"Ressortir les vieux cahiers. En prendre un neuf pour écrire si peu de lignes aurait été du gâchis. Si peu de lignes mais tellement de choses contenues à l'intérieur. Plus d'impressions, seulement des actes et des dates, un an et demi après avoir mis fin à la rédaction de mes journaux intime. J'ai l'impression de reprendre contact avec une personne que j'aurais laissée sans nouvelles, depuis un an et demi. Il s'en est passé pourtant, des choses, durant cette année et demi." C'est un peu comme revoir toute son adolescence défiler, et tout noter, pour ne rien oublier. "C'est vraiment bizarre, les filles." "Oui, je sais, mais moi, je suis encore pire." Histoire de pouvoir se souvenir de tout, et correctement, toujours. J'ai l'esprit mathématique, j'ai besoin de dates inscrites bleu sur blanc. La première, c'est le 3 février 2005. Première désillusion sur le monde doré de l'enfance, la découverte de l'omniprésence de la drogue, savoir qu'elle peut même toucher les collégiens des petits villages alsaciens. Découvrir le monde tel qu'il est, avec tous ses torts, et encore, ce n'en est qu'un, pour la première fois. Du 3 février 2005 jusqu'à une fin que je n'envisage pas, déjà 3 années traduites en mots, en si peu de lignes parce que l'on n'a pas besoin de lire entre elles. Bleu sur blanc comme vert sur noir, pour tout ce qui n'est plus exprimable.
Une photo une fois de plus sans rapport, pour continuer sur la lancée du thème ; nos beaux voisins les allemands.