La grippe A fait rage par chez nous. Après le meilleur pote de mon frère, mon voisin, et le petit frère de Chloé, c'est au tour de mon p'tit frangin de l'avoir. Les premiers cas de suspicion du lycée ont été déclarés dans notre classe la semaine dernière. Anthony était signalé depuis le vendredi, et lundi, Théo et Yanis étaient absent également. Théo a été considéré comme grippé, mais le mystère résidait pour Yanis. En tout cas, la classe était en effervescence : nous savions tous très bien qu'une classe pouvait être fermée à partir de trois cas. Toute la matinée, nous avons attendu l'arrivée de l'infirmière, guettant les moindres bruits de pas dans le couloir. Je n'avais aucune envie d'être confinée chez moi toute une semaine, mais en même temps, je crevais d'envie qu'il se passe quelque chose d'inhabituel dans notre morne quotidien. L'infirmière a enfin débarqué à 11:30 pour nous dire qu'il y avait trois cas suspectés dans la classe, et qu"on attend les directives". S'ils les ont reçues, ces directives, on ne nous en a pas touché un mot. Nous avons attendu la suite tout l'après-midi, mais rien. Le lendemain, Yanis était de retour après une petite toux et Théo était diagnostiqué bronchite. On voit comme on en fait tout de suite tout un plat. Pour le moindre petit truc, on pense immédiatement à cette grippe, et comme tout le monde a mal à la tête, à la gorge, tousse et a des courbatures, on voit cette grippe partout. Le seul argument qui irait contre la psychose, c'est qu'effectivement, tout le monde tombe malade en cascade. Je me demande d'ailleurs comment ça se fait que je ne l'ai toujours pas chopée avec tous les gens de mon entourage qui sont porteurs du virus, et mon terrain fatigué. Samedi soir, quand je suis retournée chez Chloé pour fêter son anniversaire en famille, les petits frères Hugo et Pierrick les Pestiférés étaient en bout de table, avec des coupelles apéritives et des patates spéciales Pestiférés, c'était bien drôle. Chloé a cherché son ordinateur pour me montrer les photos de la fête, et nous avons pleuré de rire devant l'écran. Quand j'ai annoncé à mes parents que j'étais réinvitée chez Chloé le samedi soir, qu'il n'y avait pas lieu à contestations et que j'allais rentrer tôt, mon père s'est foutu de moi : "Ouais, à minuit moins le quart !". J'ai dit non et effectivement, à vingt-trois heures j'étais devant ma maison. Puis j'ai discuté dehors pendant trois quarts d'heure avec ma voisine Cécile, et je n'en avais strictement rien à faire du froid ou de mon manque de sommeil. C'était une conversation comme j'en ai bien besoin. Et quand je suis rentrée, il était effectivement minuit moins le quart.
A peine arrivées au lycée ce matin que nous entendions déjà tout un tas d'échos sur la fête de vendredi. Le mot orgie est revenu régulièrement. On parle surtout de Chloé et moi, à cause des photos. C'est fou comme les gens sont étroits d'esprit.
Amen ^^