Je n'ai même pas encore eu le temps de vous parler du bel inconnu des vacances, que les beaux inconnus ne cessent de pleuvoir. Mes pauvres petites hormones toutes émoustillées me poussent à succomber au charme de mecs, genre, 27 ans. Comme au mariage d'hier soir :
<< T'as pas mangé à cette table avant ?
- Nen nen.
- C'est pour ça que je sais pas comment tu t'appelle.
- Lise.
- Lise...
- Et toi ?
- Nicolas.>>
Les lettres vertes sur noir ne peuvent pas vous faire sentir la sensualité avec laquelle il a dit ça. Cheveux châtains quelque peu en bataille, yeux sûrement bruns ou noisette, pas bien grand, une cicatrice au sourcil gauche, chemise blanche, pantalon gris à rayures blanches, et pieds nus avec une bague au deuxième orteil du pied droit. Bague qui a plu à Luc.
<< J'ai vu que t'avais un anneau à l'orteil.
- Pardon, j'entends rien avec la musique.
- J'ai vu que t'as un orteil...
- J'en ai même cinq, des orteils !
- J'ai vu que t'avais un anneau à un orteil, ça te fait pas mal dans la chaussure ?
- Nen nen regarde.
- Ah ouais...j'avais déjà vu ça, j'trouvais ça original...
- C'est bon, j'peux aller pisser maintenant ? >>
Si la couleur de ses yeux ne m'a pas frappée, j'ai bien noté la lueur de son regard pétillant. J'avais du mal à tenir dessous, d'ailleurs. Il avait du charme, et en a sûrement abusé. Au début, j'ai eu la vague impression qu'il regardait trop Ophélie, et Ophélie et Luc eux-même l'ont observé en pleine drague de ma petite cousine. Elle n'a que deux ans de plus que moi, mais comme elle est belle et que c'est une pouff, les jeunes messieurs ont tendance à oublier qu'elle a dix ans de moins qu'eux. Je ne suis pas naïve, mais il a quand même réussi à détourner mon attention du mec en face que j'avais guetté en douce depuis le début, alors qu'il était moins vieux, plus grand, avec des cheveux noirs, des yeux bleus, et des lunettes rectangulaires ! Il était parfait, celui-là, et j'ai quand même rêvé de lui cette nuit (!)(saleté d'hormones, vous dis-je !) mais c'est le souvenir de l'autre con que je garderais le plus fort. Je suis partie comme une voleuse, à peine avais-je fait volte face que je regrettais déjà de ne pas lui avoir dit au revoir. C'était trop tard. Mais j'aurais quand même emporté un souvenir de lui... la courrone de fleur dont il m'a fait hériter.