Lundi 20 décembre 2010 à 0:56

Bon, il faut quand même que je vous mette à jour. Ces dernières semaines je n'ai pas été très bavarde pour cause de préparation au concours de Besançon qui a eu lieu jeudi, mais pendant ce temps ma vie sociale s'est enrichie et personne n'est au courant. Vous commenciez à comprendre que je passais presque tout mon temps avec Ségolène. Il y a trois semaines, Doriane a fait son entrée dans ma sphère (cf les cours de B.C.). Doriane, c'était la copine numéro un de Ségo, mais nous ne nous étions jamais retrouvées ensemble. Pour moi, c'était la fille un peu rock'n'roll, lointaine parce que belle, et qui de ce fait suscitait l'intérêt des garçons de la classe. Ségolène m'avait parlé d'elle, lui avait parlé de moi, et puis un soir après les cours nous sommes allées nous acheter des churros/crêpes/gaufres toutes les trois. J'étais joyeuse ce soir là, et je chantais Break On Through dans la rue. Quand Doriane m'a entendue, elle a dit à Ségo : "Mais pourquoi tu me l'avais pas dit ? C'est la première chose que t'aurais du me dire à propos de Lise, qu'elle écoute les Doors !". Le lendemain j'ai remarqué le People Are Strange sur sa trousse. Nous nous sommes assises ensemble pour un cours, encore un peu timides, puis nous avons passé plusieurs cours toutes les trois, à discuter, baver sur la gueule des filles qu'on ne peut pas blairer, puis du temps en dehors des cours, et un repas au RU. Quelques jours plus tard, un cours avait été rajouté dans notre emploi du temps. J'y suis allée parce que Ségolène avait insisté pour que je vienne, et Ségolène n'est pas venue parce qu'elle pensait que je n'irais pas. Doriane et moi avons alors passé les deux heures entières à nous raconter nos vies respectives, sans rien noter du cours (don't worry, c'était juste un récapitulatif de ce que nous avions déjà vu). Voilà comment j'ai découvert que Doriane et moi nous entendions bien.
A peu près en même temps, il y a deux semaines, est apparue Soledad. Un jour, Ségo m'a dit qu'elle allait danser la salsa avec Soledad. C'est qui Soledad ? Ah, donc elle s'appelle Soledad, elle. Le lendemain, Ségo et moi nous apprêtions à aller chez elle après les cours quand nous avons croisé Soledad, qui justement la cherchait. Nous l'avons embarqué avec nous pour tout l'après-midi. Tous les cours et les partiels suivants, et les repas au RU, Soledad était avec nous. Lundi dernier, nous avons fait du shopping toutes les trois alors que je devais travailler sérieusement ; jeudi matin avant le concours, elles m'ont fait un questionnaire improvisé à l'oral ; jeudi soir après le concours, je les ai invitées à manger chez moi avant de sortir, puisque n'ayant plus d'obligations sérieuses, j'étais obligée de les accompagner à une soirée salsa. C'est vraiment ce soir-là que j'ai commencé à apprécier vraiment Soledad, à sa juste valeur. La soirée salsa au bar, j'en parlerais peut être une autre fois, je peux vous dire que nous nous sommes bien amusées, même si personnellement je ne danse absolument pas la salsa.
Et donc, un repas de Noël a été prévu vendredi soir. Idée basée sur la mise en commun du foie gras de Ségolène et de mon magret de canard, nous avons aussi invité Soledad et Doriane. J'ai décidé de les inviter chez moi puisque c'est deux fois plus grand que leurs piaules du CROUS. Au menu : toasts de foie gras, salade au magret et aux noix, saumon fumé sur blinis avec crème épaisse, fondant au chocolat recette spéciale micro-ondes, avec un tuperware en guise de moule (méthode estudiantine powa). Soledad et Doriane ne s'étaient jamais parlées avant cette soirée, mais à partir du moment où nous nous sommes retrouvées toutes les quatre assises autour de la table, le sel sur la main ("Tu as le sel, tu ne peux plus faire marche arrière !") et le quartier de citron à côté du premier verre de tequila, nous avons commencé à rire comme des dindes, et nous ne nous sommes jamais arrêtées. Avant même que la tequila ne nous fasse de l'effet (et elle monte très vite), nous étions mortes de rire. Et une fois que la tequila nous faisait de l'effet, c'était pire. A minuit, derniers bus : "Oh non, on peut pas partir maintenant. Allez, on reste et on prendra le premier bus demain à cinq heures !". Nous avons passé toute la soirée à (bien) manger, à danser, à chanter, à rire, à crier, à sauter, à noter les conneries que nous disions, à nous photographier en dansant, et à descendre la bouteille de tequila. Et il y a même eu un feu d'artifices. C'était extra.

http://img98.imageshack.us/img98/6393/img2908n.jpg
De gauche à droite : Doriane, Soledad, Ségolène.

http://img534.imageshack.us/img534/5705/img3038f.jpg
Sur 345 photos, en trouver une pas trop provocante, où l'on voit leurs visages, où l'on voit qu'elles sont bonnes, et où nous ne sommes pas encore trop attaquées par la tequila, ça n'a pas été une mince affaire.

Samedi 18 décembre 2010 à 18:53

Oh les copiiiiiiiiiines !

http://img84.imageshack.us/img84/2603/img2927b.jpg
Je n'ai pas encore eu le temps de vous introduire Soledad et Doriane, alors une photo floue, façon "l'appareil photo était encore plus bourré que nous", ça ira bien pour l'instant avant que je ne vous explique.

Mardi 30 novembre 2010 à 22:56

Jeudi matin quand je me suis réveillée, avant même de penser à mon programme structuré de la journée, j'ai vu Ségolène par terre à côté du lit. Elle était gelée et a filé se recoucher chez elle. C'est là que j'ai compris l'utilité du chauffage dans mon appartement, d'autant plus que nous avions vu les premiers flocons tomber mercredi nuit ; depuis, je l'ai allumé. Ségolène partie, j'ai bouclé mes dernières courses pour l'anniversaire de Chloé puis j'ai pris mon premier train de la journée, 11:47, Besançon Viotte - Belfort. Le temps de poser ma valise chez Quentin et je suis partie avec lui en direction du cinéma pour mater l'ami Harry. Je suis tout à fait satisfaite de cette adaptation, pour une fois très juste, à peu de choses près. Peu après le film, j'ai quitté Quentin pour mon deuxième train de la journée, 17:31, Belfort - Mulhouse. Correspondance à Mulhouse, j'ai failli paniquer le temps de comprendre que je devais prendre le TGV Paris Est, mais j'avais largement le temps, et je me suis plutôt pelée les jambes à attendre. Dernier train de la journée, Mulhouse - Strasbourg, tant attendu, arrivée prévue à 19:10 avec comité d'accueil. A 19:03 j'enlève mes écouteurs pour ne pas louper ma station, et voilà que le train s'arrête. "Notre train est arrêté en raison d'un accident de personne. Les voies sont entièrement réquisitionnées par la police. Notre retard est estimé à environ 50 minutes." Là, très honnêtement, je me suis demandée ce que c'était que ce connard qui était venu se jeter sur les rails. Par chance, l'arrêt a duré moins longtemps que prévu et je suis arrivée vers 19:30. J'ai suivi Elena et Alexandre sans regarder où je mettais les pieds, d'ailleurs il neigeait. C'est avec plaisir que j'ai découvert leur petit nid, bien plus élaboré que nos studios d'étudiants habituels, puis le bon vieux Niko est arrivé avec de la neige plein les cheveux. A 23:00, heure prévue de mon départ, impossible de partir : nous venions à peine de finir de manger, les amoureux avaient encore plein d'idées pour animer la soirée, Niko n'était pas pressé de partir, cela faisait cinq mois que je ne les avais pas vus lui et Elena, trois ans que je n'avais pas vu Alexandre. Vint le moment critique dans lequel je me suis sentie comme la pire des lâcheuse auprès de Diane qui m'attendait - je vous passe les détails -, jusqu'à ce que je trouve la solution : "Je ne pars pas demain, je reste, je dors chez toi demain soir et je m'en vais samedi.". Il a fallu en passer par une étape difficile, qui aurait pu être évitée si j'avais eu l'illumination un peu plus tôt, mais au final, tout le monde était content : j'ai pu passer la nuit avec les trois joyeux lurons, à boire du Passoa, discuter, jouer aux cartes, au Time's up, écouter de la musique et chanter The Doors (il fut un temps où Elena me prêtait une oreillette, ou alors nous marchions dans les rues de Châtel en chantant a capella, mais là, c'était la consécration !). Après les réveils des uns et des autres et le rangement du bordel du soir sur fond de Blue Velvet (la chanson, voyons si c'était le film on l'aurait regardé, on n'aurait pas débarrassé la table), j'ai repris le tram pour aller chez Chloé. Après avoir suivi les indications correctement, j'hésitais entre plusieurs bâtiments roses à porte vitrée, mais j'ai fini par trouver le nom sur la sonnette. Mes trois belles m'attendaient dans le studio de chez Chloé, lumineux, coloré, à son image. Après un repas express, Diane et Léa sont parties en cours. Léa est revenue peu de temps après. Qu'est-ce que c'était bon de les avoir réunies, même si les anciens sujets de conversation (garçons, soutiens-gorges...) avaient été remplacés par des références à la fac de médecine. Etre avec elles, c'était le plus important. A 17:00, j'étais dans l'appartement de Diane pour attendre cette dernière, avec Léa. Au moment du repas, le manque de sommeil me donnait l'impression d'être bourrée, "Bois du Martini, ça ira mieux !". Ce fut le cas. Le lendemain, premier réveil à 7:00, debout à 7:20. Tout le temps que Diane a passé dans la salle de bain, je suis restée assise sur le lit à me moucher et à tousser. Diane est partie très vite, et je me suis retrouvée maîtresse des lieux pour quelques heures. J'ai bien apprécié. Je n'ai pas ouvert les volets puisqu'il fallait de toutes façons les fermer avant de partir - et que j'ai passé tout mon temps dans la cuisine et la salle de bain, où il n'y a pas de fenêtres. Quand je suis sortie dans la rue avec la ferme intention de trouver la gare sans me perdre, j'ai été envahie par une sorte de sentiment de plénitude : il faisait beau, la lumière était extraordinaire, je me promenais à Strasbourg, j'avais passé un excellent séjour, j'allais revoir les filles le lendemain, les rues sentaient Noël, l'air froid et les cabanons en bois sentaient Noël. Strasbourg m'impressionne vraiment en hiver. Je n'y étais jamais l'été. Plus le train se rapprochait de chez moi, plus il y avait de neige. Ma vallée était splendide, il neigeait à gros flocons quand je suis rentrée, et ça a duré toute la journée. Le lendemain quand nous avons embarqué les paquets pour l'anniversaire de Chloé, je me croyais de nouveau en décembre. Ce dimanche après-midi là, nous nous plaignions toutes les quatre de devoir rentrer ; je voulais repartir avec elles. J'avais l'impression d'être en vacances. Dans le train qui m'a ramenée à Besançon, j'ai découvert qu'il y avait de la neige jusque là-bas, enfin, jusqu'ici. Il fait froid, il n'y a pas de neige par terre, mais quand j'ouvre les volets le matin, je vois les arbres du parc d'en face dont les branches sont recouvertes d'un manteau blanc. C'est trop Noël, je te dis.

http://img522.imageshack.us/img522/3308/img2519h.jpg
http://img815.imageshack.us/img815/4461/img25250.jpg

Lundi 1er novembre 2010 à 21:29

http://img169.imageshack.us/img169/957/img2370g.jpg

Ils étaient ici.

Mercredi 27 octobre 2010 à 14:59

Une heure du matin, je m'apprêtais à me coucher, mais l'ordinateur était encore allumé. Avant de l'éteindre, je me suis connectée sur MSN. Elena était en ligne. J'ai résisté, il était tard, et j'avais déjà passé toute la journée à raconter ma vie. J'ai ouvert ma boîte mail, un commentaire, un long pavé d'Elena, j'ai cédé à la tentation et j'ai bondi sur la conversation. Elena, Elena, Elena. Je me suis couchée à trois heures. J'ai tendance à oublier qu'il y a beaucoup de gens à retrouver à Strasbourg. J'ai tendance à oublier mes camarades de terminales, pourtant, c'était ça aussi, le merveilleux du lycée. J'ai tendance à oublier que j'ai aimé ces gens.

http://img820.imageshack.us/img820/4151/img7571w.jpg
http://img259.imageshack.us/img259/9721/img7592.jpg
Elena qui sautillait toujours gaiement. Elo qui riait tout le temps. Lauriane qui me faisait participer à ses travaux d'arts plastiques et qui partageait un bout de chaise avec moi quand nous tanguions à l'anniversaire de Juliette sous l'effet du punch. Sabsou qui dansait avec nous ce soir là. Malher et Stéphane qui égaillaient les cours de maths, nos communications en lettres grecques, les goûters après le sport et les délicieux Chocobits. L'heure de creu du vendredi de onze heures à midi où je rejoignais tout ce petit monde au CDI ou en salle de travail. Après un an d'observation j'étais complètement moi-même avec ces gens-là. Je racontais beaucoup de conneries. Je me vois encore, traversant l'immense couloir du deuxième étage pour rejoindre la salle de chimie, clac-clac sur le carrelage, les filles étaient déjà là et m'ont observée sur tout le trajet, nous avons ri avant que je n'arrive au bout. La soirée à Châtel pendant laquelle, perchées sur un des lits superposés de ma chambre, Elena et moi avions parlé pour la première fois de nos secrets respectifs. Cette semaine de folie où nous poussions de petits cris de joie quand nous nous croisions sur les pistes ou dans le châlet dans des tenues improbables, le jeudi soir où nous marchions dans les rues en chantant des chansons des Doors avant d'aller danser en boîte. Plus j'y pense et plus les souvenirs me reviennent. Pour rien au monde je ne dois les laisser filer.

<< A l'endroit | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | A l'envers >>

Créer un podcast