What I need too much is days. What I need too much is nights. What I need is never done, what I need is never found, what I need is ever wasted.
J'ai mis mon plus beau pantalon de clocharde et je suis partie sous les ponts, sous les stalactites, sous les saules pleureurs. A l'étage inférieur, le long de la rivière, à un mètre de l'eau ; le chemin pour moi seule, la ville et les gens au-dessus de ma tête. Pas de plus belle manière d'illustrer que je vis dans le monde sans y être. Ou que j'y suis sans y vivre. Je marche pour faire fonctionner mon corps parce que mon cerveau s'est arrêté. Si je ne lance pas le mouvement perpétuel, comme les métronomes ou le principe d'inertie ou je ne sais plus comment ça s'appelle, je suis un poids mort. Il y a quelque chose en moi qui gronde et ne demande qu'à sortir, mais ne peut pas. Comme l'orgasme qu'on effleure mais qu'on n'atteint pas, il y a ce sanglot au fond de la gorge prêt à bondir mais qui ne sortira jamais, cette enclume dans la poitrine qui empêche de respirer et attire le corps vers le sol, incroyablement lourd. Je suffoque. J'étouffe d'être moi, de ne pas avoir changé en deux ans, de ne pas savoir vivre, de foncer toujours droit dans le mur sans aucun instinct de survie, de supporter ce corps qui exige ce qu'on lui refuse. Je tousse dans la fumée dense qui a envahi mes pensées. Je n'ai jamais eu d'addiction à une quelconque substance, et pourtant je sais ce qu'est l'état de manque. Je suis réduite à néant.
J'ai mis mon plus beau pantalon de clocharde et je suis partie sous les ponts, sous les stalactites, sous les saules pleureurs. A l'étage inférieur, le long de la rivière, à un mètre de l'eau ; le chemin pour moi seule, la ville et les gens au-dessus de ma tête. Pas de plus belle manière d'illustrer que je vis dans le monde sans y être. Ou que j'y suis sans y vivre. Je marche pour faire fonctionner mon corps parce que mon cerveau s'est arrêté. Si je ne lance pas le mouvement perpétuel, comme les métronomes ou le principe d'inertie ou je ne sais plus comment ça s'appelle, je suis un poids mort. Il y a quelque chose en moi qui gronde et ne demande qu'à sortir, mais ne peut pas. Comme l'orgasme qu'on effleure mais qu'on n'atteint pas, il y a ce sanglot au fond de la gorge prêt à bondir mais qui ne sortira jamais, cette enclume dans la poitrine qui empêche de respirer et attire le corps vers le sol, incroyablement lourd. Je suffoque. J'étouffe d'être moi, de ne pas avoir changé en deux ans, de ne pas savoir vivre, de foncer toujours droit dans le mur sans aucun instinct de survie, de supporter ce corps qui exige ce qu'on lui refuse. Je tousse dans la fumée dense qui a envahi mes pensées. Je n'ai jamais eu d'addiction à une quelconque substance, et pourtant je sais ce qu'est l'état de manque. Je suis réduite à néant.