Lundi 7 juin 2010 à 15:23

Mes quatre dernières heures de cours au lycée sont passées vite et lentement à la fois. Lentement parce que c'était chiant. Vite parce qu'on n'a rien foutu, que j'ai passé ma récréation à vendre quelques billets de théâtre-concert toute seule, et que je suis rentrée chez moi immédiatement après les maths sans passer par la case cantine, ramenée par Juliette. Ca m'a fait tout drôle d'être sur le siège passager avec Juliette au volant. Avec les gens plus âgés que moi (même si ce n'est que de quelques jours), ça passe, mais là, je commence vraiment à ressentir l'envie du permis de conduire. Et je ne vois pas trop quand est-ce que je pourrais bien m'y entraîner avec le bac puis le boulot en juillet. A propos de boulot, j'ai une réunion ce soir, et à propos de bac, j'ai mon Evaluation des Capacités Expérimentales demain. Donc je devrais réviser. Mais je ne vois pas trop quoi en fait, et puis ça m'emmerde.
J'étais ultra-motivée à faire la cuisine quand je suis rentrée. J'ai pris mon bouquin de recettes que je n'avais pas encore testé et j'ai fait la seule chose qui était en mon pouvoir en fonction de ce que contenait le frigo. Ben faudra m'expliquer l'intérêt de garder une poêle qui accroche. Okay, elle était rangée plutôt en-dessous de la pile, mais moi, j'ai choisi ma poêle en fonction de sa taille et celle-ci me convenait très bien. Sauf que mes oignons ont grillé en un rien de temps, alors que mon feu était beaucoup plus faible qu'indiqué dans la recette. Et j'ai laissé mijoter mes tomates deux fois moins de temps que prévu puisque la préparation sentait déjà trop le cramé, j'avais beau touiller sans cesse, il y avait toujours plus de particules noires dans ma sauce. Après avoir retiré ma mixture de la traître poêle, j'ai procédé à un tri sélectif de tous les morceaux de charbon qui étaient assez gros pour être enlevés de ma préparation. Puis je suis allée égoutter mes pâtes. Le nuage de vapeur m'est monté droit dans la gueule, du coup j'ai penché un peu plus la casserole, et derrière le rideau de vapeur blanche, j'ai vu trop tard que je versais la moitié de mes spaghettis dans l'évier. J'ai récupéré tout le bazar tant bien que mal, le pouce gauche enveloppé dans un pansement parce que j'avais mis trop d'enthousiasme dans mon couteau en hachant l'oignon. Ca avait bien commencé, ça ne pouvait que bien finir. Et c'était même pas délicieux. Pendant tout le temps que je valsais entre mes casseroles cramées, mes spaghettis dans l'évier et la boîte de pansement, j'avais une chanson en tête, qui s'appelle Manque de Q. Quand je m'en suis enfin rendue compte, l'ironie du sort m'a fait rire intérieurement. Puis j'ai écouté Seven Nation Army en boucle, à fond la caisse, la version sublimée par nos chers blueseux (je persiste à ne pas écrire le nom du groupe pour ne pas être repérée sur Google). C'est dingue d'ailleurs parce qu'il y a aussi une version un peu plus ska de ce morceau repris par Maroon Five (je crois) qui passe en ce moment à la radio, et le B. Band a fait son propre arrangement avant que ça ne sorte, et qui est vachement mieux. Du coup, Maroon Five a copié les musiciens de mon lycée, mais en moins bien. C'est puissant.

http://img263.imageshack.us/img263/3839/img8816u.jpg
Je n'ai pas percuté. Je le sais mais je n'ai pas validé l'information. Ce n'est pas flagrant. Je devrais me l'écrire sur le front pour qu'on me le rappelle à longueur de temps. Pour que j'enregistre. Pour que j'intègre la notion de fin. Bordel de.
 

Dimanche 6 juin 2010 à 22:16

Petit point technique : j'ai découvert l'option de cowblog idéale, celle qui permet d'importer mes articles sur l'ordi. Sait-on jamais, on n'est pas à l'abri d'un plantage d'internet, il y a tellement d'images qui ne s'affichent plus dans mes articles parce que le lien qui est censé y conduire n'existe plus, que j'ai parfois des doutes quant à la fiabilité des adresses web. Sinon, j'ai voulu renouveler mon premium. Depuis quelques temps, je n'arrive plus à payer par Audiotel ; quand j'appelle, la charmante opératrice téléphonique me dit que "Ce numéro n'est pas approprié". Je me suis demandée si j'avais une sorte de contrôle parental, mais ça a continué après mes dix-huit ans. Du coup, j'ai été obligée de payer le double (pour la même chose) par SMS. Aujourd'hui, j'envoie mon SMS à trois euros et je reçois mon code. J'entre mon code sur le site. Code incorrect. J'ai essayé plus d'une douzaine de fois, ce fichu code à trois euros de crédit ne veut pas me renouveler l'offre. Je me suis fait voler. C'est un scandale.

Samedi 5 juin 2010 à 14:42

Ca ne ressemble plus à rien. Cela fait quelques jours que ça ne ressemble plus à rien. Plus on avance dans la semaine, moins il y a de gens qui vont en cours. Et j'en fais même un peu partie. "Lise, s'il-te-plaît, on va pas en SVT !". J'ai bien pesé le pour et le contre, et entre faire semblant d'écouter sur un tabouret, et glander là où je veux, le choix s'est imposé, j'ai capitulé. Le jeudi à treize heures a été pendant toute l'année le moment de la semaine où j'étais le moins motivée à retourner en cours (et pourtant j'apprécie beaucoup mon professeur), du coup je n'ai pas su résister à la tentation. Je regarde les gens avec leurs annales. Je ne révise pas au lycée. Je ne révise pas non plus le soir. Peut être que je passe pour une conne. Je m'en fiche. Hier en chimie, nous parlions du propan-1,2,3-triol aussi appelé glycérol. J'ai glissé à Chloé : "Ca fait quand même très Un, deux, trois... soleil !". Deux minutes plus tard, Mme S. demandait aux garçons du fond :
- Mais qu'est-ce que vous faites ?
- On joue à Un, deux, trois... triol !


J'ai acheté un CD à nos chers blueseux du lycée. Ils vendent ça plus vite que les places pour notre pièce de théâtre et leur concert, soirée deux-en-un pour la modique somme de quatre euros. Jeudi, Céline et moi étions avec eux pendant la vente, avec dans l'idée de fourguer aussi des billets de théâtre-concert aux potentiels acheteurs. Samir le pion est arrivé, le clarinettiste lui a aussitôt mis le grappin dessus :
- Samir, achète notre CD !
- Je l'ai déjà acheté, votre CD. Par contre, vous, vous avez toujours pas acheté mon livre !

Oui oui, parce que Samir est un poète, et qu'il a publié un recueil de poèmes. Cet échange m'a fait rire. Quel lycée d'artistes ! Mais non, j'ai refusé cette idée aussitôt qu'elle est apparue. Parce que, petit 1 : "les artistes" est le surnom que les musiciens ont donné aux théâtreux, essayez donc d'appeler les musiciens "artistes", et vous vous ferez incendier (j'ai déjà testé sans le faire exprès). Et petit 2 : "lycée d'artiste" est l'expression qui nous est venue quand nous étions au lycée Camille See avec Chloé pour notre épreuve de théâtre. Dans le couloir, tous les gens qui stationnaient devant les portes étaient là pour passer leur épreuve d'arts plastiques ou de théâtre, matières artistiques en somme. Et les élèves de là-bas, qui n'arrivaient pas à comprendre qu'on n'ait simplement pas reçu les bonnes consignes, nous ont vraiment pris de haut. "Regarde comme ils se prennent tous pour des artistes", a dit Chloé. "Alors c'est comme ça que les gens lambda du lycée nous voient", j'ai constaté. Dans notre petit monde, nous avons quand même une belle production créative, et les différents groupes créatifs sont liés (exemple le plus frappant, Quentin et Benoît font partie à la fois de la troupe de théâtre et de la bande de blues), et on a fini par organiser une soirée exceptionnelle ensemble. Ca se passe le mardi 29 juin à vingt heures au Relais Culturel de Thann.

http://img197.imageshack.us/img197/8599/montagee.jpg

Même que Quentin, qui a évidemment réalisé la jaquette du CD, a mis quelques unes de mes photos au verso. Ô fierté inutile et non méritée d'avoir mon nom associé à cette oeuvre d'art.

Mardi 1er juin 2010 à 22:30

Journée légère. Au bout d'une heure de cours, j'ai lancé un regard désespéré à Elena qui me souriait : "J'en ai marre." "Moi aussi. On n'a qu'à faire un cadavre exquis !" Nos questions existentielles du moment se résument à "Est-ce qu'on va en tel cours ? Quel cours on sèche ? Oui mais vu que la salle de philo est juste en face de la salle d'allemand, on aura l'air con si on bleute l'allemand...". J'ai croisé ma prof de sport au moment où j'étais censée me rendre à son cours, elle a sorti tous ses arguments, dont le regard réprobateur, pour m'entraîner avec elle, mais rien à faire, je n'ai pas bougé de ma chaise. Ils me font rire, ce sont toujours les profs des matières les moins importantes qui sont les plus susceptibles quand on montre du désintérêt pour leur matière (et je dis bien leur matière, ce qui n'a rien à voir avec leur enseignement). D'ailleurs, tous les profs ne sont pas d'accord entre eux sur la date d'arrêt des cours. J'ai donc glandé pendant deux heures pour une pauvre petite heure de maths entre Stéphane et Malher, et c'était presque encore pire que d'habitude. "J'ai une question." "Oui ?" "On se fait chier ?" J'ai proposé qu'on fasse un méga goûter lundi pour nos deux dernières heures tous les quatre avec Chloé (de toute façon la bouffe en maths était devenue une habitude). J'ai réalisé ce soir que Malher est la personne qui a passé le plus d'années dans la même classe que moi depuis la primaire (juste devant Chloé), et qu'on a fini par devenir potes seulement en terminale. Et Stéphane est aussi une superbe redécouverte. Qu'est-ce qu'on aura ri pendant ces heures de maths, jusqu'à l'épuisement. Ces moments risquent fort de faire partie de ceux qui vont me manquer. En revanche, certains profs ne vont pas me manquer le moins du monde. Aujourd'hui, dernier cours d'anglais. Pour l'élaboration d'un dialogue entre un gardien de prison et un prisonnier rebelle qui enfreint le règlement intérieur, nous nous sommes laissés allés, sur le mode "Allez, on se fait plaisir, c'est la dernière fois !". Après avoir tiré au court-crayon, je me suis retrouvée dans la peau du gardien tandis que Théo, l'élève modèle, a jeté les masques en titubant, une bouteille de Volvic 50 cL à la main.
- Hey you ! What are you doing with this bottle of whisky ?
- I'm just doing the fucking chores, in this fucking jail, spied by fucking wardens !
- Are you kidding ? I can make you be beaten up for your fucking injuries ! This is scandalous ! ... Is it your birthday ?
- Why ?
- Don't you remember ? Prisoners are not allowed to drink alcohol, unless it's their birthday. So, I repeat my question : is it your birthday ?
- Why not ? HAPPY BIRTHDAY TO ME, HAPPY BIRTHDAY TO ME !
- Stop ! Stop, shut up ! (I can't believe it, it's the third rule you're breaking !) It's forbidden to sing when the headmaster is here, and everybody knows that he IS here today !
- I don't care about the headmaster ! I don't care about you, about the rules, I fuck you, I FUCK EVERYBODY !


http://img688.imageshack.us/img688/6330/img8889z.jpg
 

<< A l'endroit | 1 | 2 | 3 | 4 | A l'envers >>

Créer un podcast