citron-ciboulette

l'Amour a fait de moi sa prisonière. S'il-vous-plaît, ne me délivrez pas.

Je t'aime                                        Moi aussi

<3

Il n'y a personne dans la maison quand je me lève. Normal, ils sont tous à l'école ou au boulot ! ha ha, moi je vais passer une journée peinarde. Je m'attendais à trouver un petit mot sur la table, du style "Tu pourras vider le lave-vaisselle, faire du repassage, plier le linge, passer l'aspirateur, y a des draps à suspendre dans la machine à laver..." Mais non. Pas de petit mot doux. Tant mieux ! C'est pas que je n'ai pas que ça à foutre, mais si je veux m'évader à Burnhaupt... Enfin bon, pour commencer, il faudrait déjà que Monsieur veuille bien se connecter (bon d'accord, pour l'instant il est un peu tôt). Je pense à Claire et Coralie, elles doivent être en plein brevet. Bonne chance les filles.

Après un charmant après-midi passé à s'esquinter les pieds sur les rochers glissants de la Doller (4 petits beurres, 3 chlouques de bierre, 2 gorgées d'eau chlorée et alléluia 1 verre de jus d'orange à la maison !), j'ai eu droit à l'anuel bûcher de la St Jean à Oderen. Mais avant le bûcher, je me perche sur le rocher chez mes grands parents.

J'aime être sur le rocher. On surplombe tout le village, on croit tout dominer, on se sent seul au monde....

Clap clap clap. Mon frère qui arrive en courant. Seule au monde, disais-je ? Ah, infernal celui-là, en plus il ne peut pas se taire !

 - Yann tu sais quoi ?

                                   - Quoi ?

        - Ta gueule.

                           - Oh, ta gueule toi, hein ! Déjà, toi, t'as la gueule de bois !

    - Haha, et c'est quoi la geule de bois ?

                                        - Ca veut dire que t'as une geule de merde, une gueule en bois !

                                                  - Tsss, n'importe quoi !

                           - Et ça veut dire quoi alors ?

- Demande à Papa et Maman.

             - Aaaaaaaah, ça veut dire que tu le sais pas, euh ! Tu le sais même paaaaaaaaaas !

- Bien sûr que si je le sais, pas comme toi alors tais-toi maintenant !

                                                       - Alors pourquoi tu veux pas me le dire ?

- Parce que j'aime bien te laisser dans l'ignorance.

Feu d'artifice à l'arrivée, je suis éblouie. Et le bûcher s'enflamme.

Et c'est un peu mon année que je vois brûler. Ce sapin qui s'embrase sous mes yeux me dit que je n'ai plus qu'à me souvenir maintenant. Mme Bassi a dit que je serais en 3°2 avec le prof d'histoire comme prof principal. Ca ne m'avance pas beaucoup étant donné que je ne sais pas avec qui je serais. Je ne sais même plus quoi penser. Je n'ai pas vraiment d'humeur. Juste envie de reboire de la bierre. Espèce d'andouille que je suis.

Et le bûcher s'écroule. Et c'est moi qui m'écroule. Et les étincelles volent. Et c'est moi qui m'envole.

Un cierge géant brille dans la nuit.

Ce sourire sur mes lèvres, je sais pas d'où il sort.  Surement parce qu'on a à peine le temps de se quitter qu'on se retrouve cet après-midi à la Doller. Avec des maillots cette fois !! C'est parti pour deux mois de vacances. Deux mois bien occupés, je le sens. Je vais pédaler ! Sans oublier que j'avais décider d'apprendre mes verbes irrguliers d'allemand, pour arriver en 3è en connaissant autre chose que "geil", "umtreu" et "werden" !

Je regarde le paysage défiler par la fenêtre du bus. Cette route, je ne la prendrais plus avant plus de 2 mois. Je l'aime, ce paysage. Et il fait beau. Comme à chaque fin d'année.

Je rentre, ma mère me dit "Salut. Vacancière."

Fini la rigolade. Il reste encore demain, mais pour moi, c'est déjà fini. Je ne verrais plus ma classe. Je regarde mon année de quatrième s'envoler tout doucement. Nico m'a serré fort avant que je me laisse aller. Bisous dans le cou, frissons. Une heure d'étude dehors. Il fait beau. Le ciel est bleu, le soleil brille, je suis allongée dans l'herbe et je pleure. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. C'est fini, c'est tout.