Surtout n'oublie pas, prudence et discrétion. Chhhhut ! Inutile de hurler. Je ne hurle pas ! Oui c'est ça, il me semble aussi. Je viens de la terre. C'est bien le collège ? Pas mal je t'y emmènerai si tu veux. Ou alors, je t'emmène à l'atelier théâtre de monsieur Anger. Monsieur Anger ? Connais pas. Et madame Weiss ? Liquidée depuis belle lurette ! Savoir c'est une chose, devoir c'est une autre chose ! Au ciel comme sur la terre ? Exactement, et que ça soit lisible ! Tu parles à qui ? A personne ! Y a personne ? Non ! Y a quelqu'un ? Oui. Ah. J'croyais qu'y avais personne. Et voilà je parle de nouveau toute seule. Nous avons nos places réservées au caveau familial. Notre grand-mère dit que quand on est ensemble, ça fait tout de suite plus gai. Vas-y ma fille, meurs comme tu veux. Ca fait longtemps que vous êtes morts ? Chère Mademoiselle, je vous prierai de ne pas aborder le sujet de la vie après la mort. Il s'agit d'informations strictement confidentielles. Mais c'est absurde, qui voudrait s'échapper du paradis ? Ca dépend duquel. Chez vous, c'est la guerre. Cela fait plusieurs mois, voire des années que cela dure. Qui va arrêter ce carnage ? Abdoul dit que nous vivrons très bien dans sa caravanne au fond des bois. Les dégâts matériels sont considérables. Deux rations par jour, dons de Médecins sans Frontières. Y a plus de sucre en morceaux ! Tout vous sera rendu à la fin des hostilités. Vous êtes suédois ?
Ca fait du bien d'aller à l'essentiel. C'est ce que je me dis tous les jours en venant ici. C'est difficile d'expliquer ce que j'ai ressenti, et ce que je ressens encore. C'est pas terminé.
C'est magnifique.