"I'm taking a ride with my best friend. I hope (s)he never lets me down again."
La rentrée c'est que du blabla sur les blogs (ou en tout cas ça devrait l'être sur le mien). Ce prof-ci est bien, celui-ci est nul, ma propre conclusion est que je suis bien tombée, d'après les dires de tout le monde, j'ai le meilleur emploi du temps et les meilleurs enseignants. Tant mieux pour moi. J'ai toujours eu du bol, peut être que je l'attire. La chance sourit-elle aux gens optimistes ? Raphaël ne m'a pas abandonnée, Niko non plus ne me délaisse pas, j'ai parlé avec au moins deux personnes inconnues (dont une qui ne l'était pas tant que ça), j'ai poussé jusqu'à m'asseoir au bout d'une table à quatre déjà investie par des filles qui ne se sont pas quittées depuis la rentrée. C'est dur, hein. Enfin. Ce n'est pas être en cours qui est dur (on en reparlera dans cinq minutes), c'est de sortir de la salle, de longer les longs couloirs, descendre les escaliers, arriver dans le hall , pousser les deux portes (à moins qu'il faille les tirer) et sortir dans la cour, seule. Jeter un regard tout en marchant afin de répérer un visage ami, avancer toujours seule, toujours sans rien voir, faire le tour de la cour, toujours toute seule, finir le tour de la cour et se dire "Et maintenant, JE FAIS QUOI ?". Se sentir comme la seconde paumée qui s'est perdue. Et attendre en jetant des regards partout et en se disant "Mais putain j'ai pas d'amis ou c'est moi qui suis pas là où il faut ?". Je le connais pourtant comme ma poche, ce lycée. Il n'a pas changé d'un poil, toujours les mêmes choses aux mêmes endroits, mais les gens. Mais où sont les gens ? Mais où est Diane ? Mais où est Maxime ? Qui sont les autres personnes que je cherche ? Chloé, Ade. Mais où est Diane. Je me lamenterai encore longtemps dans un coin de ma tête, dans ma nouvelle salle d'anglais, toute merdique avec les tables en U et je suis dans le coude le plus éloigné, et j'ai l'impression que Mme Machin fait cours à une horde d'escargot, et pourtant, POURTANT, c'est plus animé que l'année dernière ! Peut être parce qu'on a encore avancé d'un cran sur l'échelle de la nullité. Et pourquoi le sentiment de mépris s'empare de moi au bout de dix minutes, pourquoi je transpire cet air blasé qui empêche ma nouvelle prof de m'interroger alors que j'ai le bras qui fatigue en l'air ? Parce que Diane. Parce que je me met à penser plein de conneries et que je suis obligée de les laisser où elles sont, parce que personnes n'y verrait d'intérêt, à part Diane. Parce que l'organisation laisse à désirer Howdoyoudo, vous pouvez déjà noter ça, c'est gentil mais pour quoi faire ? Okay c'est du vocabulaire, Howdoyoudo je veux bien, mais alors He is hiding a bomb behind his back, ça va nous mener où de le noter ? Je me vois bien relire des mots et des phrases qui n'ont aucun lien entre eux pour réviser. Bless you les amis. This is the cahier de roulement. In the cahier de roulement we write the work that we do in the period. He's sneezing and the man is holding the olympic flame (en sachant que he et the man sont la même personne qui tient la flamme olympique et éternue dessus, même moi je pourrais tenir un cours d'anglais (ce qui a déjà été montré l'année dernière... mais l'année dernière il y avait Diane)). Diane. Diane me manque, en cours d'anglais et le reste du temps, mais surtout en cours d'anglais, en plus il y a tellement à critiquer, et je dois garder toutes mes insatisfactions pour moi, et "Come on baby light my fire" je me mets même à écrire n'importe quoi, mais un n'importe quoi toujours mieux que retroprojector = rétroprojecteur. Et mon mépris allume un feu en moi, et ça bouillonne, et ça consume, et putain c'est quand même long deux heures j'ai envie de m'assomer, mais c'est quoi ce rythme gna gna gna, le monsieur qui tousse is pregnant, mais bien sûr, your french teacher is pregnant, Mister Bouche ! Oui, je suis sacrément remontée, parce que OUI deux heures d'anglais mal organisées toute seule avec ma nostalgie, mon ennui, une feuille où mettre des petits batonnets dès que quelqu'un ouvre la bouche, et ma nouvelle colère, c'est comme être en cage. Parce que Diane. Parce que sans Diane je suis incomplète, non, ce n'est pas exagéré, et il suffit que j'y repense pour que mon trop-plein d'énergie négative se réveille. En plus la prof d'anglais n'aime pas le cynisme. Isn't it ironic ? Don't you think ? Et ça se réveille en musique, et je sais pas, faite-moi faire quelque chose, un blog c'est bien, ça sert à se plaindre et ça marche merveilleusement bien, mais bordel je ne me sens toujours pas apaisée, Diane, revient, mon cannaliseur d'énergie, pour transformer la négative en positive, I love Jim Morrison. Et c'est là, c'est là qu'on se dit ce qu'on ne se serait pas dit souvent en temps normal : heureusement qu'il y a l'allemand. Oui parce qu'hier en allemand "Diane n'est pas là ?", saut périlleux du myocarde, "Laquelle ?", et c'était la mienne. Alors vivement l'allemand parce que le démarrage va être long. C'était le vide tête de la journée. Si vous vous êtes perdus, je vous laisse deviner mon état ce matin. Et je tourne en rond je tourne en rond.