mes vieux les pieds des gens qui tournoyaient en rythme, un sexagénaire inconnu est apparu devant moi, m'a pris la main et m'a tirée sur la piste. Je n'avais pas le choix. Il a essayé de m'apprendre le rock "C'est l'homme qui mène, c'est toujours l'homme qui mène !" mais malgré ce qu'en disait mon père, mes performances étaient assez catastrophiques. Il m'a embarquée une deuxième fois alors que j'avais changé de table. "C'est pas déjà la deuxième fois qu'il t'invite, lui ?" "Si, je sais pas c'qu'il me veut !" Heureusement, après, il m'a laissée tranquille. Je me suis agitée de moi-même plus tard. Un jeune homme de 27 ans, assis à la table, avait proposé à Ophélie d'aller se déhancher sur Chihuahua (musique très culturelle, à un mariage), mais elle n'avait pas l'air très convaincue. Il s'est levé quand même, a attrappé ma main au passage "Allez venez les filles !", Ophélie m'a attrappée l'autre main et m'a suivi au milieu des danseurs.
Je ne me rappelle plus si le jeune homme m'a fait boire avant ou après danser. "C'est la plus jeune qui goûte" et il m'a servi un verre de rouge de 25 ans d'âge en deux fois, ici présent pour accompagner le fromage que je ne mange pas. "Tu bois du vin, Lise ?" a demandé la p'tite cousine d'un air étonné. Oui, sauf que moi je goutte, je me la joue pas en sifflant ça comme de l'eau. J'ai fait la remarque à Luc que le pinnard avait 10 ans de plus que moi, et mister 27 ans a du user d'un énorme effort de réflexion pour calculer mon âge. Son expression cachée disait clairement "Merde, encore plus jeune que je croyais", et moi de sortir "Camille, t'as deux ans de plus que moi, c'est ça ?" histoire de rappeler que par rapport à elle je suis pas si jeune que ça. Ophélie et moi avons rit discrètement pendant que les deux autres parlaient d'amour "Déjà avant avec Luc on avait remarqué que ça draguait." Et puis Camille a disparu, et son dragueur a pris sa place, "à côté de toi". On a pas parlé d'amour, nen, on a a parlé que du mariage auquel on avait assisté, mais son regard était troublant. J'en tremblais presque. "Il est pas trop lourd ton voisin ? On s'est dit que comme Camille était partie, il avait p't'être changé de cible." "Nen, ça m'étonnerait beaucoup." "En tout cas il a pas intérêt, sinon il aurait affaire à Luc !" Les paroles d'Ophélie ont sûrement altéré mon jugement sur le charmant (quand même) bonhomme du nom de Nicolas, mais je ne suis pas assez stupide pour croire qu'un homme de 27 prendrait plaisir à draguer une gamine de 15 ans. Même si son regard était si troublant.
Et puis je connais des personnes qui sortent avec des mecs de 20 ans plus agés et ça se passe très bien. Je te le dis, tu fais plus que tes 15 ans (à l'écrit en tout cas), alors l'êge "réel", qu'est ce que ça peut bien faire ?
Et puis j'ai tout lu, et je suis sûr que je suis pas le seul.