Mardi 31 mai 2011 à 16:54

Mon blues a déjanté sur ton corps animal, dans cette chambre où les nuits durent pas plus d'un quart d'heure. Juste après le péage, assurer l'extra-ball, et remettre à zéro l'aiguille sur le compteur. Ton blues a dérapé sur mon corps de chacal, dans cet hôtel paumé aux murs glacés d'ennuis, et pendant que le lit croise l'aéropostale, tu m'dis : "reprends ton fric aujourd'hui c'est gratuit".
Lorelei, Lorelei ! Ne me lâche pas, j'ai mon train qui déraille ! Lorelei, Lorelei ! J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.
Tu m'arraches mon armure dans un geste un peu lourd, en me disant : "Reviens, maintenant je te connais. Tu m'rappelles mes amants rue barrée à Hambourg, quand j'étais orpheline aux yeux de feux follets. Tu m'rappelles mes amants perdus dans la tempête, avec le coeur-naufrage au bout des bars de nuit", et tu me dis : "Reviens, je suis ton jour de fête, reviens jouir mon amour dans ma bouche-agonie.".
Lorelei, Lorelei ! Ne me lâche pas, j'ai mon train qui déraille ! Lorelei, Lorelei ! J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.
Le blues a dégrafé nos corps de cannibales, dans ce drame un peu triste où meurent tous les Shakespeare. Le rouge de nos viandes sur le noir sidéral, le rouge de nos désirs sur l'envers de nos cuirs. Et je te dis : "Reviens, maintenant c'est mon tour de t'offrir le voyage pour les Galapagos", et je te dis : "Reviens, on s'en va mon amour, recoller du soleil sur nos ailes d'albatros."
Lorelei, Lorelei ! Ne me lâche pas, j'ai mon train qui déraille ! Lorelei, Lorelei ! J'suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille.
Par imparfaiite le Mardi 26 juillet 2011 à 14:57
Hubert Félix, tu m'enchantes.
 

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