Bon. Je n'avais pas parlé du projet de vendanges à ma famille, sachant très bien qu'il n'aboutirait pas. J'avais raison. Chacune s'étant enfin décidée, il est trop tard pour commencer les démarches. Je me contenterais donc de mon salaire d'accueil de loisirs pour apaiser un peu ma culpabilité d'étudiante-vacancière-aux-frais-de-ses-parents. De toutes façons, qu'est-ce que j'en fais, de cet argent ? Je le colle sur un compte épargne et je n'ose pas y toucher, sauf en cas d'extrême urgence (découvert irrattrapable) ou d'achat d'utilité première (il faudra bien que je me décide un jour à acheter une sacoche pour mon appareil photo). Travailler pendant les vacances n'a pas pour but premier de gagner de l'argent, mais de la crédibilité. Heureusement, malgré mon manque d'enthousiasme préalable, je me plais beaucoup dans ce job. Je préfère d'ailleurs être au travail qu'à la maison, mais j'accepte les journées de repos avec soulagement, histoire de puiser de l'énergie quelque part, puisque même si les journées de dix heures sont moins longues que dans mes souvenirs d'il y a deux ans, quand on en sort, on n'a plus qu'une envie : dormir. Les gosses de 3 à 5 ans sont certainement les plus beaux. J'en ai croisé certains d'il y a deux ans, qui ont bien grandi et ont tout perdu de leur majesté d'avant. Ceux qui étaient les plus petits la dernière fois sont aujourd'hui les plus grands, et c'est fou de voir à quel point l'être humain se métamorphose vite pendant la première période de la vie ; une petite fille que j'ai connu à trois ans, presque encore un bébé, timide et sachant à peine parler, est aujourd'hui une gamine malicieuse de cinq ans à la féminité déjà exacerbée. Il y a quelque chose dans cette féminité qui me gêne chez les petites filles et m'amène à préférer les garçons qui sont, à mon avis, moins "sexuels". Disons pour justifier ce terme qu'ils n'ont pas conscience de leur éventuelle beauté et ne jouent pas de leurs charmes, contrairement à de nombreux enfants de sexe féminin tout de rose vêtus. Le rose, voilà ma deuxième raison de moins aimer les petites filles. Pourquoi faut-il toujours qu'elles accordent tant de passion à cette couleur idiote, ainsi qu'au tripotage des cheveux ? C'est quand même pas ça, être une fille ! Même si être un garçon, ce n'est pas non plus jouer au foot et aux jeux de guerre... La différenciation des sexes est déjà sacrément marquée à trois ans, ça me laisse pantoise - et je crois qu'à chaque centre aéré, j'en parle ici. Mais sinon, je les aime bien, même quand ils sont pénibles, même quand ils n'écoutent rien, même quand ils ont l'air sournois, même quand il faut les changer après un accident. Comme je l'ai dit plus haut, entre trois et cinq ans, c'est là qu'ils sont les plus mignons.
J'ai déjà fait la moitié du boulot ; dans à peine plus d'une semaine, ce sera déjà fini. Et la moitié des vacances se sera déjà écoulée. Je n'aurai plus de travail après. On me demande ce que j'ai prévu, si je pars en vacances. A part la semaine en famille, non, rien n'est programmé. Depuis que j'ai vécu l'été dernier, j'ai compris que le hasard et l'improvisation donnaient ce qu'il y a de meilleur. Je ne prévois donc rien, seulement d'aller où le vent me portera, au fil des jours, des occasions et, je l'espère, des rencontres. Je laisse venir.
J'ai déjà fait la moitié du boulot ; dans à peine plus d'une semaine, ce sera déjà fini. Et la moitié des vacances se sera déjà écoulée. Je n'aurai plus de travail après. On me demande ce que j'ai prévu, si je pars en vacances. A part la semaine en famille, non, rien n'est programmé. Depuis que j'ai vécu l'été dernier, j'ai compris que le hasard et l'improvisation donnaient ce qu'il y a de meilleur. Je ne prévois donc rien, seulement d'aller où le vent me portera, au fil des jours, des occasions et, je l'espère, des rencontres. Je laisse venir.