Vendredi 14 mai 2010 à 19:55

J'ai fait mon grand ménage de printemps, j'ai passé l'aspirateur dans tous les coins et recoins, suivis du chiffon et du produit multi-surfaces. On a planté des p'tits clous dans les murs pour combler enfin le vide qui traîne depuis un an, mais maintenant il faut encore remplir les cadres. J'ai un petit pincement au coeur à l'idée de décorer ma chambre alors qu'il ne me reste plus que quelques mois à passer ici à temps plein. J'ai repensé à Versager qui croyait il y a trois ans que quand je parlais du brevet, c'était de l'humour pour évoquer le bac. Mais non, j'avais bien quinze ans, même s'il pensait que j'avais mon âge actuel. Ca m'a donné envie d'aller feuilleter mes articles de fin troisième, pour voir si j'aurais pu les écrire aujourd'hui, j'ai creusé encore plus profond que d'habitude. Et je n'ai eu aucun mal à me reconnaître. Je parlais déjà comme un charretier, et je ça m'arrivait même déjà de dire "la bonne blague". Et c'était le bordel dans ma tête. Je pourrais très bien réutiliser certains textes aujourd'hui, à mon plus grand déplaisir. Ils ont toujours autant de valeur. Il y avait aussi quelques photos astucieuses. Vraiment, je suis une source infinie d'étonnement.

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Vendredi 14 mai 2010 à 0:10

Tout allait bien dans ce petit bar, jolies lumières, couleurs chaudes, chacun sa bière à sa façon, on mangeait des tartines, le jazz manouche envahissait nos oreilles et il fallait crier pour s'entendre. Il n'y avait pas de place pour les pensées gênantes. Mais quand nous sommes sortis dans les rues, que nous avons parcouru la ville au pas de course, sous la pluie dans la nuit, la mélodie s'est imposée toute seule.

Ces villes bidons, villes perdues, on s'accroche à ses certitudes.
On donne des sourires qui dépannent mais dans ma tête c'est peine perdue.
Je vous jure que c'est vrai
Même vivre me tue.
Est-ce qu'il faut est-ce qu'il faut est-ce qu'il faut
Les qualités jamais les défauts ?
Est-ce qu'il faut pour de vrai...
Que ça sonne faux ?

Le quatrième vers est un peu dramatique, je me l'accorde, mais si on le prend au douzième degré, c'était parfait. Il y avait le martèlement de la guitare sous mes pas. Raser les murs, se faufiler entre les gouttes qui tombaient espacées, et s'appuyer à l'abri sur une grande porte d'immeuble en attendant les retardataires. Il y a toujours des cascades qui tombent des toits pour vous envoyer de l'eau sur la joue en guise de larme. Nous avons changé trois fois de chemin, et j'ai décidé de marcher encore, sous un parapluie avec Basile comme ça faisait longtemps, et j'aurais pu marcher encore et encore, la fatigue avait disparu, même si elle revenue après le punch, m'assommant d'un seul coup, et j'aurais été incapable d'aller en boîte comme c'était prévu à la base. Dans la voiture, j'ai trouvé une fois de plus mes sourcils froncés en forme de soucis. Les sourcils que j'arbore en ce moment même.
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Vendredi 7 mai 2010 à 18:03

Vacances. Ca fait du bien quand ça s'arrête, une semaine de bacs blancs, même si j'ai préféré me lever le matin pour une journée de faux examen que pour une journée de cours habituelle. La fin s'est pointée hier à dix-sept heures, en partance pour un weekend de trois jours. Mais la délivrance n'était pas encore venue, j'ai à peine eu le temps de rentrer chez moi hier soir et d'expliquer à mon grand-père au téléphone que j'avais échoué au concours d'orthophoniste, que je devais repartir, allez-dépêche-toi-c'est-toi-qui-conduit, pour une réunion au travail de ma mère. Car je vais travailler au centre aéré cet été. Et hier soir avait lieu la réunion de préparation et de programmation du CLSH. Quand je suis arrivée, elles étaient assises autour de deux tables rondes sur de minuscules chaises pour enfants. Les lieux ne me sont pas inconnus, même s'il y a tout le temps des travaux. La réunion s'est déroulée dans la joie et la bonne humeur, en quelques heures j'ai eu l'impression de comprendre tout un tas de choses sur le monde, et sur le travail de ma mère. Il fallait réfléchir aux activités, et surtout, à comment on allait les désigner dans le programme destiné aux parents. En fait, c'était un peu comme une dissertation : une fois qu'on avait dégagé trois axes, un pour chaque semaine, il fallait encore les diviser en sous-parties, et évidemment, la troisième partie est toujours plus abstraite et plus difficile à remplir. Au début je me suis contentée d'observer, et une fois que j'avais compris comment ça marchait et qu'il me venait quelques idées, je me suis permis d'intervenir de temps en temps. Il arrivait souvent que quelqu'un propose une idée et que personne ne l'entende (à part moi ?) puis que quelqu'un d'autre la propose une minute après et soit acclamée. J'ai déjà eu l'impression de remarquer un tas de trucs au niveau des relations entre collègues. Moi, comme je suis fille de, on m'écoutait quand je parlais assez fort. Les deux jeunes d'en face prenaient souvent des vents et on se souriait, parce que ça m'emmerdait pour elles. Une ou deux fois, elles m'ont encouragées à les soutenir quand je leur balançais par-dessus les tables que j'étais d'accord avec elles. La fille de la chef de groupe était là aussi, elle n'a que deux ans de plus que moi et on s'est connues quand on était plus jeunes. Globalement, même si j'ai remarqué quelques failles, l'ambiance est bonne. Je sais que ne vais pas me sentir seule pendant ces trois semaines de juillet. Je me suis laissée gagner par l'excitation. Je ne sais absolument pas comment je vais m'y prendre avec les gosses, mais je vois venir cette expérience nouvelle avec envie.

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Mercredi 5 mai 2010 à 21:34

Bon, commençons par les nouvelles utiles, j'ai lamentablement échoué au deuxième tour du foutu concours. Mais c'est pas grave parce que je le savais et que c'est déjà un exploit d'avoir réussi le QCM, sachant que c'est mon premier concours et que j'y suis allée les mains dans les poches. A l'année prochaine donc, Besançon me voilà.
Ensuite, les maths de ce matin, j'ai bien aimé. C'était vachement plus cool qu'un DM dans les annales à faire à la maison. Ce soir je dois, et j'aurais déjà du commencer, m'atteler à la SVT. Mais j'ai été prise d'une envie subite de jouer du piano, alors j'ai sorti le "jouet" de son carton, comme dirait Celui-qui-a-un-vrai-piano-dans-sa-chambre, et j'ai fait quelque chose de blasphématoire. Et c'était tout simplement jouissif. (Non, je n'ai pas fait l'amour sur le "piano" si c'est la question que vous vous posez (Comment ça vous y auriez même pas pensé et c'est moi qui ait l'esprit mal tourné ?))
Là je suis en train de me creuser la tête pour faire une transition entre ça et l'aventure que j'ai envie de raconter, mais je ne trouve pas. Bref. J'ai de nouveau brillé par ma soit-disant insolence. Voyez-vous, au LSK, les femmes de ménages - pardon, c'est vrai que c'est péjoratif comme terme -, je disais, les agents d'entretien, sont archi-susceptibles. Elles se sentent agressées pour un rien et répliquent en jouant au jeu de celui qui sera le plus agressif, il y en a même une qui cherche le moindre prétexte pour nous engueuler même quand on ne fait rien et qu'on ne leur parle pas. Il y a un truc avec lequel elles ont du mal, c'est qu'on stationne devant les baies vitrées. Ce que nous faisions avec Niko après le bac blanc d'allemand, en attendant l'heure des bus. En les voyant arriver, Niko a tout de suite eu le réflexe de déplacer ses affaires un mètre plus loin vers les deux petites tables, seuls espaces qu'on a le droit d'utiliser à cet endroit-là. Mais nous n'avons pas été assez rapide, et la spécialiste des altercations nous a demandé d'un ton aimable comme une porte de prison : "Qu'est-ce que vous faites dans les couloirs ?" (déjà, c'est même pas un couloir, c'est un palier. Si encore on traînait dans les couloirs des salles de cours, je comprendrais qu'on nous dégage, mais là, c'est le palier du premier étage, un endroit où on ne dérange personne tant qu'on ne crie pas). Bref, je me suis pas arrêtée dans ma translation vers la table et j'ai répondu naturellement : "On attend que ça se passe." Et c'était la phrase qui fallait pas. "Tu quoi ?" "Ben, j'attends que ça se passe." "Que quoi se passe ? C'est pas une réponse, ça !" (et encore, je ne suis pas sûre que ça rende bien à l'écrit). J'ai dit que j'attendais que l'heure passe pour que nos bus arrivent, et elle a rajouté une couche de réprimandes et de regard qui lance des éclairs, du genre j'ai pas à lui parler comme ça, je sais même plus ce qu'elle m'a dit, ni si j'ai encore parlé, ni où j'ai regardé, mais en tout cas, la CPE est arrivée et m'a dit : "On parle pas comme ça à un adulte." J'étais estomaquée. Je voyais pas ce qu'elle entendait par "comme ça", j'ai tenté de me défendre, parce que je suis pas du genre à m'écraser quand je vois pas où est ma faute, en disant que je n'avais pas pris de ton insolent et que j'avais juste dit ça comme ça, sans réfléchir, ça voulait juste dire que j'attendais que le temps passe et que les bus viennent, elles m'ont toutes engueulée en même temps, et que ça se voit que j'ai pas réfléchi avant de parler et que je ferais mieux de faire attention à ce que je dis, parce que si tu veux être respectée, faut respecter les autres, et là je leur ai manqué de respect, et comme j'essayais d'en placer une au milieu de leur bordel, la Marseillaise, qui sait pourtant être sympa des fois, m'a demandé si j'avais envie de venir en colle un samedi matin. J'ai dit non ou un truc dans le genre, mais j'ai pas baissé les yeux en attendant qu'elles la ferment, je suis retournée vers ma table en marmonnant pour les gens qui étaient autour - ce qui n'était probablement pas très respectueux. Elles ont enfin daigné se barrer. Je ne me suis rendue compte qu'après du truc le plus énorme de l'histoire : "On parle pas comme ça aux adultes." Au début j'avais d'abord été choquée que la CPE défende les techniciennes de surfaces, non seulement parce que ces dernières cherchent toujours quelque chose à nous reprocher en essayant de nous intimider avec leurs "Je peux vous faire coller, hein !", alors qu'on sait tous très bien qu'elles la ramèneraient moins devant quelqu'un qui a une réelle autorité, mais surtout, je ne comprenais pas ce que j'avais dit de mal. Mais ce qu'il y a de plus effarant là-dedans, ce n'est pas le "on ne parle pas comme ça", c'est le "on ne parle pas comme ça AUX ADULTES". J'ai dix-huit ans révolus. Je suis légalement adulte, même si je suis techniquement en position faible en tant qu'élève de lycée, et même si le personnel a vingt ou trente ans de plus que moi. Et même si je n'étais pas encore majeure, ça ne fait pas tant que ça la différence entre la gamine insolente et l'adulte respectable. Justement, en parlant de respect. Il est où le respect quand les plus jeunes n'ont pas le droit d'utiliser certaines tournures de phrase avec les plus âgés, tandis que ceux-ci ont le droit de nous accuser et de nous menacer de punition en cas d'écart à cette règle ?
J'ai réfléchi après. Je me suis quand même demandé si j'avais vraiment utilisé des mots injurieux, ou moqueurs, ou méprisants, ou impolis. J'ai pensé à mes profs et je me suis dit qu'avec eux je pouvais parler comme je voulais, ils ne le prennent pas mal, ils sont trop intelligents pour ça. Je me suis demandé si on pouvait se permettre d'employer un langage de tous les jours avec eux parce qu'on se connaît un peu et qu'on sympathise avec certains. Et là, ça a fait tilt. On se parle d'égal à égal. Pour la bonne et simple raison que les profs nous traitent en adultes.
Et en même temps, c'est vrai que j'ai déjà constaté que dans les magazines "pour adultes", ou plutôt pour ménagères, la rubrique "vos ados" mentionne les jeunes autour de quinze ans. Ils commencent même à douze voire onze, et avec un peu de chance, ils vont jusqu'à dix-sept en fin d'article, comme pour conclure sur une ouverture. Mais c'est quand même très rare que l'âge de dix-sept ans apparaisse encore dans les articles sur les adolescents, et alors dix-huit, je vous en parle même pas, ça n'existe nulle part. (Bon d'accord, je ne m'appuie que sur le Femina et sur quelques Psychologies pour faire mon étude, mais quand même). En gros, ce que je voulais dire par là, c'est que si on est même plus considérés  comme des ados par l'hebdomadaire le plus lu en France, alors le respect, ça peut pas marcher si on nous traite comme des enfants.

Mardi 4 mai 2010 à 18:34

Bien le bonjour entre deux bacs blancs. J'avais voulu commencer un article par cette même phrase hier, mais le temps que je me décide à écrire, cowblog avait un problème. J'avais fait des pronostics, je cite : "Je penche plutôt pour une épreuve longue en géo, sur la mondialisation, et une épreuve courte en histoire puisque seul le chapitre sur la Guerre Froide est commun à toutes les terminales, ne laissant donc pas de choix du sujet. Ou alors une carte sur la Méditerranée, comme par hasard puisque je n'ai pas cette carte dans mon cours." Alors effectivement, on a eu droit à une majeur de géo, donc exit les cartes, ce qui n'est pas plus mal puisque... je n'avais pas pensé à emmener mes crayons de couleurs. J'ai changé mes pronostics juste avant l'épreuve, ayant appris que tout le monde n'avait pas vu la mondialisation. Enfin bref, c'était le petit suspens du matin, chacun y va de ses hypothèses et c'est l'effervescence au moment de la distribution des sujets. J'ai écrit la meilleure compo de géo de ma vie, mais c'est pas pour autant que ça va être bien. Et ça fait déjà deux bacs blancs sur deux où je sors avec un quart d'heure d'avance. Et dire que quand on est à la maison on met des jours et des jours à pondre une dissert' de philo parce qu'on n'est pas sous pression... L'épreuve d'anglais, on n'en parle même pas, en deux heures et quart c'était torché, et beaucoup de monde était déjà dehors. On a tellement l'habitude de faire des rédactions de trois cents mots en quarante-cinq minutes, et des compréhensions écrites en cinq minutes de plus, que trois heures pour le tout, c'est largement superflu.
On se pointe dans la salle en avance, on reçoit nos sujets à l'heure, on sort avant la fin du temps limite, on se regarde et on se marre, on a l'air con des fois, quand on a une chaise qui grince, ou le ventre qui gargouille, ou qu'on essaye de faire coucou à Quentin qui est en face au CDI. Mais ça se passe toujours dans la joie et la bonne humeur. C'est cool. On peut dire que le pire est passé, si l'on considère que le pire est l'Histoire-Géo. Demain matin, les maths. Il faut encore que je revois tout ça et je suis épuisée, toute la journée j'ai baillé devant mes copies avec les yeux qui brûlent. J'ai gardé les cheveux attachés. Quand je m'attache les cheveux, c'est comme si je portais un bleu de travail ou un vieux jogging, je ne le fait que pour le sport ou pour travailler sérieusement à mon bureau. Du coup je me sens toute drôle avec ma queue de cheval et mon sac à main en cuir. M'enfin. Comme dirait Céline, on va pas parler de révisions et de bacs blancs pendant deux heures.
Je suis en plein dans une période Pink Floyd. Samedi soir chez Diane j'ai fait une découverte épatante grâce à Titouan, et j'ai usé et abusé du Fisheye.

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Ces photos ne sont pas les plus choquantes, mais il y en a certaines que je ne publierais pas sans autorisation !

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