Jeudi 23 novembre 2006. (J-4, disais-je à Juliette)
Voilà, c'est fini.
La journée commençait bien. J'avais failli oublier mon gâteau. 7 h 35, le bus de Burnnhaupt me passe sous le nez et Niko ne se tourne pas. Je regarde passer le bus toute seule devant mon passage piéton avec mon gâteau dans les mains. On n'aurait pas pu trouver de meilleur cliché. Sous-entendus bizarres en anglais.
<< J'aime bien le verbe frozen. Il sonne bien.
- Il faut y comprendre quelque chose ?
- Pourquoi t'espère y comprendre quoi ?
- Oh, tu sais, j'espère plus rien.>>
-
La peur se lisait dans nos yeux.
<< Tu fais la même tête que moi [c'est mauvais signe...]
- Hum. Euh...
- Oui ? [ach]
- Euh...
- ... [argh non pitié dis moi quelque chose d'HS]
- Je sais pas comment te le dire...
- Dire quoi ? [non non non pitié pas ça tout sauf ça...]
- Je suis désolé...>>
-
J'ai passé toute la 1ère heure de physique à pleurer. Jamais une heure de cours n'était passée aussi vite. La 2ème, j'étais dans le noir. J'avais la tête brûlante, mais le corps gelé. Lorsque j'écartais le rideau de cheveux qui me tombait dans les yeux, le tableau m'apparaissait tout blanc. Je ne voyais plus rien.
"Je parie 50 € que dans 3 mois Niko aura complètement changé de bord" a dit un jour Chloé. Il ne t'en a fallu que 2, qui l'aurait cru... Tu es tellement unique, jamais je ne retrouverai quelqu'un comme toi. Tu étais l'homme de ma vie, tu étais ce que j'avais de plus précieux. J'ai l'impression que les personnes qu'on aime le plus sont celles que l'on peut perdre le plus facilement. Je sais que je suis partie pour 1 an de reconstruction, 1 an de ténèbres. Jamais personne ne m'a autant fait aimer la vie que toi, c'est toi qui m'en a redonné le goût. Maintenant je meurs pour la deuxième fois. Je redescend dans les abîmes, abîmes desquelles tu m'as tiré il y a 6 mois.
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"ce sale pédé de merde !", "je t'ai jamais vu dans un état pareil", "t'as le regard vide", "je croyais que t'allais tomber", "on s'est dit...", "j'avais du mal à te faire avancer", "désolé" m'a-t-on dit...
Tu me manques déjà tellement...