La verdure a fait son apparition soudaine dans le paysage. Je savais qu'en partant une semaine, elle me sauterait au visage à mon retour. Quatre ans que j'habite ici et je ne me souvenais même pas qu'il y avait autant d'arbres près de chez moi. J'avais même oublié celui que j'ai en vis-à-vis.
Je n'ai jamais été autant subjuguée par le printemps que depuis que j'habite en ville. En hiver, la ville n'est que monuments ; au printemps, la nature s'invite, la nature qu'on avait oubliée. Quand on vit entouré d'herbe, ce surplus de vert est moins remarquable. Du moins, je trouve. Le printemps bisontin au goût d'aventure m'a donné à jamais l'amour des pavés entre mars et juin.
Mon premier magnolia de l'année m'a transpercé le coeur. C'était il y a déjà un mois, dans le tram. Je n'avais ni noeud dans la gorge, ni pression sur la poitrine, ni enclume dans l'estomac ; tout dans les yeux. Toute l'angoisse du monde dans mes sourcils à l'envers, et j'ai vu ce magnolia, et j'ai failli chialer. Je l'ai guetté au retour, et la semaine suivante, et celle d'après. J'ai réalisé qu'il y en avait tout le long du trajet. Je serais infoutue de reconnaître un magnolia sans ses fleurs, pourtant il y en a partout. Des magnolias sur ma route comme des lanternes.
Les arbres ont explosé. Je fais pareil ; je refleuris.
Je n'ai jamais été autant subjuguée par le printemps que depuis que j'habite en ville. En hiver, la ville n'est que monuments ; au printemps, la nature s'invite, la nature qu'on avait oubliée. Quand on vit entouré d'herbe, ce surplus de vert est moins remarquable. Du moins, je trouve. Le printemps bisontin au goût d'aventure m'a donné à jamais l'amour des pavés entre mars et juin.
Mon premier magnolia de l'année m'a transpercé le coeur. C'était il y a déjà un mois, dans le tram. Je n'avais ni noeud dans la gorge, ni pression sur la poitrine, ni enclume dans l'estomac ; tout dans les yeux. Toute l'angoisse du monde dans mes sourcils à l'envers, et j'ai vu ce magnolia, et j'ai failli chialer. Je l'ai guetté au retour, et la semaine suivante, et celle d'après. J'ai réalisé qu'il y en avait tout le long du trajet. Je serais infoutue de reconnaître un magnolia sans ses fleurs, pourtant il y en a partout. Des magnolias sur ma route comme des lanternes.
Les arbres ont explosé. Je fais pareil ; je refleuris.