Lundi 12 juillet 2010 à 19:43

Arriver au boulot à 7:30, rentrer à la maison à 19:00. Ouais. J'ai passé toute la matinée enfermée, d'abord le petit déjeuner, puis le nettoyage énergique d'une table parce que la toute récente éducatrice de jeunes enfants n'avait pas pensé que le vernis-colle, ben ça colle. Ensuite un rapide atelier sensoriel, et j'ai fini à la pâte à modeler, et les petits sont restés longtemps, ils ne voulaient pas sortir, et la pâte à modeler c'est chiant parce que c'est gras et que ça se fout sous les ongles, et je commençais à devenir dingue à l'intérieur avec les volets fermés. Puis j'étais de sieste l'après-midi. Après avoir endormi Kellian, j'ai failli sombrer moi aussi, et pourtant j'étais assise inconfortablement. Je voulais appeler l'auto-école en rentrant, mais mon départ a été retardé par la lecture, et ma mère a mis dix minutes à retourner chercher des affaires qu'elle avait oubliées alors qu'on était déjà au parking. Résultat, une demi-heure de retard, une demi-heure de trop. Je n'ai plus de salive. Ce soir, je veux voir Kill Bill volume deux, et qu'on ne me fasse pas chier.

Dimanche 11 juillet 2010 à 23:56

Et donc mes parents ont voulu organiser une grande fête pour mon bac. Enfin, ça c'était le prétexte. Parce que bon, c'est vraiment pas une surprise que je l'aie, et je trouve ça d'une prétention absurde d'inviter plein de gens pour fêter ma mention très bien, genre exhibition de la fierté de la famille. Mais ça m'allait très bien de pouvoir inviter mes amis par la même occasion. Sauf qu'entre ceux qui étaient en vacances, ceux qui avaient déjà quelque chose de prévu et ceux qui ont eu un empêchement de dernière minute, j'avais finalement une amie et demi auprès de moi (Céline compte pour un demi parce qu'elle est partie à 21:15). Mais c'était très sympa. Même si je pense toujours que mes parents ont pris ma réussite au bac comme prétexte pour inviter tous leurs amis, ce qui m'a placée dans le rôle du récipiendaire et qui fait que j'ai même reçu des cadeaux ! Non mais n'importe quoi. Je n'invite pas les gens pour qu'ils m'offrent des choses (d'ailleurs je ne les ai même pas invités). Et loin de moi l'envie d'être au centre de l'attention. J'ai essayé de placer que Diane avait eu 16 en philo, mais on ne m'écoutait pas. M'enfin, si l'on exclue ces quelques incidents, c'était plutôt chouette. Nous avons eu peur quand les nuages menaçants se sont pointés et qu'il a commencé à pleuvoir pile à 19:00, mais heureusement la pluie était très peu dense et n'a pas duré bien longtemps. Elle a même servi à rafraîchir l'atmosphère de quelques degrés. Disons que l'après-midi, pendant les préparatifs, je transpirais dans la cuisine avec le four allumé. Mais quand on sortait sur la terrasse, on se rendait compte qu'il ne faisait finalement pas si chaud que ça dans la cuisine. Trente-six degrés à l'ombre, on les sent passer. La pluie était au final bienvenue, même s'il faisait encore trente degrés après 21:15. Au moins il faisait bon sur la terrasse quand la nuit est tombée. Il y avait des éclairs au loin, mais nous avons été épargnés. Mes parents ont mélangé les voisins, les amis d'enfance et la famille, certains ont peut être eu un peu peur. Les voisins étaient bourrés et bruyants comme à chaque repas de rue ; j'ai l'habitude et j'aime plutôt bien, j'espère juste que les autres ne nous ont pas trop pris pour des fous ! Et puis sinon, tant pis. Voilà, c'est difficile de résumer. C'était une belle soirée d'été avec un superbe apéritif, tant en boisson qu'en grignotage, suivi de saucisses grillées avec buffet de salades, et enfin buffet de desserts, tous délicieux ! Sans oublier la musique ; il faut dire que mon père a préparé sa compil' pendant quelques jours, et qu'elle était évidemment très réussie. Les ingrédients essentiels d'une bonne soirée d'été familiale, quoi.

Jeudi 8 juillet 2010 à 13:06

Alors pour la petit histoire, je travaille avec ma mère dans un centre aéré pour enfants de trois à six ans. Je suis actuellement en congé puisqu'à coup de dix heures non-stop par jour, trois ou quatre jours dans la semaine c'est suffisant. Je ne savais pas du tout ce que ça allait donner. Je ne savais pas du tout si j'aimais les enfants, ni comment m'en occuper, ni comment avoir de l'autorité. Aux réunions préparatoires, les collègues m'ont dit : "T'en fais pas, tu sais, nous aussi on est stressées avant chaque CL, et puis en fait ça vient tout seul, tu verras, y aura pas de soucis." Ca ne résolvait pas la question que je me posais et à laquelle personne n'aurait songé : "Est-ce que j'aime les enfants ?". Et puis en fait. J'ai du commencer par beurrer des tartines pour le petit déj' (et rencontrer la sehr sympatisch cuisinière dont j'ai longtemps entendu parler). J'observais un peu. Un petit blond a salué les jumelles d'une manière trop craquante, je ne peux pas vous le rendre à l'écrit.
<< Bonjour Dahlia, bonjour Yasmine.
- Non, elle c'est Dahlia et moi je suis Yasmine.
- Bonjour Yasmine, bonjour Dahlia. >>

Il s'est avéré que le mignon petit blond était aussi un intelligent emmerdeur sans limites. Du genre rusé. Mais il y en a quelques uns, des effrontés et des casse-couilles. Je regardais le petit déjeuner et un autre petit m'a demandé :
<< Comment tu t'appelles ?
- Lise.
- Lise.
- Et toi ?
- Gautier. >>

Gautier fut le premier à se soucier de mon existence, et à partir de là, c'est moi qui suis allée vers les enfants et qui leur ai demandé leurs prénoms. Ils sont quarante-cinq, mais je m'en sors très bien pour les mémoriser, même si parfois j'ai des trous parce que je n'avais jamais entendu ce prénom avant (Bader, Zaydan), ou parce qu'ils finissent par tous se ressembler : Mélisse, Mélissa, Melya, Lia, Leyna, Nina, Yliana, Anissa... Au début j'avais parfois du mal à me remettre Abida, parce que ça me faisait penser à Abidal mais aussi à Ibiza, ou encore à Amidala. Abida est très discrète. Elle ne dit rien, sauf quand elle pleure. Elle a tout le temps l'air triste, s'assoit dans un coin et ne bouge plus, et quand je lui parle, elle ne répond pas, même aux questions où la réponse est oui ou non. "Tu veux manger ?" Elle ne dit rien, ne hoche même pas la tête, mais me fixe sans ciller. C'est tout de suite plus difficile avec ce genre de cas. Il y a aussi ceux qui parlent mais dont on ne comprend pas un mot parce qu'il sont encore petits et qu'ils baragouinent un charabia très éloigné du français ("Tu dis vraiment n'importe quoi.", a dit Hugo, d'un air suffisant, à Marie-Thérèse qui est une baragouineuse hors pair). Et leur grande spécialité, à tous, c'est de répondre oui quand je leur demande s'ils veulent un truc ou s'ils préfèrent un autre. Du coup, il vaut mieux poser deux questions indépendantes.
Le premier jour, j'ai déjà reçu trois dessins. Dix heures d'affilée, sans pause, c'est quand même un peu lourd. J'ai croisé une autre collègue de ma mère qui s'occupe des bébés cet été, elle m'a demandé si ça allait et m'a dit : "Tu vas bien dormir ce soir !". Le matin, ça va. Mais à partir de 15:00, quand je sais qu'on en a encore pour trois heures, je commence à trouver le temps long. Le pire, c'est la sieste. Lundi après-midi j'ai fait de la peinture avec les grands (et frotté leur fringues devenues multicolores), mais hier, j'étais de sieste avec les petits. Au début, quand il faut les aider à s'endormir, il y a de quoi faire. J'ai mis le grappin sur le petit Lorenzo qui faisait du bruit, et je suis restée avec lui jusqu'à ce qu'il s'endorme complètement. Je me suis ensuite assise sur le matelas d'à côté, entre lui et Magdalena qui était la dernière encore réveillée. Nathalie était partie, n'arrivant pas à la calmer. Je ne me suis pas approchée d'elle pour ne pas la faire causer. Je me suis étalée sur mes matelas en attendant que Mag s'endorme, et quand ce fut le cas, que toute la salle était plongée dans le sommeil et qu'il ne restait plus qu'Isabelle et moi comme adultes, j'ai posé ma tête. J'ai failli m'endormir plusieurs fois alors je me suis redressée et j'ai attendu que le temps passe en position assise. Julie, qui a deux ans de plus que moi et en est aussi à sa première fois en centre aéré, est revenue dans la salle. Nous nous lancions des regards complices de temps en temps, pour nous donner du courage dans la lutte contre le sommeil. A quatre heures, elle est partie préparer le goûter, et Isabelle et moi devions réveiller les enfants pour aller manger. Les réveiller implique aussi de les rhabiller et de vérifier les quelques couches des tout petits. Isabelle est aveugle (mal-voyante serait plus politiquement correct, mais ce n'est pas qu'elle voit mal, c'est qu'elle ne voit pas) mais assure tout à fait pour réveiller et habiller les gamins, à condition de trouver leurs fringues. Les gosses adore sa chienne, Maya. Une petite nouvelle avait peur au début, mais je lui ai montré qu'elle était gentille, qu'on pouvait la caresser, et finalement, c'est elle qui me prenait la main pour qu'on aille caresser Maya. J'avoue qu'après la séance rhabillage, entre Isabelle qui ne voit pas et les enfants qui ne parlent pas, je ne savais plus du tout qui savait faire quoi et à quel niveau chacun pouvait se débrouiller seul.
C'est là qu'on fait la connaissance de l'instinct maternel. Ben mince alors, pour une surprise, c'en est une.

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Dimanche 4 juillet 2010 à 16:28

Hier je me suis réveillée avec la rage au moment où j'ai réalisé que mon départ en vacances coïncidait avec un jour où j'avais une sortie de prévue. Bilan : j'ai trois projets pour le mois de juillet. Déjà que trois pour un mois, c'est rien du tout, il fallait en plus que l'un d'eux tombe le jour où je me barre à Valras. Et en plus c'est moi qui roule. Et pour quoi ? Pour aller lire inconfortablement, barboter un peu dans la Méditerranée grise, m'enduire de crème solaire et avoir la peau poisseuse pendant une semaine alors que j'ai déjà des boutons plein le dos. Comme si ce n'était pas suffisamment déprimant, il fallait encore que ça m'empêche de voir certaines personnes. La journée commençait mal. Je suis sortie prendre mon petit déjeuner sur la terrasse, il n'y avait pas un souffle de vent, et les 28°C à l'ombre à 10:30 étaient déjà lourds. Je sais très bien qu'à Valras je me lèverai, je marcherai en pyjama jusqu'au thermomètre où je lirai 24°C, avec du vent froid. Le ciel ne restera pas bleu toute la journée. Et dire que dans le chapitre de géo sur la Méditerranée, on n'a parlé que de chaleur et de sécheresse ! J'ai entamé le sujet du départ en vacances avec ma mère, et comme souvent, elle ne voyait pas le problème. Sauf qu'elle avait raison : "Mais Lise, on part le 23, pas le 18 !". Et c'est là que j'ai compris que je faisais la gueule depuis une heure parce que je m'étais plantée de date. Il faisait soudainement plus beau. J'avais involontairement tronqué mon mois de juillet, comme si les vacances n'étaient pas assez courtes ! Mais la vérité venait de lui rendre sa durée normale, et ma bonne humeur par la même occasion.
Mon frère dormant chez un copain, nous en avons profité pour regarder Kill Bill, volume 1. Après le premier coup de feu ("Mais Bill, c'est ton bébé."), il m'a suffi d'entendre la première note de la musique du générique pour être conquise. J'ai poussé un grand : "HHHHHAAAAAAAAN !" et j'ai ouvert encore plus grand mes oreilles à cette mélodie si pure, celle qui me donne envie de pleurer sur scène quand je tiens Ade morte dans mes bras et que Quentin lance sa réplique. La musique sur laquelle je me relève, enjambe le corps, m'empare de la caméra et m'adresse aux spectateurs pour la première et dernière fois. Bang bang, l'essence de cette chanson et ce qu'elle produit en moi sont la même chose. J'étais en totale soumission devant ma télé. Monsieur Tarantino, voilà déjà deux films où vous me scotchez dès le générique. Et puis Uma, je suis évidemment amoureuse d'elle. Arrivée à la fin du film, je n'avais qu'une envie : enchaîner avec le volume 2. Mais il était déjà minuit et mon père devait se lever tôt ce matin. Une véritable torture que de ne pas savoir la suite (ou le passé).
Peu après, un formidable orage a éclaté. J'ai pensé à Chloé qui campait pour les Eurocks et j'ai prié pour que l'orage épargne le Malsaucy. Au moment où j'allais entrer dans la baignoire pour prendre ma douche, l'électricité a été coupée. Je suis sortie de la salle de bain munie d'une robe de chambre. Noir total dans le couloir, et mes parents étaient déjà couchés depuis un moment. Un puissant éclair a illuminé tout l'intérieur de la maison en une fraction de seconde, et j'ai entrepris de descendre les escaliers accroupie en m'accrochant bien à la rambarde, trop de sécurité ne fait pas de mal. Un éclair me faisait de la lumière de temps en temps. J'ai atteint le rez-de-chaussée au moment où je m'y attendais, je me suis relevée, ai trouvé le mur sans hésitation et je suis rentrée dans la cuisine. Au moment où j'ai posé la main sur le tiroir qui contenait la lampe de poche, le courant est revenu et la lumière fut. Tout ça pour ça, ouais ouais. Et puis j'ai fait un tas de rêves tous plus invraisemblables les uns que les autres. Et en plus ils n'étaient pas infondés. Les deux mecs qui proposaient que je leur fasse des choses alors que je voulais tranquillement essayer une paire de chaussures dans un magasin (étonnantes d'ailleurs, les chaussures, mais ça au moins je sais que ça vient de ), c'était Kill Bill. Les amis amputés d'un bras ou d'une jambe, c'était Kill Bill sans aucun doute. Par contre, les fusillades dans un collège et le massacre d'enfants de la maternelle, ça ce n'était pas Kill Bill. C'était peut être le boulot en centre aéré avec les 3-6 ans que je commence demain, allez savoir. C'est quand même dingue qu'un film qui ne me fait pas peur, et qui au contraire m'éclate tout à fait, vienne se glisser dans mon inconscient pour y couper la jambe de la personne que j'aime le plus. J'ai hurlé dans mon rêve et je me suis réveillée en sueur, comme dans les livres, avec même un sursaut vers l'avant, si je n'affabule pas. J'ai aussi le souvenir d'une respiration saccadée, mais peut être que je l'ai inventée. J'ai mis très longtemps à revenir complètement dans la réalité, mais ça n'a pas empêché mon inconscient de frapper encore par après.  Le rêve dans lequel je passais mon bac et oubliais de faire toute la partie expression en allemand, m'assurant une note maximale de 10/20, vient de faits réels exagérés et non vécus par moi. Et mes vieilles peurs intestines qui se sont glissées un peu partout, qui reviennent régulièrement et dont on m'a parfois apporté des preuves au réveil. Je m'en souviens avec une telle précision que les images me poursuivent dans mon état éveillé. Avec les coups de soleil qui démangent depuis une semaine, la transpiration et les cheveux qui tombent sans arrêt dans le dos, me donnant l'impression d'être parcourue de petites bestioles, l'air sur la poitrine, la peau qui colle, ma vie sociale réduite, j'ai les nerfs à fleur de peau. Je ne sors pas de mon humeur Bang Bang.

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Jeudi 1er juillet 2010 à 17:17

Les surlendemains de spectacle sont encore pire que les lendemains. De l'amertume, de l'amertume, et encore de l'amertume. Et de la solitude surtout. Il y a deux jours nous étions encore ensemble. Le filage n'avançait pas à cause de la création lumière, Diane et moi étions agressives à force de traîner par terre à ne rien foutre, et on nous le rendait parfois. La journée avait commencé en beauté, quand nous avons découvert l'article qui nous tenait lieu de publicité dans le journal. C'est vraiment dommage que j'aie oublié ma photocopie, parce que ça valait le coup d'oeil. Le journaliste avait écrit dans l'accroche que notre pièce s'intitulait "Biosphère, je bloque donc je suis". Fou rire général. J'ai ri pendant dix minutes, répétant sans cesse : "Mais c'est pas possible, mais c'est dingue, mais c'est quoi ça, mais j'hallucine !". Et l'article expliquait tranquillement que l'on traitait le sujet de l'Internet et des blogs vidéos. D'où la biosphère, vous comprenez. Personne, à l'Alsace, n'a été foutu de se rendre compte que le monde virtuel et la biosphère, ça n'a rien à voir, ni que le verbe associer au mot blog n'est pas le verbe bloquer. Yo am'l, che bloque donc che suis, hè. Certes, le vieux journaliste avait un bon accent de vieil alsacien. On arrive donc à comprendre pourquoi il a écrit je bloque à la place de je blogue. Mais de là à transformer "Blogosphère, je blogue donc je suis" en "Biosphère, je bloque donc je suis", il y a un pas de géant. Bravo Lam, bravo l'Alsace, merci pour cette excellente pub, quoi. Et il y avait d'autres trucs honteux qui traînaient dans l'article, du genre, sous la photo de Quentin : "la salle du Relais Culturel va se transformer en classe d'informatique où les jeunes comédiens vont se confronter à leur avenir". Les mots ne sont peut être pas exacts, je n'ai pas l'article sous la main, mais le coup de "classe d'informatique" et "se confronter à leur avenir", ça c'est texto. Et c'est aussi pas du tout ce qui se passe dans la pièce. Bon, l'avenir, passe encore, mais quitte à utiliser le verbe confronter, le COI (complément d'objet indirect) incontournable est "leur image". J'ai donc bien ri, mais d'un rire nerveux, époustouflé, meurtrier. Voilà donc pour l'incident regrettable de la journée. Mais il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Et quand on prend du recul, c'est toujours marrant à raconter. C'est comme les plots VLC. Impossible de faire disparaître le logo du logiciel quand on ne projetait pas de vidéo sur les écrans. Enfin, Quentin a bien trouvé un moyen, mais c'était pas ce qu'il y avait de plus pratique, et ça ne marchait que pour un écran sur trois, alors. Et donc, ces chers cônes de travaux oranges et blancs nous ont accompagnés tout au long de la représentation. Ah, l'informatique. Même au Relais on ne peut pas toujours lui faire confiance. Mais sinon, le clip de Ma soeur est une conne est passé quelques fois dans la journée, à notre plus grand plaisir, et nous avons beau l'avoir regardé des dizaines de fois, il est toujours aussi drôle. C'était bien aussi de ne pas avoir le public juste à nos pieds, mais plus loin et plus haut. La fin de la pièce est arrivée bien vite. "A LA CREATION LUMIERE, FABRICE !" "Fabrice ? Tu veux dire Vincent ?" "Merde ! EUH, VINCENT !!!". C'était un grand plaisir de voir monter quelques anciens sur la scène pour nous aider à tout ranger en un temps record, avant d'aller assister à un concert du Blues Band mieux que jamais. J'ai passé quasiment tout le concert sur les genoux, à raviver mes écorchures, en mitraillant mes musiciens préférés, comme d'habitude. Puis un chapeau a jailli de derrière les saxophonistes, et j'ai eu un réflexe de dingue, j'ai tendu le bras gauche à une vitesse insoupçonnée et j'ai saisi le chapeau de Tibo au moment où il arrivait devant les genoux d'autres demoiselles du premier rang. Tout ça en hurlant bien entendu. Et puis j'ai pris Niko à parti "Je l'ai eu, je l'ai eu !", parce que je venais juste de réaliser que j'avais braillé tel un animal et que personne ne méritait ça. Alors j'ai mis le chapeau sur ma tête et j'ai continué de danser sur les genoux en prenant des photos, avec la certitude qu'on ne pourrait pas me refuser le titre de première groupie. Bien sûr, il y a aussi les groupies de Fabien, mais ce n'est pas pareil. J'ai vu qu'une des filles debout au-dessus de moi me regardait parfois avec insistance, mais je l'ai laissée me dévisager pendant que je me tortillais en chantant, chapeau et reflex numérique à l'appui. Puis j'ai encore fait une petite incursion au moment des présentations, histoire de dire que Quentin avait fait les vidéos de la pièce, parce que putain je m'en voulais de ne pas y avoir pensé plus tôt, alors tant pis si je faisais plus groupie que jamais. Et donc, c'était encore plus génial que d'habitude, et j'avais d'ailleurs lâché toute ma famille pour aller apprécier ça en solo du plus près possible. La soirée s'est terminée autour d'un dernier Ice Tea, même si Francis avait l'air réticent à nous laisser entrer dans le bar. On a dit qu'on organiserait quelque chose avec les sous récoltés, et puis voilà. Je me rappelle m'être arrachée le coeur plusieurs fois tout au long de cette journée du mardi 29 juin, et ma dernière mutilation fut due à l'absence de gros câlin final. Et je continue depuis deux jours, et je retourne le couteau dans la plaie en écoutant Europa (Earth's Cry Heaven's Smile) de Santana, que Morgan nous avait si divinement joué. Les surlendemains de spectacle, c'est encore pire que les lendemains.

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S'il n'y avait pas eu la tête de ce sympathique monsieur...

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