Là c'est le moment où je pourrais entamer un discours sur la condition d'abruti, mais râlons d'abord un peu. En fait non parce que si je commence à râler je sais que je vais m'énerver, et pour l'instant je suis zen. Un peu trop, d'ailleurs. C'est le weekend, je sais que je vais pouvoir dormir deux jours de suite, que je vais regarder Desperate Housewives ce soir (aaah la bonne détente du cerveau !) mais il y a un stress permanent : caser les devoirs, et caser des loisirs. De toutes façons même si un métier me plaît, je veux pas faire les études qui vont avec, parce que la perspective de me gaver d'un tas de trucs inutiles me répugne. Est-ce que c'est comme ça pour tout le monde ? Parce qu'en ce moment quand je râle on me dit que c'est comme ça pour les autres, et qu'en plus c'est comme ça depuis toujours pour eux, c'est la vie, maintenant tu vois ce que c'est, c'estcoolt'esnormale. Oui, bon. Prenons l'exemple de la journée méga-stressante ; hier. J'apprécie mon prof de SVT mais je le hait à partir du moment où la récré a commencé et qu'on peut toujours pas sortir de la salle, parce qu'on doit rincer nos pipettes, balancer les tubes à essais dans un bac, nettoyer les paillasses, ranger nos affaires et ressortir ce qu'on doit lui rendre, et je veux que toutes les feuilles soient colléés alors on lui colle ses putains d'énoncés (déjà que j'ai une aversion pour le collage, tout prof qui me fait coller des trucs descend dans mon estime) et bla bla les notes du TP précédent sont catastrophiques, ta gueule y a déjà la moitié de la récréation qui a sauté. Ensuite il faut entreprendre de descendre les deux étages, de passer aux toilettes (c'est le genre de détail que vous préférerez ne pas connaître mais il doit être mentionné pour démontrer à quel point la récréation est courte), de faire trois bisous à mon chéri, dire que mes mains sentent la patate parce que j'ai du en éplucher une avec un vieux couteau, que j'ai perdu la moitié de ma récré, et hop, sonnerie, fin de la pause. Retour en cours. J'arrive en retard et il y a un monsieur au fond de la salle. Je pense d'abord que c'est un inspecteur mais en fait c'est un jeune prof de physique qui est là pour nous raconter sa vie, son parcours. "J'ai toujours aimé expliquer les choses à mes amis mais je ne savais pas si j'étais prêt à gérer trente élèves entre douze et dix-huit ans." La tension retombe, le monsieur a formulé mes pensées mot pour mot alors je discute un peu avec lui. Il s'en va et notre professeur attitré nous rend nos contrôles de la veille "14, c'est très bien, mais je pense que tu peux faire mieux. Mais honnêtement, pour moi entre un 14 et un 18 y a pas de différence." "Si vous avez seize et que vous êtes pas contents, c'est très bien !" De tels discours me mettent en joie même si, quand on relit un contrôle de physique-chimie, on ne trouve évidemment que des fautes connes et évidentes qu'on aurait pu éviter. Enfin. Les deux heures s'écoulent rapidement, c'est l'heure de manger et d'aller au théâtre. Cette fois-ci je ne sert à rien à part récolter des répliques plus ou moins sympathiques pour Diane, pas d'effervescence donc cette fois. Il faut ensuite aller en allemand pour piquer des fous rires nerveux, et constater qu'un texte recopié tôt le matin vaut plus qu'un texte préparé à la maison. D'autant plus que par l'intermédiaire d'une faute d'orthographe malencontreuse, à la place d'écrire que la musique me servait à me calmer, j'ai écrit que la musique me servait à me prostituer. Oui oui. Et puis il y a eu les maths. Comme beaucoup de prof de maths, le mien commence par râler, avant de rendre les copies... classées. "Lise". Déjà ? J'ai envie de rire, c'est stupide. Ma première journée complète de cours comprenait ma première gamelle. Facilement rattrappable certes, mais dix points qui sautent d'une année à l'autre, ça coince forcément quelque part. L'ambiance de l'heure qui a suivi était à creuver. Chacun à tirer la gueule dans son coin à cause de surprises désagréables. Et puis ensuite ! Pour la première fois depuis le début de l'année, j'ai eu COURS après la récré de l'après-midi ! Enfin, cours. Le terme exact est TPE. Autant dire qu'on a pas foutu grand chose mais que ça me rajoute déjà un stress de plus. Et comment on va trouver des infos ? Et comment on va présenter ça ? Et où on va aller pour se renseigner ? Greuh. Et pour finir bien sûr il y a les devoirs en rentrant à la maison, et les parents qui se mettent à gueuler à propos du temps que je passe sous la douche. Le seul véritable moment de détente de la journée ! Eh ben merci. J'avais encore l'impression d'y être quand je me suis réveillée ce matin. Comme si je venais à peine de m'endormir. Je suis sûre que vous connaissez tous ça. Et pourtant ça ne m'arrive jamais de me réveiller de mauvaise humeur. Voilà, maintenant que j'ai vidé mes valoches... et bien euh... en fait il ne se passe rien du tout. Et en plus de ça vous avez peut être lu quelque chose de pénible (le peut être ne s'applique pas à pénible mais à lu). Des fois je vous plains.
Il y a des bagnoles partout, c'est moche.
Et je comprends pourquoi il n'y a pas de musique sur ton blog (vu l'usage que tu risquerais d'en faire, mdr!)... ni sur le mien d'ailleurs (pour une autre raison, parce que la seule fois où j'en ai mise, çà déplaisait !). Bon w.e.