Introduction :
- Alors c'était bien avec ton chéri ?
- Ouais, super, par ordi interposé !
*
Que faire de mon après midi maintenant ? Il est 15 h 30. Je décide d'aller voir Alex et Alan qui jouent au stade. Je m'en vais, balladeur enfoncé dans les oreilles, en direction du stade de foot. Passage à côté de la piste cyclable qui me donne envie de me défouler. J'aurais bien fait un peu de vélo, mais pour aller où ? Faire le tour de Sentheim ? Bien sûr que non. Au pire des cas, je peux toujours courir. Je progresse vers le stade avec la certitude d'aller courrir si le match est déjà passé. Et j'écris, toujours, j'écris dans ma tête. C'est comme d'habitude, ce logiciel de traitement de texte qui s'emparre de mon cerveau et me fait penser comme si je rédigeais une histoire, un livre ou... un article. Toujours des articles qui se prépare tous seuls, à la moindre émotion ! A croire que je ne pense qu'à mon blog, comme mademoiselle fee-brile. Pourtant moi je ne vis pas sur le net. J'ai une vie bien en dehors de mon blog, un vraie, haute en couleurs. Je suis heureuse, j'ai l'amitié et l'amour qu'il me faut. Pourquoi alors ce syndrome de l'écriture, que je répète pour ne pas oublier ? Je ne poste même pas la moitié de ce que j'invente, ça n'a rien d'interressant, c'est juste bourré d'effet, et quand je suis décidée à le rédiger, mon esprit va plus vite que mon stylo, que mes doigts sur les touches du clavier, et j'oublie les trois quarts.
Revenons à mes moutons. Il n'y personne sur le grand rectangle de pelouse et je remonte vers la piste cyclable pour aller y faire le footing prévu. Et je cours. Oui je cours. Oui, moi, Lise, la grande fainéasse qui bougera jamais son petit cul pour faire du sport en dehors des cours, oui moi, je suis allée courir, comme ça, parce que j'en avait envie. Parce que j'en avais besoin. Oui je commence à devoir me défouler. Le volley de vendredi a été libérateur. Hier c'était cette traversée presque jusqu'à Gewenheim. Je me suis fixée un objectif, quand j'arrive là bas, je fais demi-tour. J'expérimentait la course en musique. Le petit balladeur ne me rebondissait pas dessus contrairement à ce que je croyais, mais les oreillettes tombaient tout le temps. Si je veux faire le cross du collège en musique, il faudrait que je coince les écouteurs dans des élastiques autour de mes oreilles (donc à éviter). L'objectif est loin en fait. Quand j'y arrive, je suis presque à Gewenheim. Le fait de faire demi-tour m'arrête net. Je stoppe. Je marche. D'après mes calculs sur la durée des chansons écoutées, j'ai courru pendant 10 minutes. Je croise dans l'autre sens les gens que j'ai dépassé précédemment. Un point de côté m'empêche de repartir en courant. Alors je marche. Et je me mets à chanter. Oui, à chanter, la piste cyclable n'est plus qu'à moi. Je marche en plein milieu, je lève mes bras en croix, j'avance comme en équilibre, et toujours, je chante à tue tête en accord avec Matthew. Les pecnos dans leurs tracteurs à côté devaient probablement me regarder bizarrement. Mais ce n'était pas grave. C'était bien la première fois que je chantais comme ça à l'extérieur. J'aurais voulu le faire plus souvent. J'aurais voulu le faire plus longtemps. Showbiz arriva quand je regagnai la civilisation, donc finie, la chansonnette. Dommage. Celle là j'aurais bien voulu l'extérioriser, pour qu'elle ne reste pas un cri silencieux dans ma tête. J'aurais voulu la crier pour qu'elle passe au dessus de moi, et s'envole haut, haut... Comme Time is running out... yeah you will suck the life out of me...burry it, I won't let you burry it, I won't let you smother it, I won't let you murder it...
En rentrant je ne me sentais même pas de bonne humeur. Pas vraiment soulagée. Juste vidée.
Plus tard je me suis installée sur mon balcon pour lire Amélie Nothomb, alors qu'il pleuvait.
Lise, qu'est-ce que tu nous couves ?
*
[pushing us into self distruction
pushing us into self distruction]