Lundi 14 mai 2012 à 22:50
Je ne peux pas m'en empêcher, même si ma voisine a une gamine et que ce n'est plus l'heure de faire du bruit, j'écoute Metallica. Et j'écoute Metallica à l'intensité la plus raisonnable possible pour du Metallica, c'est-à-dire que les basses résonnent quand même pas mal. Je suis en plein dans la période de nostalgie qui se veut entre la déprime et l'extase, typique de l'après concert. Ah oui, je ne vous l'avais pas dit - ce blog est vraiment à l'abandon. Pour mes vingt ans, j'ai eu droit à Metallica en live au Stade de France.
Quand j'ai vu le papier cadeau en forme d'enveloppe, le 28 février 2012, mon rythme cardiaque s'est lancé dans une accélération fulgurante, par espoir de découvrir les billets pour le saint concert. Quand j'ai décollé le papier, mes doigts tremblaient de peur que ce ne soit pas ça. J'ai à peine écarté les bords de l'enveloppe, les lettres M E T A L L I C A s'étendaient sur un billet rouge, et j'ai cru que j'allais défaillir de joie. J'ai à peine réussi à finir mon dessert.
12 mai 2012, jour J. Mon père et moi avons pris la route le matin, une paire d'anneaux en argent partagée entre son oreille gauche et mon oreille droite, en bon rockeurs du dimanche. Il y a un moment que j'adore, dans les grands concerts, c'est celui où l'on s'approche du stade à pied et que l'on commence à croiser d'autres spectateurs petit à petit. Les premiers, on ne les reconnaît pas immédiatement. Mais il suffit d'une minute sur le même chemin pour se rendre compte que, même s'ils n'arborent pas le total look bien typé, certains signes ne trompent pas. On peut trouver les gens habillés normalement au premier regard, mais en y prêtant attention, on se dit que trois personnes en jean et sweat-shirt noir vont forcément au même endroit que nous. Et si on se rapproche, on en verra peut-être même un avec une boucle à l'oreille. Et évidemment, plus on approche du stade, plus on croise de personnes allant dans la même direction, revêtant plus ou moins de signes distinctifs. Et le flot grossit, grossit, jusqu'à rejoindre celui des arrivants du métro, et là mesdames et messieurs, le défilé de métalleux, c'est à tomber par terre. Et comme dans toute manifestation en nombre, le sentiment d'appartenance fait sacrément chaud au coeur.
Le concert en lui-même, je risque de ne pas pouvoir mettre de mots dessus. C'était absolument grandiose, et je crois qu'il serait inutile de se perdre en éloges. Ce sont des dieux, point. Avec un très bon son malgré la distance et le décalage (on pouvait difficilement être plus loin de la scène que nous, mais James dit "so close, no matter how far"), une voix exactement comme je l'ai découverte il y a quelques années, des riffs de légende plus vrais que nature, du spectacle pour les yeux aussi à fond les ballons, une présence monstrueuse et des mythiques HA HA à se damner. Ce groupe existait bien avant ma naissance, et j'ai assisté à leur plus grand show en France. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi moi. Je crois que tout est dit.
Coucher de soleil avant le début des hostilités. Oui, c'est très grand.