J'étais censée commencer à bosser à 9:30. Au lieu de ça, j'ai voulu écrire les histoires que je me racontais dans ma tête en me brossant les dents. Tant de fois racontées à moi-même, ces histoires, qu'il faudrait tout de même les coucher un jour sur le papier. J'ai cherché le document adéquat parmi tous mes trésors et je suis retombée sur une conversation où je racontais une autre histoire à Céline, ma Céline. Je lui parlais comme si j'écrivais un livre. Dire que je censure actuellement ce que je publie ici par rapport à mes amis qui me lisent, alors que j'étais capable en 2010 de faire des récits détaillés, et d'une sensualité, my fucking god ! J'avais oublié. Céline était ma jumelle spirituelle mais j'avais oublié que je me livrais autant à elle. C'est quelque chose que je ne fais plus, avec personne, si nous ne sommes pas branchés exactement sur la même longueur d'ondes concernant le thème de mes récitances. Je comprends que j'aie conservé une copie de la conversation, j'aurais pu m'écrire la scène à moi-même que ce n'aurait pas été mieux. Je me reconnais bien là, à ne pas savoir trier les informations lorsque je parle à chaud. Depuis, je me base sur tout un tas de signaux pour deviner ce qui est de l'ordre du racontable et ce que je dois garder pour moi. L'existence des cahiers rouges y trouve sa justification.
Je n'arrive pas à dire si je suis plus remuée par ce rappel de l'intensité de notre amitié, par ma plume ou par la scène du récit elle-même. Je suis entrée en vibration.
Je n'arrive pas à dire si je suis plus remuée par ce rappel de l'intensité de notre amitié, par ma plume ou par la scène du récit elle-même. Je suis entrée en vibration.