Je commence cet article sans même savoir ce que je vais y raconter. Je devrais faire mes devoirs, j'attends mon coup de fil du soir. Personne n'est motivé à travailler, c'est l'appel du soleil, mon bras est dans un état lamentable qui ferait tourner de l'oeil plus d'une âme sensible. Toutes les lignes de mon correspondant l'auto-école sont occupées. Je n'ai aucune envie de mettre mon cerveau en marche, je préfèrerais faire des photos, des dessins de fou, des escapades d'aventuriers. Monter sur scène avec les Graines. Ecouter Valentin jouer du piano. Acheter à manger avec les copains qui n'aiment pas que je les appelle les copains, et encore moins les cocos. Je me rappelle d'une phrase de Diane, avec une histoire de tigresse et d'ailes pailletées dans le dos. C'était une véritable carricature, et j'en suis bien loin. Je pense avec l'accent alsacien et je fais des lapsus révélateurs, genre écrire lui à la place de loin. Je devrais faire mes devoirs, donc. Du français, et le bac assorti dans un mois. Je n'ai toujours pas fait de fiches. Lise, ce n'est pas sérieux. Ce n'est pas nouveau, non plus. La semaine sera courte, vive le mois de mai et ses multiples jours fériés. Voilà du temps pour ranger enfin ma chambre et ficher mon français. N'empêche. On va s'emmerder à apprendre des analyses de textes qui vont nous servir pendant quatre heures et demi au maximum et qu'on va ensuite balancer dans les oubliettes de nos cerveaux pour ne plus jamais en parler. Le bac, c'est n'importe quoi ? On en reparlera pendant les vacances. Maintenant, je déconnecte.
