Vendredi 5 février 2010 à 20:39

Il me tue. Avant même que j'ouvre la bouche il me tue déjà. A la première phrase il est déjà en train de s'affliger sur mon étroitesse d'esprit, ma vision obtue des choses, mon manque d'ouverture au monde. Il ne comprend pas, ça le dépasse que je sois aussi débile. Et j'aurais du faire ci, et pourquoi j'ai pas fait ça, mais tu pouvais te renseigner là-dessus aussi... Ah oui, mais si c'est tellement évident, pourquoi toujours me le dire après, quand c'est trop tard ? Il m'accable de reproches, j'ai l'impression d'être la fille la plus désespérante du monde. Et derrière tout ça, il en revient toujours à lui. Lui, il sait comment ça marche, il a déjà passé plusieurs concours. Lui, il a rencontré des gens qui ont fait ça. "Et ton histoire de fac de physique-chimie ?", et voilà qu'il en revient à ce qui l'arrangerai financièrement, l'enfoiré. Ce n'est pas mon père qui va dicter ma vie. C'est la guerre à la maison et on est bien loin de l'armistice. Ca donne envie de partir en vacances en famille pendant une semaine.
 

Vendredi 5 février 2010 à 19:32

Quelle journée ! Après être arrivée au lycée à l'heure habituelle, je suis partie à contre-sens des affluants de la vallée, c'est à dire vers la gare avec Lauriane et Malher. Le quai s'est peu à peu peuplé de gens du lycée qui avaient décidé comme nous d'aller à la Journée des Universités. A la gare de Mulhouse, le train s'est vidé d'un énorme tas de gens du LSK. Nous attendions notre correspondance pour Strasbourg, des débats se sont engagés à propos du train que l'on devait prendre, certains sont partis en courant sur l'autre voie pour finalement revenir au bon endroit, il paraissait que j'étais stressée, mais je n'avais pas l'impression que ce soit le cas. Excitée, peut être. Le train est enfin arrivé, et une heure plus tard nous étions à Strasbourg. Sur le quai du tram, toujours la même foule de chez nous. Bien élevés, nous avons acheté nos tickets. Tram A jusqu'à l'Homme de fer, puis tram B jusqu'à Wacken ; c'était dans mes cordes, j'ai tout de même retenu quelque chose de ma précédente sortie à Stras. Enfin arrivés au Palais de la Musique et des Congrès, chacun est parti se renseigner de son côté. Eh ben les amis, l'année prochaine, c'est toujours pas gagné ! Je commence à envisager tout et n'importe quoi, des trucs impossibles à proposer à mes parents, des trucs pas fiables du tout pour la suite, parce que c'est bien ça le problème, c'est que je cherche comment joindre les deux bouts, parce que je l'ai, ma suite, mais je ne sais pas par quel moyen je vais l'atteindre. Bref. Revenons un peu à Stras. Après avoir obtenu mes informations, je me suis mis en tête de trouver Céline, ce qui a été plutôt simple, puis j'ai retrouvé Léa, et j'ai rencontré Lucie. Après ces retrouvailles, j'ai rejoins ma bande de la journée et nous avons repris le tram vers le centre pour aller manger au MacDo, ce qui ne fut pas une mince affaire. Après manger, il nous restait trois heures à meubler avant de reprendre le train. Nous commençâmes alors à flâner dans des grands magasins inutiles tels que les Galeries Lafayette et le Printemps, et pendant que Brian s'achetait des chaussures, Léa Lauriane et moi avons plongé dans des robes de soirée plus ou moins extravagantes. "Tout va bien pour l'essayage ?" "Oui !" "Normalement c'est une personne par cabine, pas trois ! Il y a une deuxième cabine en face de celle-là." C'est fou comme on fait tache dans ce genre de magasins, mais en tout cas, nous avons fait deux trois photos pour immortaliser ça. Nous avons laissé les mecs à la sortie du Printemps et sommes allées explorer un magasin de collants youpitralali, et les prix aussi. Il était environ quatorze heures, notre train partait à quatorze heures cinquante-et-une. Léa nous a quittées pour retrouver sa cousine, et pour meubler le temps restant, Lauriane et moi sommes allées fouiner dans le Virgin Megastore... et nous sommes tombées sur un stand spécial Saint Valentin très humoristique. Je feuilletais avec plaisir le Guide du Rateau ("Regarde ça ! Et lis ça !") quand Laurianne c'est exclammée : "Mais t'as vu quelle heure il est ?" Il nous restait un quart d'heure pour rejoindre la gare et le train. Nous n'étions pas en avance, mais c'était envisageable. De retour à l'arrêt de tram le plus proche, nous avons croisé d'autres collègues LSKiennes.
<< Vous retournez aussi à la gare ?
- Non, on prend le train de quatre heures. Et vous ?
- On prend celui de trois heures moins dix.
- Euh... Trois heures moins dix ? Trois heures moins dix dans dix minutes ?
- Euh... oui.
- Mais vous allez jamais y arriver !
- Mais si, et puis on a plus de dix minutes, il est pas encore quarante, seulement trente-huit, et le train est à cinquante-et-un, et le tram est proche.
- Mais ça suffira jamais.>>
Le stress commençait à monter à mesure que l'aiguille tournait, le tram arrivait lentement, et les arguments des filles ont eu raison de nous. Là, c'était vraiment la panique. Je piaillais dans le tram, et on allait jamais y arriver s'il fallait en plus trouver la bonne voie et composter le billet, et là, je me suis rendue compte que le monsieur de dos devant moi, c'était Jérémie. Le tram s'est arrêté à la gare, Jérémie est descendu, nous aussi, j'avais déjà compris qu'il prenait le même train que nous. Il marchait vite, nous aussi, j'essayais de le rattrapper et je me suis retrouvée collée contre sa guitare dans l'escalator, Lauriane était coincée derrière par d'autres voyageurs. Jérémie s'est faufilé entre les gens sur l'escalator, j'ai suivi l'exemple même si ça ne servait à rien puisque Lauriane était coincée derrière, mais au moins nous avons fini par nous croiser dans l'escalier : "Qu'est-ce que tu fais là ?" "J'ai un train dans trois minutes, peut être deux !" "Je prends le même !" "C'est quelle voie ?" "Deux !", tout ça en vitesse accélérée bien sûr, et Lauriane a fini par me rattraper et nous avons couru à travers la gare jusqu'à la deuxième voie, puis nous nous sommes jetés dans le train. "On a pas composté nos billets !" "Tant pis ! On est dans le train !!!" Nos jambes sont restées flageolantes pendant un bon bout de temps ! Il a fallu rester debout jusqu'au prochain arrêt, puis nous avons pu nous asseoir et enfin nous avons atterri à Mulhouse. Apparemment, il y avait un train en direction de Thann plus tôt qu'on ne le pensait, alors au lieu d'une demi-heure de correspondance, nous n'avons attendu que dix minutes, et nous avons pu discuter pendant le trajet indirect Mulhouse-Thann. Sans que je comprenne comment on était arrivés là, nous nous sommes retrouvées à la bonne gare, avons dit au revoir et sommes descendues définitivement du train. Au moment où je mettais le pied sur le quai, j'ai vu Quentin monter dans le train par l'autre porte pour rentrer chez lui, et ce fut un nouveau bouleversement puisque je comptais les attendre à la sortie de leurs cours, Diane et lui-même, histoire de les voir deux minutes avant de me barrer pour la semaine. Je n’avais pas fait le lien entre mon train et celui de 16:23 qui ramène les gens de la vallée chez eux après les cours. La présence de Quentin dans ce train impliquait aussi le fait que notre prof de physique commune avait probablement déjà quitté le lycée, alors que j’avais prévu de lui rendre à la fin des cours un devoir noté. C’est avec une pointe d’agacement que j'ai regagné le lycée à pied, en marchant d'un bon pas pour pouvoir choper le bus de 16:30, qui fut notre ultime moyen de transport en commun.
C'était une journée remplie de tellement de choses que je ne savais même plus dans quel état j'étais en rentrant à la maison (miséricorde pour mes pieds). Enfin, maintenant que j'ai écrit tout ça, je peux également octroyer un instant de repos à mes doigts.




 

Mercredi 3 février 2010 à 19:41


En Alsace, il y a beaucoup de neige, mais le Haut-Rhin est bien le seul département où les transports scolaires restent en fonction par tous les temps. Mais il y a encore pire que la neige : il y a la neige qui fond. Et quand vingt centimètres de neige commencent à fondre, tôt le matin avant que le chasse-neige ne passe, on se retrouve avec les pieds innondés dès le premier pas à l'extérieur. Le trajet jusqu'à l'arrêt de bus fut sehr périlleux, et également sehr inutile, puisqu'une demi-heure plus tard, le bus n'était toujours pas là. Les pieds trempés, les mains gelées à tenir le parapluie, j'ai suivi Diane jusque chez elle où nous attendaient pantalons, chaussettes et chaussures de rechange, ainsi que la voiture à destination de Thann. Du coup j'ai porté des bottes garnies de fourrure de lapin que j'ai carressée toute la journée. En espérant que ce n'était pas de la vraie, ou qu'en tout cas je ne me trimballais pas aux pieds le résultat de torture de lapins. Bref. Le retour à la maison ce soir, après avoir récupéré mes fringues et mes bottes chez Diane, fut tout aussi pittoresque que le trajet du matin, et deux fois plus long. Arrivée chez moi, j'étais exténuée. Encore un jour de cours, et je suis en vacances, puisque vendredi sera consacré à mon orientation. On nous a emmené de force aux Journée Universitaires en première, ça n'a servi à rien pour beaucoup d'entre nous, et maintenant que nous sommes en terminale, demerdieren sie sich pour y retourner. Nous avons donc opté pour le voyage groupé en train, et le bordel d'organisation qui va avec. Ne pas avoir anglais mardi me fut réellement utile en plus d'être plaisant, puisque j'ai profité de plus d'une heure pour rechercher les horaires et les tarifs les plus avantageux pour le voyage. Et je peux vous dire qu'en une heure sur les ordinateurs du CDI, on n'avance pas des masses dans les recherches. Mes quelques informations enfin obtenues, j'ai valsé pendant un bon moment, CDI, salle de travail, CDI, salle de travail, CDI, salle de travail, Malher, Bryan, Lauriane, Juliette, QB deuxième du nom, Elena, Claire, Elodie, en haut en bas en haut en bas en haut en bas, petit bac. On ne peut pas obtenir les réductions sur la borne automatique, bon bah alors il faut qu'on aille acheter nos billets au guichet de la gare centrale, mais bien sûr que si que tu peux prendre le tarif découverte sur la borne, par contre il faut payer par carte ou par pièces, bon alors on emmène treize euros quatre vingt en pièces, j'avais pas assez de pièces, il faudra que je me fasse de la monnaie au Inter, non c'est bon ma mère peut nous emmener à la gare de Thann, vous pouvez prendre le tarif de groupe à partir de dix personnes, ah non ne prennez pas le tarif de groupe sinon vous n'avez pas le tarif découverte et ça vous revient plus cher... Tout ça pour acheter un pauvre billet en cinq minutes. Le deuxième nous sera offert aux J.U. Voilà qui est réglé. On n'a plus qu'à se débrouiller sur place pour manger, sinon, tout est prêt. Alleluia.

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