Bien le bonjour les amis. J'ai oublié de vous laisser un post-it avant de partir, pour signaler que je m'en allais à Lussas en Ardèche, aux états généraux du film documentaire. Et bien voilà, je suis de retour. Pour la première fois de ma vie, non seulement j'ai campé mais je suis partie à l'aventure, avec Valentin. Qui a dit que l'autonomie était difficile ? Nous sommes partis de chez moi lundi à sept heures et demi, nos gros sacs sur le dos. Nous avons enchaîné les bus et les trains jusqu'à dix-huit heures à Lavilledieu, où une dame souriante nous attendait avec un minibus et un badge "accueil" autour du cou (pas autour du cou, le minibus). "Bonjour, vous allez à Lussas ?" Nous étions prévenus, quand Valentin s'était renseigné par téléphone, on lui avait dit "Il y a une navette pour chaque bus qui vient et qui va vers Montélimar, c'est gratuit, et le chauffeur dit bonjour." Dans la navette il y avait une dame et sa fille qui seraient nos voisines de campement, et cette femme que j'avais trouvé superbe quand elle fumait à la gare de Montélimar, appuyée contre un mur couvert de graffitis. La démonstration de beauté ne faisait que commencer. Je ne sais pas pourquoi, ni comment c'est possible, mais les femmes venues à Lussas pour le festival étaient magnifiques. J'aurais voulu toutes les prendre en photo, et racheter leur garde-robe aussi. Est-ce que c'est la culture qui rend beau ? Allez savoir, je n'avais jamais vu un tel étalage de beauté, de la beauté pure, sans strass ni paillettes.
A Lussas, les spectateurs tutoient les réalisateurs lors des débats qui suivent les projections, et il n'est pas nécessaire de s'y connaître en documentaire pour assister au festival. Regardez-moi. Je ne sais même pas si j'avais vu plus de deux films docu avant d'y aller. J'accompagnais mon Homme qui fait des études dans le domaine de l'audiovisuel, parce que c'était une occasion rêvée de partir en vacances avec lui, et parce que le programme s'annonçait bien sympathique, même pour quelqu'un qui n'y connaît rien. Effectivement, j'ai vu bien plus de choses intéressantes qu'ennuyeuses. Des films sérieux, des films drôles, des films esthétiques. Dans des fauteils confortables, sur des chaises en plastique sous un chapiteau, dans un cinéma ambulant, en plein air sous les étoiles. En Afrique, en Asie, en Islande, en Roumanie, musicaux, silencieux, traduits instantanément dans un casque par un mec avec un accent anglais à couper au couteau (Vive la Woumanie libwe !)... Une grande diversité. Les réalisateurs fréquentent les mêmes restaurants que les festivaliers, et le mieux, c'est que même avec mon inculture, pas un seul moment je ne me suis pas sentie à ma place. Nous avons été surnommés les estomacs sur pattes par la vendeuse de crêpes, au bout de notre troisième commande de la journée. Pour la peine, elle nous a filé une tomate cerise à chacun. Le lendemain, elle a dit "Ah salut les affamés !". Mais je vous arrête tout de suite, nous n'avons pas mangé que des crêpes pendant ces trois jours. La nourriture ne manquait pas, le festival était vraiment bien organisé. Et quelle ambiance ! Et quelle chaleur !
Heureusement qu'il y avait une piscine au camping. Et la rivière juste à côté, avec un petit bassin vert très frais. J'avais pleinement conscience de notre chance, et je savourais d'autant plus. Ma première expérience sous tente n'a pas été traumatisante, on peut même dire que j'ai très bien dormi si on met de côté le fait que j'étais réveillée tous les matins par deux coqs débiles qui donnaient un concert à l'aube. Mais ça fait partie du folklore. C'est drôle à raconter et même sur le moment, ça ne m'énervait pas trop ; prévoyante, j'avais les boules Quiès à portée de main (j'admire cet élan de lucidité qui m'a fait mettre les boules Quiès dans mes bagages). Je ne suis même pas fatiguée de ces trois nuits sur le sol. Et je crois que c'est encore mieux d'ouvrir la tente et de voir qu'il fait beau plutôt que d'ouvrir les volets chez soi en sortant du lit. Voir les feuilles du noyer au-dessus de la tente, comme si je pouvais les toucher.
Et évidemment, le paysage. Lussas, c'est en Ardèche. Le hasard a fait que j'ai parlé à mes parents de partir en vacances en Ardèche l'année prochaine, parce que j'en avais marre de Valras, et Valentin m'a proposé peu de temps après de l'accompagner là-bas. C'est très sec, et splendide. Certes, nous n'avions pas le canoë, et nous ne sommes pas sortis du village, mais la beauté de l'Ardèche était palpable, et il y avait cette fameuse rivière. Mais laissons parler les images.
A Lussas, les spectateurs tutoient les réalisateurs lors des débats qui suivent les projections, et il n'est pas nécessaire de s'y connaître en documentaire pour assister au festival. Regardez-moi. Je ne sais même pas si j'avais vu plus de deux films docu avant d'y aller. J'accompagnais mon Homme qui fait des études dans le domaine de l'audiovisuel, parce que c'était une occasion rêvée de partir en vacances avec lui, et parce que le programme s'annonçait bien sympathique, même pour quelqu'un qui n'y connaît rien. Effectivement, j'ai vu bien plus de choses intéressantes qu'ennuyeuses. Des films sérieux, des films drôles, des films esthétiques. Dans des fauteils confortables, sur des chaises en plastique sous un chapiteau, dans un cinéma ambulant, en plein air sous les étoiles. En Afrique, en Asie, en Islande, en Roumanie, musicaux, silencieux, traduits instantanément dans un casque par un mec avec un accent anglais à couper au couteau (Vive la Woumanie libwe !)... Une grande diversité. Les réalisateurs fréquentent les mêmes restaurants que les festivaliers, et le mieux, c'est que même avec mon inculture, pas un seul moment je ne me suis pas sentie à ma place. Nous avons été surnommés les estomacs sur pattes par la vendeuse de crêpes, au bout de notre troisième commande de la journée. Pour la peine, elle nous a filé une tomate cerise à chacun. Le lendemain, elle a dit "Ah salut les affamés !". Mais je vous arrête tout de suite, nous n'avons pas mangé que des crêpes pendant ces trois jours. La nourriture ne manquait pas, le festival était vraiment bien organisé. Et quelle ambiance ! Et quelle chaleur !
Heureusement qu'il y avait une piscine au camping. Et la rivière juste à côté, avec un petit bassin vert très frais. J'avais pleinement conscience de notre chance, et je savourais d'autant plus. Ma première expérience sous tente n'a pas été traumatisante, on peut même dire que j'ai très bien dormi si on met de côté le fait que j'étais réveillée tous les matins par deux coqs débiles qui donnaient un concert à l'aube. Mais ça fait partie du folklore. C'est drôle à raconter et même sur le moment, ça ne m'énervait pas trop ; prévoyante, j'avais les boules Quiès à portée de main (j'admire cet élan de lucidité qui m'a fait mettre les boules Quiès dans mes bagages). Je ne suis même pas fatiguée de ces trois nuits sur le sol. Et je crois que c'est encore mieux d'ouvrir la tente et de voir qu'il fait beau plutôt que d'ouvrir les volets chez soi en sortant du lit. Voir les feuilles du noyer au-dessus de la tente, comme si je pouvais les toucher.
Et évidemment, le paysage. Lussas, c'est en Ardèche. Le hasard a fait que j'ai parlé à mes parents de partir en vacances en Ardèche l'année prochaine, parce que j'en avais marre de Valras, et Valentin m'a proposé peu de temps après de l'accompagner là-bas. C'est très sec, et splendide. Certes, nous n'avions pas le canoë, et nous ne sommes pas sortis du village, mais la beauté de l'Ardèche était palpable, et il y avait cette fameuse rivière. Mais laissons parler les images.