Loose s'est découvert un courage insoupçonné. "Bon d'accord, je viens dans l'Euromir." "Mais tu verras, il est tout gentil, ce qui fait peur c'est quand t'arrives en haut, t'es pendue au dessus du vide, c'est horrible, j'ai peur du vide et..." "Bon tu veux que je t'accompagne ou pas ? Parce que là tu fais tout pour m'empêcher de venir." Quand Diane crie, je ris. Ca m'évite d'avoir peur moi-même, et c'est avec calme que je contemple le parc et le parking depuis ma tour de miroirs, dans mon siège qui tourne. Un nouveau manège s'inscrit à mon palmarès, en première position. Jusqu'à ce que... "Y a personne qui fait la queue, on l'a fait deux fois de suite, il est super ! Franchement, il est pas plus méchant que l'Euromir, t'es super bien installé, t'es pas secoué, tu profites du vrai plaisir des manèges à sensation. C'est l'occasion d'y aller." Nous nous sommes interrogées, trouillardes. "Ma témérité toute neuve va-t-elle me pousser dans le Silver Star ?", la réponse a été oui. "Non mais, tu te rends comptes où on est ? On fait la queue pour le SILVER STAR !" "Y a pas de harnais ? Qu'est-ce que c'est que cette connerie, je croyais qu'il y avait un harnais, j'ai été mal informée !" Diane chante avec sa soeur "Tu peux le faire, tu vas le faire, tu peux le faire, tu vas le faire" pendant l'infâme montée, celle qui nous emmène au sommet avant le grand départ. Rien que de l'écrire je frissonne. Le wagon ralentit, ceux de devant commencent doucement à descendre, tout va bien, et tout d'un coup, les premiers wagons ont disparus, il ne reste plus que la pente raide, haute, dingue, et tout le monde hurle. Il faut moins de temps pour le faire que pour le raconter. Je me suis décrochée la mâchoire autant qu'il est possible de sourire en hurlant. Soudain, on voit tout en grand. Le plaisir pur de l'adrénaline. C'est à peine fini que l'on voudrais recommencer. A part ça, on pensait ne jamais y monter !
La témérité n'ayant pas de limites, nous nous sommes retrouvées à faire la queue sous le petit nouveau, à observer les vrilles et le looping. A se faire un pote complètement flippé, et vas y que chacun raconte ce qui lui fait peur, ça va du gros caillou aux changements de vitesses. Nous avons mis quelques temps à comprendre que la ligne droite dans laquelle les gens hurlent comme des furieux lancés à toute allure était la piste de départ. Notre tour est arrivé, on s'est accrochées au cardiofréquencemètre, on a dit bonne chance à nos nouveaux copains, et sans qu'on comprenne ce qui nous arrivaient, nous sommes passés de zéro à cent kilomètres à l'heure en deux secondes et demi, à plat, avant d'entamer la montée à toute vitesse, fonçant droit sur le soleil. Le coeur qui décolle, la tête à l'envers.
Le dos en compote, le sourire aux lèvres, midi en Grèce, les glaces en Espagne, fonçons en Islande ; Europapark, ça déchire dans tous les sens du terme.
Photo à venir.