Je n'ai pas mis les pieds à Besançon depuis le 9 octobre. Cela fait six mois que je dis à Ségolène et Doriane que je ne me sens pas capable d'y retourner si je ne peux pas y voir Mathieu, qu'il faudra que j'attende qu'il soit disponible. En fin de compte, le mois de juin arrive assez vite. Mais en fait, je ne veux plus attendre. Besançon, c'est toujours chez moi. Monsieur m'a peut-être bannie de sa vie, mais pas de ma ville. Et finalement, il ne représente qu'une infime partie de ce que j'ai vécu là-bas. Le moment est venu où je sais que je n'ai pas envie de le voir, mais que par contre je meurs d'envie d'arpenter les rues que je connais si bien, de retrouver le ciel et les arbres et les collines et la rivière-fleuve, et de revoir Ségo. Et de prendre le bus 8 direction Campus, de regarder True Blood dans la maison de 9m², de sortir là où je sais qu'on va s'amuser, de recroiser les habitués du Bodega qui avaient fini par me reconnaître même si je ne dansais pas, de retrouver la pierre blanche-grise des immeubles pas très hauts, de savoir où on peut acheter quoi, et les paninis du parc Granvelle, et toutes les autres conneries, et les places et les bancs en forme de fleurs, et le soleil, toujours le soleil.
Dans 9 jours, j'y retourne.
Dans 9 jours, j'y retourne.
Mars 2011, sous la citadelle. Un jour, j'étais blonde.