Jeudi 1er juillet 2010 à 17:17

Les surlendemains de spectacle sont encore pire que les lendemains. De l'amertume, de l'amertume, et encore de l'amertume. Et de la solitude surtout. Il y a deux jours nous étions encore ensemble. Le filage n'avançait pas à cause de la création lumière, Diane et moi étions agressives à force de traîner par terre à ne rien foutre, et on nous le rendait parfois. La journée avait commencé en beauté, quand nous avons découvert l'article qui nous tenait lieu de publicité dans le journal. C'est vraiment dommage que j'aie oublié ma photocopie, parce que ça valait le coup d'oeil. Le journaliste avait écrit dans l'accroche que notre pièce s'intitulait "Biosphère, je bloque donc je suis". Fou rire général. J'ai ri pendant dix minutes, répétant sans cesse : "Mais c'est pas possible, mais c'est dingue, mais c'est quoi ça, mais j'hallucine !". Et l'article expliquait tranquillement que l'on traitait le sujet de l'Internet et des blogs vidéos. D'où la biosphère, vous comprenez. Personne, à l'Alsace, n'a été foutu de se rendre compte que le monde virtuel et la biosphère, ça n'a rien à voir, ni que le verbe associer au mot blog n'est pas le verbe bloquer. Yo am'l, che bloque donc che suis, hè. Certes, le vieux journaliste avait un bon accent de vieil alsacien. On arrive donc à comprendre pourquoi il a écrit je bloque à la place de je blogue. Mais de là à transformer "Blogosphère, je blogue donc je suis" en "Biosphère, je bloque donc je suis", il y a un pas de géant. Bravo Lam, bravo l'Alsace, merci pour cette excellente pub, quoi. Et il y avait d'autres trucs honteux qui traînaient dans l'article, du genre, sous la photo de Quentin : "la salle du Relais Culturel va se transformer en classe d'informatique où les jeunes comédiens vont se confronter à leur avenir". Les mots ne sont peut être pas exacts, je n'ai pas l'article sous la main, mais le coup de "classe d'informatique" et "se confronter à leur avenir", ça c'est texto. Et c'est aussi pas du tout ce qui se passe dans la pièce. Bon, l'avenir, passe encore, mais quitte à utiliser le verbe confronter, le COI (complément d'objet indirect) incontournable est "leur image". J'ai donc bien ri, mais d'un rire nerveux, époustouflé, meurtrier. Voilà donc pour l'incident regrettable de la journée. Mais il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Et quand on prend du recul, c'est toujours marrant à raconter. C'est comme les plots VLC. Impossible de faire disparaître le logo du logiciel quand on ne projetait pas de vidéo sur les écrans. Enfin, Quentin a bien trouvé un moyen, mais c'était pas ce qu'il y avait de plus pratique, et ça ne marchait que pour un écran sur trois, alors. Et donc, ces chers cônes de travaux oranges et blancs nous ont accompagnés tout au long de la représentation. Ah, l'informatique. Même au Relais on ne peut pas toujours lui faire confiance. Mais sinon, le clip de Ma soeur est une conne est passé quelques fois dans la journée, à notre plus grand plaisir, et nous avons beau l'avoir regardé des dizaines de fois, il est toujours aussi drôle. C'était bien aussi de ne pas avoir le public juste à nos pieds, mais plus loin et plus haut. La fin de la pièce est arrivée bien vite. "A LA CREATION LUMIERE, FABRICE !" "Fabrice ? Tu veux dire Vincent ?" "Merde ! EUH, VINCENT !!!". C'était un grand plaisir de voir monter quelques anciens sur la scène pour nous aider à tout ranger en un temps record, avant d'aller assister à un concert du Blues Band mieux que jamais. J'ai passé quasiment tout le concert sur les genoux, à raviver mes écorchures, en mitraillant mes musiciens préférés, comme d'habitude. Puis un chapeau a jailli de derrière les saxophonistes, et j'ai eu un réflexe de dingue, j'ai tendu le bras gauche à une vitesse insoupçonnée et j'ai saisi le chapeau de Tibo au moment où il arrivait devant les genoux d'autres demoiselles du premier rang. Tout ça en hurlant bien entendu. Et puis j'ai pris Niko à parti "Je l'ai eu, je l'ai eu !", parce que je venais juste de réaliser que j'avais braillé tel un animal et que personne ne méritait ça. Alors j'ai mis le chapeau sur ma tête et j'ai continué de danser sur les genoux en prenant des photos, avec la certitude qu'on ne pourrait pas me refuser le titre de première groupie. Bien sûr, il y a aussi les groupies de Fabien, mais ce n'est pas pareil. J'ai vu qu'une des filles debout au-dessus de moi me regardait parfois avec insistance, mais je l'ai laissée me dévisager pendant que je me tortillais en chantant, chapeau et reflex numérique à l'appui. Puis j'ai encore fait une petite incursion au moment des présentations, histoire de dire que Quentin avait fait les vidéos de la pièce, parce que putain je m'en voulais de ne pas y avoir pensé plus tôt, alors tant pis si je faisais plus groupie que jamais. Et donc, c'était encore plus génial que d'habitude, et j'avais d'ailleurs lâché toute ma famille pour aller apprécier ça en solo du plus près possible. La soirée s'est terminée autour d'un dernier Ice Tea, même si Francis avait l'air réticent à nous laisser entrer dans le bar. On a dit qu'on organiserait quelque chose avec les sous récoltés, et puis voilà. Je me rappelle m'être arrachée le coeur plusieurs fois tout au long de cette journée du mardi 29 juin, et ma dernière mutilation fut due à l'absence de gros câlin final. Et je continue depuis deux jours, et je retourne le couteau dans la plaie en écoutant Europa (Earth's Cry Heaven's Smile) de Santana, que Morgan nous avait si divinement joué. Les surlendemains de spectacle, c'est encore pire que les lendemains.

http://img413.imageshack.us/img413/4304/img0019ar.jpg
S'il n'y avait pas eu la tête de ce sympathique monsieur...

Par Plan.Your.Escape le Jeudi 1er juillet 2010 à 22:28
Je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne les surlendemains. Pour ma part, je me rassure en pensant au 7, mais le 8, on se dira "voilà".
Bref, merci encore :)
Par L'hyperactif le Samedi 3 juillet 2010 à 23:35
Je crois que ce qui est encore pire que les surlendemains, ce sont les sursursurlendemains, car malgré (le fait) qu'on a déja eu le temps de vivre plein d'autres trucs, on y repense et on a encore le Blues (Band)
 

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