Sur la pointe d'une herbe
devant l'infini du ciel
une fourmi
Hôsai
Le Haiku, c'est vraiment génial. Quand j'ai commandé Anthologie du poème court japonais, je ne m'attendais pas à ce que le poème soit si court que ça. Peut être bien que j'étais une inculte. Je le suis toujours, mais un peu moins. J'ai pleuré de rire en entendant Niko me lire le haiku ci-dessus, je n'avais pas encore ouvert le livre à la couverture de cersier en fleur, comme le tatouage de Luc, je ne me doutais de rien. Et puis ça a provoqué en moi une hilarité indiscrète, chacun découvrant dans son coin le chat errant qui chie dans le jardin tout blanc, ou les lucioles qui s'envolent en de drôles de circonstances, et je dessinais une fourmi dans le coin de mon cours de français. Mademoiselle Mary nous intéresse non seulement à tout ce qu'elle nous apprend, mais en plus elle est sublime. Comme un lutin, ou une fée. Je sais que je ne taris pas d'éloge à son propos, je pourrais au contraire vous raconter qu'elle nous noie sous les devoirs (c'est grâce à elle que ma soirée de vendredi a tourné en surmenage), mais c'est la seule qui arrive à éveiller encore mon intérêt. En revanche, j'ai une telle aversion pour mes professeures de langues et leur cours ennuyeux que je ne trouve rien de mieux à faire que de les déshabiller du regard, je me dis qu'elles seraient bien plus belles nues, comme le dit une publicité pour je-ne-sais-quelle voiture, et je leur enlève tout ce qui les rend désagréables en même temps que les colliers en forme de vase, les gilets roses, et le fard à paupières mauve et le rouge à lèvres violet. Plus d'artifices, plus rien, juste des femmes ; belles en tant que telles. Ce grand jardin de poésie où il n'y a pas de fruits défendu... Ca me donne envie d'écrire et de dessiner plein de choses immorales, ne manquent plus que le temps et la force dans le poignet.
ya quelques fruits qui devraient quand mm être défendus