Tout à l'heure, mon prof de communication racontait que certaines personnes, dont lui, ressentent parfois le besoin de s'extraire du social et d'aller vivre en ermite au fond d'un bois ou dans le désert, parce qu'ils n'en peuvent plus. C'est quelque chose que je ne comprends que trop bien en vivant en ville. J'adore ma ville, et j'adore ma vie de citadine, mais que ce soit à Besançon ou à Mulhouse, il y a toujours assez de gens pour qu'une bonne partie d'entre eux vous abordent dans la rue. La promenade en centre-ville se transforme alors en un grand bal des demandeurs en tous genres. Quand je peux, je les ignore, mais parfois ils s'imposent vraiment et vous empêchent de les éviter, et leur carnaval incessant commence sérieusement à me taper sur le système. Un jour, je vais finir par m'énerver. Un jour, je vais me mettre à gueuler :
"RAAAAH, j'en ai marre ! J'en peux plus, vous allez me rendre dingue tous autant que vous êtes ! On ne peut plus faire trois pas dans cette rue, pour faire des courses ou simplement pour se promener tranquille, sans être assailli par une foule de gens qui veulent tous nous soutirer des sous, que ce soit les clochards ; ceux qui marmonnent assis par terre ou ceux qui se mettent carrément sur notre chemin, ceux qui ont des enfants ou des animaux avec eux pour nous attendrir, ceux qui braillent au milieu de la rue parce qu'ils sont déjà bourrés en début d'après-midi, les jeunes punks-à-chiens et les vieux amorphes, qui ne dépenseront l'argent récolté que dans l'alcool et le tabac, ceux qui veulent nous vendre des fleurs, ou des journaux, ou des poèmes qu'ils ont écrits ; ou que ce soit les associations humanitaires en gilet coloré qui nous sautent à la gorge pour que nous les écoutions et leur fassions un virement tous les mois, alors que ces personnes en bleu ou en rouge sont elles-même payées pour nous accoster, je le sais parce que j'ai vu une annonce sur jobetudiant.net, et ne seront pas plus payées si nous sommes plus nombreux à souscrire au don ; et tous ces mendiants, les clodos comme les salariés de l'aide humanitaire, cherchent à nous faire culpabiliser de ne pas les aider alors que nous, nous vivons confortablement, ils nous traitent implicitement d'égoïstes, alors que merde, je rappelle que je suis étudiante, je n'ai pas réellement de tunnes, je dépends financièrement de mes parents, vous avez une idée de ce que coûtent les études ?, et l'argent que j'ai, je préfère m'en servir pour me faire plaisir, oui, est-ce que c'est vraiment une honte ?, si c'en est une, pourquoi vous vous achetez de la bière alors que vous n'avez rien à manger ?, je laisse de temps en temps quelques dizaines de centimes à certains, mais bordel, vu le nombre qu'ils sont, on ne peut pas donner à tout le monde !, et il reste encore ceux qui ne demandent rien ; les vieux, ceux qui ne manquent de rien mais nous critiquent à la troisième personne quand nous sommes sous leur nez, parce qu'on porte un short, ou qu'on traverse au rouge, ou qu'on ferme la fenêtre du train quand il y a un courant d'air froid ; sans oublier les hystériques qui nous insultent parce qu'on fait du vélo sur un trottoir extra-large et désert, à tous ceux-là, à tous ceux qui interrompent nos trajets et veulent qu'on s'en veuille, j'ai envie de dire : BIEN CORDIALEMENT, JE VOUS ENCULE."
"RAAAAH, j'en ai marre ! J'en peux plus, vous allez me rendre dingue tous autant que vous êtes ! On ne peut plus faire trois pas dans cette rue, pour faire des courses ou simplement pour se promener tranquille, sans être assailli par une foule de gens qui veulent tous nous soutirer des sous, que ce soit les clochards ; ceux qui marmonnent assis par terre ou ceux qui se mettent carrément sur notre chemin, ceux qui ont des enfants ou des animaux avec eux pour nous attendrir, ceux qui braillent au milieu de la rue parce qu'ils sont déjà bourrés en début d'après-midi, les jeunes punks-à-chiens et les vieux amorphes, qui ne dépenseront l'argent récolté que dans l'alcool et le tabac, ceux qui veulent nous vendre des fleurs, ou des journaux, ou des poèmes qu'ils ont écrits ; ou que ce soit les associations humanitaires en gilet coloré qui nous sautent à la gorge pour que nous les écoutions et leur fassions un virement tous les mois, alors que ces personnes en bleu ou en rouge sont elles-même payées pour nous accoster, je le sais parce que j'ai vu une annonce sur jobetudiant.net, et ne seront pas plus payées si nous sommes plus nombreux à souscrire au don ; et tous ces mendiants, les clodos comme les salariés de l'aide humanitaire, cherchent à nous faire culpabiliser de ne pas les aider alors que nous, nous vivons confortablement, ils nous traitent implicitement d'égoïstes, alors que merde, je rappelle que je suis étudiante, je n'ai pas réellement de tunnes, je dépends financièrement de mes parents, vous avez une idée de ce que coûtent les études ?, et l'argent que j'ai, je préfère m'en servir pour me faire plaisir, oui, est-ce que c'est vraiment une honte ?, si c'en est une, pourquoi vous vous achetez de la bière alors que vous n'avez rien à manger ?, je laisse de temps en temps quelques dizaines de centimes à certains, mais bordel, vu le nombre qu'ils sont, on ne peut pas donner à tout le monde !, et il reste encore ceux qui ne demandent rien ; les vieux, ceux qui ne manquent de rien mais nous critiquent à la troisième personne quand nous sommes sous leur nez, parce qu'on porte un short, ou qu'on traverse au rouge, ou qu'on ferme la fenêtre du train quand il y a un courant d'air froid ; sans oublier les hystériques qui nous insultent parce qu'on fait du vélo sur un trottoir extra-large et désert, à tous ceux-là, à tous ceux qui interrompent nos trajets et veulent qu'on s'en veuille, j'ai envie de dire : BIEN CORDIALEMENT, JE VOUS ENCULE."
Ca me désespère, parce que je passe pour une grosse connasse égocentrique, mais y'en a là fin, la dernière fois c'était "action contre la fin" qui essayait de me faire culpabiliser...
Alors je le dis avec toi: "Bien cordialement, je vous emmerde!"