Aujourd'hui, comme je suis irritable et à la limite de devenir irritante, je vais me défouler sur un article. Je ne sais pas si c'est le manque de sommeil ou d'organisation, mais ce matin au boulot, je me sentais drôlement lasse. Déjà fatiguée de devoir répéter toujours les mêmes choses aux mêmes enfants, Sami-sort-des-buissons, Kenza-mets-pas-tes-doigts-en-bouche, Gabin-pourquoi-tu-l'as-tapé, Lola-ça-suffit-avec-le-savon, les-enfants-sortez-de-l'herbe-vous-savez-très-bien-qu'il-faut-pas-y-aller, pas-sur-le-terrain-rouge-avec-les-vélos, les-vélos-c'est-pas-des-autoboxes, écoute-moi-quand-je-te-parle, est-ce-que-tu-m'as-demandé-avant-d'aller-te-servir, joue-pas-avec-tes-couverts, lave-toi-les-mains, mouche-toi, va-le-jeter-dans-la-poubelle...
Fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets toi là, attention prends pas froid ou sinon gare à toi, mange ta soupe, allez, brosse toi les dents, touche pas ça, fais dodo, dis papa, dis maman. Fais pas ci fais pas ça, à dada prout prout cadet, à cheval sur mon bidet, mets pas tes doigts dans le nez, tu suces encore ton pouce, qu'est-ce que t'as renversé, ferme les yeux ouvre la bouche, mange pas tes ongles vilain, va te laver les mains, ne traverse pas la rue sinon panpan tutu...
En gros, je ne suis pas prête d'élever des gosses, mais ce n'est pas nouveau. En élever 45 pendant 3 semaines dans l'année me suffit amplement, surtout quand on est douze adultes à se partager la tâche et que ce n'est qu'au bout de deux semaines qu'on t'apprend que les règles du repas sont différentes au déjeuner et au goûter, par exemple. Evidemment, même quand tout se passe bien avec les enfants, on travaille toujours avec des adultes. Quand j'observe le travail en équipe, j'ai de plus en plus envie d'un cabinet en libéral avec personne pour me faire chier. C'est-à-dire personne pour me dire ce que je dois faire, ni personne à qui dire ce qu'il faut faire. Je voulais écrire un article sur mes collègues, mais ça commence mal, le ton est grinçant, et ça ne sent pas l'harmonie. Pourtant ça se passe bien, et j'apprécie cette équipe, surtout après avoir testé l'année dernière une équipe réduite qui changeait tous les jours en raison des arrêts maladie des unes et des autres. Mais comme à chaque fois que je fais irruption dans un groupe de personnes qui travaillent ensemble toute l'année, je ne prends pas officiellement parti et j'observe. J'observe les failles, surtout. C'est fou, quand on rencontre des gens dans un cadre professionnel, comme on cible vite leurs défauts. Au premier abord, j'essaye de garder une vision neutre voire positive, de leur trouver des qualités avant tout pour privilégier la bonne ambiance. Mais bien vite, tu te rends compte que la nana qui a l'air un peu limitée est en fait VRAIMENT limitée et que tu ne peux pas passer outre, que celle qui a l'air sympa et le contact facile - en passant sur son style vestimentaire - ne te raconte que des détails inutiles de sa vie et n'est pas toujours très délicate avec toi, que les unes sont trop stressées et d'autres trop détendues, et que ta collègue préférée parle un français à t'écorcher les oreilles.
Alors bon, c'est bien sympa tout ça, les enfants, l'équipe qui fonctionne, les activités, les sorties, les tartines de Nutella le matin, les adultes qui jouent à faire des bêtises... Mais je ne serai pas déçue vendredi soir quand je prendrai le train et que j'irai retrouver le calme de mon appartement et l'esprit - et la culture - de mes copines.
Fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets toi là, attention prends pas froid ou sinon gare à toi, mange ta soupe, allez, brosse toi les dents, touche pas ça, fais dodo, dis papa, dis maman. Fais pas ci fais pas ça, à dada prout prout cadet, à cheval sur mon bidet, mets pas tes doigts dans le nez, tu suces encore ton pouce, qu'est-ce que t'as renversé, ferme les yeux ouvre la bouche, mange pas tes ongles vilain, va te laver les mains, ne traverse pas la rue sinon panpan tutu...
En gros, je ne suis pas prête d'élever des gosses, mais ce n'est pas nouveau. En élever 45 pendant 3 semaines dans l'année me suffit amplement, surtout quand on est douze adultes à se partager la tâche et que ce n'est qu'au bout de deux semaines qu'on t'apprend que les règles du repas sont différentes au déjeuner et au goûter, par exemple. Evidemment, même quand tout se passe bien avec les enfants, on travaille toujours avec des adultes. Quand j'observe le travail en équipe, j'ai de plus en plus envie d'un cabinet en libéral avec personne pour me faire chier. C'est-à-dire personne pour me dire ce que je dois faire, ni personne à qui dire ce qu'il faut faire. Je voulais écrire un article sur mes collègues, mais ça commence mal, le ton est grinçant, et ça ne sent pas l'harmonie. Pourtant ça se passe bien, et j'apprécie cette équipe, surtout après avoir testé l'année dernière une équipe réduite qui changeait tous les jours en raison des arrêts maladie des unes et des autres. Mais comme à chaque fois que je fais irruption dans un groupe de personnes qui travaillent ensemble toute l'année, je ne prends pas officiellement parti et j'observe. J'observe les failles, surtout. C'est fou, quand on rencontre des gens dans un cadre professionnel, comme on cible vite leurs défauts. Au premier abord, j'essaye de garder une vision neutre voire positive, de leur trouver des qualités avant tout pour privilégier la bonne ambiance. Mais bien vite, tu te rends compte que la nana qui a l'air un peu limitée est en fait VRAIMENT limitée et que tu ne peux pas passer outre, que celle qui a l'air sympa et le contact facile - en passant sur son style vestimentaire - ne te raconte que des détails inutiles de sa vie et n'est pas toujours très délicate avec toi, que les unes sont trop stressées et d'autres trop détendues, et que ta collègue préférée parle un français à t'écorcher les oreilles.
Alors bon, c'est bien sympa tout ça, les enfants, l'équipe qui fonctionne, les activités, les sorties, les tartines de Nutella le matin, les adultes qui jouent à faire des bêtises... Mais je ne serai pas déçue vendredi soir quand je prendrai le train et que j'irai retrouver le calme de mon appartement et l'esprit - et la culture - de mes copines.
Et une photo avec une retouche toute ridicule, histoire de n'exposer que les copines sus-citées.