Lundi 10 octobre 2011 à 19:31

Et puis, avant le grand saut strasbourgeois, j’ai passé une semaine à Besançon. Ce n’était pas ma rentrée, c’était la rentrée des autres, en 6è année de médecine comme en fac de lettres. Je vivais chez Mathieu, passant mes journées à me balader et à rejoindre des ami(e)s. J’étais dans ma ville, j’avais un toit, des amis la journée, un amoureux le soir, je ne pouvais pas m’ennuyer. Dans ces rues tant parcourues, je me sentais chez moi, toujours, bien que me sachant nouvelle habitante de Strasbourg. En habitant chez Mathieu, en cherchant Ségolène à la nouvelle annexe de la fac de lettres, j’ai pris de nouveaux chemins, de nouvelles habitudes bisontines ; j’appréhendais la ville sous un autre angle, celle-ci devenait Besançon-aux-mille-visages, mais toujours, elle restait mienne. Ou plutôt, je restais sienne.
Je me suis rendue à l’entrée de la fac le premier jour à midi, heure stratégique pour croiser quelques connaissances. J’attendais en face de la porte. Je regardais cet environnement dont je ne faisais plus partie, et auquel je n’avais jamais vraiment eu le sentiment d’appartenir. La fac n’a pas été ma deuxième maison comme l’ont été le lycée, le collège et l’école. A la fac, il n’y avait nulle part où s’installer pour passer le temps entre deux cours. Tout ce qu’on pouvait y faire, à part aller en cours, c’était travailler à la BU. Nous, on ne travaillait pas à la BU, puisqu’on ne travaillait pas du tout. La fac, on n’avait rien à y faire, alors on fuyait après les cours (quand on y allait), on traînait en ville, on marchait pendant une heure ou deux. A force, on retombait vite sur nos pas, et on finissait par chercher un coin de radiateur dans le couloir. Elle n’était pas trop moche de l’extérieur, la fac, elle était même carrément classe par endroits, mais les amphis à l’air vicié, ceux qui vous détruisaient les fesses, ceux où on avait les jambes compressées, ou les salles dans lesquelles il manquait toujours des tables et des chaises, tout ça ne rendait pas la fac très accueillante. Alors non, je ne me suis jamais sentie chez moi dans ces bâtiments, mais j’étais chez moi au centre ville, j’étais chez moi dans les rues et les parcs et les places et les commerces, j’étais chez moi au 19 rue de la Mouillère. Aujourd’hui, je n’ai plus d’adresse à mon nom dans Besançon, mais j’y suis très bien accueillie. Mon cœur est resté là-bas. Alors la perspective de la vie à Strasbourg pour quatre ans, malgré tout ce qu'on a pu dire de génial sur Strasbourg, a été difficile à intégrer. Et les débuts ont été (et sont toujours) parfois un peu rudes. Même si j'ai digéré Strasbourg, même si j'ai tout à fait conscience de ses atouts et de ma chance d'y avoir atterri, Besançon et surtout la vie que j'y ai menée ne sortent pas de ma tête.

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