Lundi 14 janvier 2013 à 22:21
Les amis, faut quand même que je vous dise. Hier, j'ai eu mon plus beau cadeau de Noël, qui n'a rien coûté à personne mais seulement nécessité une visite au grenier et une séance de dépoussiérage. J'ai hérité du tourne-disque de mon père et de sa collection de 33 tours. Cela faisait environ des mois que je le tannais pour qu'il monte au grenier afin d'offrir une deuxième jeunesse à sa vieille platine, remisée depuis dix ans. Le moment tant attendu est arrivé hier, par sacs entiers. Le doute planait sur la question de la mise en marche des engins (platine et ampli), soumis aux températures extrêmes depuis des années dans leur boîte en carton. Mon paternel a tout installé et a fait le premier essai avec un Motörhead (haha) : fructueux ! Joie et liesse sous mon toît, nous avons fait défiler les disques, mes parents se sont repassés de vieux morceaux qu'ils n'avaient pas écouté depuis belle lurette, et quand ils sont partis, ça a été mon tour. J'ai plongé dans la pile de pochettes et j'ai rapidement fait mon choix. J'ai admiré la photo sur la protection de papier, j'ai sorti le disque de vinyle avec mille précautions, je l'ai posé sur la platine, la face 1 vers le haut, j'ai fait lever le bras, je l'ai guidé en douceur vers le bord du disque, et l'ai posé religieusement sur la piste de lancement. Un grattement plein de promesses a agité mes enceintes, et le son a explosé pur dans la pièce, Hello, I love you, won't you tell me your name. Quel pied mes amis, quel simple moment d'extase ! D'où vient mon amour inconditionné pour ces vieilles machines, bonne question ; la beauté de l'objet, le format des pochettes, les courants vintages, mon incapacité à me débarrasser de ce qui peut encore servir, la passion pour tous ces artistes morts ou presque, le respect pour leurs oeuvres originales, pour l'authenticité, la nostalgie d'une époque que je n'ai pas connue, on est jamais né pendant la bonne décennie.