"Prépare les Fleischnackas, j'arrive !"
Ségo est venue le weekend dernier. Ségo, mon soleil de Besançon que j'ai quitté il y a trois ans et demi, Ségo, que je n'avais pas vue depuis deux ans et deux mois, est venue le weekend dernier. Deux ans et deux mois, c'est comme si c'était hier. Malgré la distance, malgré le peu de contacts établis pendant tout ce temps, nous nous sommes retrouvées comme au premier jour. Le même langage, les mêmes éclats de rire, les mêmes activités traditionnelles de nos vacances en tête à tête, mille mises à jour à faire et un lieu de plus dans lequel nous aurons dormi ensemble.
La voilà, la véritable amitié. Pas comme une des filles avec lesquelles je me suis le plus liées pendant ma première année à Strasbourg, que je pensais garder parmi mes amis même après le diplôme, et qui le mois dernier ne m'a pas conviée à sa crémaillère alors qu'elle avait invité la moitié de la promo. Je n'ai pas compris. Des amitiés comme ça, je n'en veux plus.
Il y a des personnes dont on se sépare, qu'on ne rappelle pas souvent, mais qu'on espère de tout coeur ne pas perdre. Ségolène est de celles-ci. Malgré les dérapages et les quelques périodes troubles, nous sommes toujours revenues l'une vers l'autre, parce qu'on s'amusait trop. Je me souviens de ce jour où nous devions travailler sur un exposé alors que nous étions en froid et que le rire irrépressible avait balayé tout ressentiment.
Le début a été rapide mais pas la fin. La fin n'est pas prête d'arriver. Je l'ai aimée vite et je l'aime encore, aussi étonnant que cela puisse paraître, aussi hors normes qu'ait été notre vie bisontine.