Mercredi 16 juin 2010 à 12:18

Je n'en peux plus de lire sans arrêt ces phrases insipides en style télégraphique, langage exécrable qui fait que je ne retiens rien de ce qui passe sous mes yeux.
En ai marre STOP Désintérêt total pour histoire géo STOP Assez de chiffres STOP La philo attendra STOP

Alors j'suis là.

Lundi 14 juin 2010 à 16:47

Hier, je faisais défiler la liste des blogs à l'affiche pour voir si j'en faisais partie (c'était le cas), et l'aperçu d'un blog a accroché mon regard. En bannière, il y avait une photo issue d'un film - ça se voyait - avec un type désinvolte en train de passer le tuyau d'arrosage. J'ai cliqué pour voir ça en grand, et j'ai passé en revue tous les habillages du blog jusqu'à trouver le bon. Le type-au-tuyau-et-aux-lunettes-de-soleil ne me disait rien. J'ai quitté le blog.
Hier soir, nous avons enfin regardé Blue Velvet, depuis le temps que je voulais le voir. Et si je voulais le voir, c'était pour deux raisons : David Lynch, et puis Kyle, encore plus jeune que dans Twin Peaks. Quand j'ai vu sa tête, j'ai tout de suite eu envie de voir le film. Et donc je l'ai regardé hier soir. Et au tout tout tout début, il y avait un vieux en train d'arroser exactement le même jardin que celui que j'avais vu en photo le matin même sur un blog. J'ai tout de suite compris que le type de la bannière que je n'avais pas reconnu (honte à moi, vraiment), c'était Kyle. La fin du film m'a donnée raison. Et évidemment je me suis régalée tout du long. Dieu que cet homme était beau !
Tout ça pour dire que, des fois les coïncidences, c'est vraiment très fort. Et ça arrive très souvent, cf l'histoire de la procrastination.

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I wore blue velvet
Bluer than  velvet were my eyes.



Samedi 12 juin 2010 à 19:07

Pour l'instant, ça va. Je cohabite plutôt bien avec les révisions. Je me suis fait un programme d'enfer, blindé avec la soirée pour seul temps de pause, et j'ai déjà réussi à m'y tenir pendant trois jours. Bon d'accord, hier mon travail a été retardé (comme je l'ai dit aux gens qui en étaient responsables, il semblerait qu'une force obscure ait voulu me détourner de mes révisions ce jour-là), mais j'ai étrangement réussi à suivre mes propres règles en rattrapant le soir ce que j'avais manqué dans la journée. Aujourd'hui j'ai réalisé que je ne pouvais pas rester devant mon classeur de SVT pendant des heures, j'ai l'impression d'avoir déjà relu ces mêmes cours des centaines de fois, d'abord pour le bac blanc, puis pour les TP... Mon temps de pause du jour s'en trouve rallongé. Non non, hors de question de prendre de l'avance, un chapitre d'Histoire-Géo par jour, quand on est en S, c'est déjà assez fatiguant comme ça. Je n'ai plus qu'à espérer tenir le rythme pendant une semaine. J'ai cherché la localisation géographique de ma future fac tout à l'heure (certes, pour choisir un appart', c'est quand même plus pratique), et ça m'a laissée quelque peu amère. Je vais aller en fac de Lettres. Gloups. Pas en licence de Lettres, d'accord, seulement en science du langage et bla bla (je comprends pas qu'on puisse inventer une licence pareille), et seulement pour m'occuper intelligemment en attendant mes prochains concours d'orthophoniste, n'empêche que. Je sais pas combien de temps ça va durer, quoi. Et je pars du principe que je vais me faire chier. J'ai beau dire que je ne regrette pas d'abandonner les sciences, au fond, je sais qu'elles me manqueront probablement.

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Jeudi 10 juin 2010 à 11:57

J'ai déjà écouté deux albums des Doors depuis que je suis réveillée. Jim a chanté "Strange Days", "You're lost little girl", "When the music's over", et, beaucoup moins implicite, "The end". Je suis partie sans réfléchir. Mais en fait, il y a encore le bac, puis le bal du lycée, puis la pièce de théâtre ; c'est pour ça que je ne sens pas encore la fin. J'avoue, quand je porte cette robe, j'ai l'impression d'être une paire de seins montée sur pattes.

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En noir et blanc, comme si c'était déjà du passé.

Mardi 8 juin 2010 à 22:42

Si je résumais, je pourrais dire que mes TP-bacs ne se sont pas parfaitement bien passés, mais qu'au moins j'ai eu la chance de ne pas tomber sur les sujets que j'avais (par erreur) oublié de réviser, ni sur ceux que je n'avais pas compris/cherché à comprendre - rayer la mention inutile -, ni sur de la chimie qui aurait nécessité que je fasse la vaisselle avec un pansement au bout de mon pouce gauche ensanglanté. Je dirais aussi que l'épreuve s'est terminée à midi trente-cinq, du coup je n'ai quasiment pas eu de pause avec les autres, à part le temps de manger avec Céline et de discuter vite fait des TP avec Diane. Puis je me suis retrouvée seule. Et ça m'a tapé franchement sur le système de venir au lycée et de ne voir personne. J'ai planté ma tête dans mes bras jusqu'à ce que Benoît me propose d'aller faire un tour. J'ai sorti mes yeux explosés et tout barbouillés de noir, qui ont séché dans le vent. Je ne les ai pas essuyés, tant pis. Benoît m'a parlé du nouveau privilège qu'il venait d'acquérir en jouant de l'orgue à un mariage dans la collégiale de notre bon vieux Thann.

Finalement je ne vais pas résumer (mais ça je le savais depuis le début). Quand la question s'est posée de pousser la promenade plus loin ou non, Benoît a proposé :
- Si t'es d'accord, moi ça me dirait bien de...
- ... aller à la collégiale et jouer de l'orgue ? Super, on y va !

Et c'est comme ça que nous nous sommes mis en chemin pour une des merveilles de Thann, pays béni, en priant pour qu'il obtienne effectivement les clés. Ca ajoute tout de suite quelque chose au paysage de marcher vers la collégiale en sachant qu'on va y entrer et monter à la tribune. Il fallait d'abord passer par le presbytère pour récupérer les clés. Sauf que la gentille dame qui assurait la permanence (et qui n'avait pas de bras gauche, soit dit en passant) ne possédait pas les clés elle-même, elle n'était que concierge, et le curé n'était ni présent, ni joignable. Heureusement, elle avait encore une information qui pouvait nous être utile : "Au crédit Mutuel d'en face, il y a notre organiste habituel, Monsieur Machin, qui travaille. Vous pouvez toujours aller voir avec lui." Et voilà comment nous sommes partis à la recherche d'un organiste dans une banque en vue de récupérer une clé. Pendant tout ce temps je n'ai pensé qu'à William Burns. Le pompon, c'était le design du Crédit Mut. J'ai cru que je changeais de monde quand j'ai passé les portes (le grand hall donnait beaucoup plus l'impression d'être dans un centre commercial en ville que dans une vieille maison dans le quartier historique de Thann), et quand j'ai vu l'accueil, j'ai cru que j'avais atterri dans un vieux film de science fiction. Et je n'exagère pas, c'est vraiment l'effet que ça m'a fait. A-t-on idée de créer des bureaux de cette forme, surtout quand la madame qui est assise dedans a une tête toute ronde et un maquillage un peu trop prononcé ? Enfin, toujours est-il que quand Benoît lui a dit qu'il voulait parler à Monsieur Machin, et qu'en fait c'était à propos d'une clé pour l'orgue, la dame a dit "Oui" comme si c'était un des services habituels proposés par la boîte. Il a fallu patienter un peu et quand on s'est dit que ça ne valait peut être pas le coup de déranger Monsieur Machin dans son travail, la dame nous a dit que c'était bon, qu'on pouvait aller dans le deuxième hall, qu'il nous attendait probablement. C'était blanc, vert, en verre, et silencieux. Monsieur Machin a placé un "Oui" tous les trois mots de Benoît, et n'a pas posé la moindre question avant de détacher la clé de son trousseau et de la lui donner. Nous sommes sortis de là en bondissant tellement c'était difficile à croire. Benoît m'a conduite dans la collégiale et a ouvert une porte minuscule qui menait à un escalier en colimaçon encore plus minuscule, et j'étais comme une gamine dans un château de princesse. Nous sommes arrivés sous les combles de la collégiale (qui ressemblaient, à cet endroit-là, au grenier de Diane), puis, après ouverture d'une autre porte, nous nous sommes retrouvés à la tribune, au pied de l'orgue, en face d'un immense Jésus, à vingt-deux mètres au-dessus du sol. Benoît a enlevé le tissus rouge du clavier, je me suis installée sur une chaise placée derrière lui sur la gauche, et il a démarré avec la célèbre Toccata de Bach (je n'ai aucune idée de comment écrire correctement Johann Sebastien). Et à partir de là, il est inutile de dire que je suis restée scotchée sur ma chaise avec un sourire béat, les mains collées à la paroi pour sentir encore mieux les vibrations, les yeux grands ouverts passant du clavier à la neffe. Jouissance auditive, j'ai défini. Mais en fait on ne peut s'arrêter à la simple idée d'audition puisque les vibrations pénètrent tout le corps. Je lui ai demandé New Born. Lui ai vite fait une démonstration de la mélodie avec l'orgue en mode silencieux - si je puis dire -, puisque les bancs commençaient à accueillir quelques dames d'un certain âge. Puis il a envoyé New Born à cinq claviers résonner contre les murs de la collégiale, et ça, je peux vous le dire, c'était un moment vraiment extatique. Benoît a joué un dernier morceau, puis l'heure de partir est arrivée, et il commençait à y avoir vraiment beaucoup de monde en bas. Nous avons redescendu les escaliers en colimaçon de château fort, avons fermé la porte a clé derrière nous, en tournant le dos aux gens amassés dans l'église. Nous sommes sortis aussi vite qu'il l'était décemment possible, sans un regard vers l'intérieur. Sitôt de retour à l'air libre, nous avons détalé comme des lapins en riant.

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