J'ai retrouvé Pierre. Pierre, c'était un mec de 17 ans qui courait après la mort pour rejoindre son frère jumeau disparu dans un accident de voiture. Un lycéen strasbourgeois, ramené à la vie et à l'amour par son jeune prof plus âgé que lui. Prof de quoi, je ne me souvenais plus. Je l'ai recroisé par hasard sur l'étagère des P en littérature française. J'ai vu Anne Percin sur la couverture, je n'ai pas lu la quatrième, à peine un oeil au titre, le livre était dans mon sac. Je me souvenais que Point de Côté m'avait marquée, quand j'étais moi-même au lycée ou peut-être encore au collège, à l'époque du Bibliobus. C'était avant Djian, avant les romans pour adultes, quand j'épluchais les rayonnages adolescents ; avec le temps, difficile de me rappeler ce que son style avait de si particulier, mais je n'ai jamais oublié le coup de coeur. J'avais noté ici qu'Anne Percin écrivait comme je rêvais d'écrire. Et nous étions entrées en contact, ici même. Anne Percin avait atterri sur mon blog en tapant son nom sur Google, avant que je ne me dé-référence des moteurs de recherche. Un grand moment, qui a rendu le livre encore plus vivant, même éternel dans ma mémoire. J'ai souvent repensé à elle, mais je croyais qu'elle s'en tenait à la littérature pour adolescents. Plusieurs fois, j'ai croisé l'un ou l'autre de ses romans, mais j'avais grandi. Par lâcheté et par prétention, je ne les ai jamais lus. Crainte d'avoir passé l'âge et de ternir mon souvenir doré. Puis je l'ai retrouvée au rayon adultes et j'ai sauté dessus. En entrant dans le livre, je me suis dit : "Tiens, encore un qui s'appelle Pierre.". Le fil se déroulant doucement, j'ai compris qu'il n'y avait qu'un seul et même Pierre ; j'avais retrouvé mon personnage d'autrefois. Il a vieilli lui aussi, plus que moi. Il a maintenant 28 ans, j'en ai 22.
Les retrouvailles ont duré trois jours qui m'ont fait crever d'amour. J'ai beaucoup ri avec ce type pourtant incroyablement triste et angoissé, mais vivant comme je les aime. J'ai compris ce que j'avais tellement apprécié la première fois, l'humour dans la noirceur, les images, la lumière et des explosions qui te retournent l'intérieur. Sans compter les quelques alsacienneries et le paquets de références culturelles, dont je ne saisis qu'un morceau (l'auteur est professeur de français, je ne peux pas m'élever à son niveau) mais un morceau savoureux.
J'ai refermé le livre dans un frisson, en me demandant ce que je pourrais bien faire ensuite d'autre que l'amour.
Les retrouvailles ont duré trois jours qui m'ont fait crever d'amour. J'ai beaucoup ri avec ce type pourtant incroyablement triste et angoissé, mais vivant comme je les aime. J'ai compris ce que j'avais tellement apprécié la première fois, l'humour dans la noirceur, les images, la lumière et des explosions qui te retournent l'intérieur. Sans compter les quelques alsacienneries et le paquets de références culturelles, dont je ne saisis qu'un morceau (l'auteur est professeur de français, je ne peux pas m'élever à son niveau) mais un morceau savoureux.
J'ai refermé le livre dans un frisson, en me demandant ce que je pourrais bien faire ensuite d'autre que l'amour.