Dimanche 13 avril 2008 à 19:06

Le hasard m'a prouvé une fois de plus qu'il est mon ami. En faisant réapparaître sur le bas de mon pantalon de pyjama (que je portais) la petite pillule que j'avais perdue. Comment elle a pu se coller là et y rester pendant une nuit au lit et une soirée ? Mystère. C'qui est sûr c'est qu'on a énormément ri quand ma mère l'a aperçue hier soir. Ca faisait quand même deux jours que je l'avais paumée, j'avais retourné tous les alentours de mon lit et mes fringues, d'abord précautionneusement pour éviter de faire valser le comprimé à des kilomètres, puis plus violemment puisque je ne trouvais quand même rien. Le pyjama était inclu dans le secouage énregique mais rien n'y a fait. Le hasard a bien voulu que ma mère pose le regard sur mes chevilles hier soir pour retrouver la chère disparue. Merci Monsieur Hasard de m'avoir démontré qu'un objet, si petit soit-il, ne peut pas se perdre dans l'infini au croisement de mondes parallèles. Le hasard, c'est mon pote depuis au moins les dernières vacances d'été. Il m'a fait m'asseoir sur le même banc qu'une demoiselle de Paris qui était aussi au concert de Muse, et c'est sûrement lui qui a poussé le bel inconnu que j'ai maté toute la semaine à s'asseoir devant nous. Et puis là-bas, à Roquebrune Cap Martin, le hasard était toujours là pour me faire croiser les gens qu'il fallait. Et après y a eu la rentrée et la rencontre avec Maxime, le premier jour. Je me demande dans quelle situation nous serions maintenant si on n'avait pas déjà discuté ce premier jour. Bref. Monsieur le Hasard moi je l'aime bien, même beaucoup. Et s'il reste à mes côtés, je l'appellerai peut être bientôt Destin.

Vendredi 11 avril 2008 à 15:51

Wow, ça fait bien cinq jours que je n'ai pas posté. C'est (presque) une grande première pour moi que de vous laissez à l'adandon pendant les vacances. Mais c'est parce que pour une fois, j'ai de l'occupation. Et quand je dis de l'occupation... attention cela ne veut pas dire que c'est juste pour passer le temps, au contraire. Le temps, j'aurais voulu qu'il s'arrête, avec eux, avec vous... Aujourd'hui j'ai de nouveau mangé chez moi à midi. Cela faisait trois jours que j'étais ailleurs : mardi chez Diane (soulagement de se dire qu'on a fini l'ECJS), mercredi dans la montagne avec des théâtreux, hier chez mon amour. Rien que des choses enrichissantes, du mattage de The Wall mardi aux conseils reçus mercredi et appliqués jeudi. Que dire de cette "radonnée"... d'abord que ce n'en était pas vraiment une puisqu'en une journée nous n'avons passé que deux heures et demi à monter ou descendre la montagne. Il commençait à pleuvoir quand nous sommes arrivés au chalet - occupé bien sûr - surplombant la brume. Difficile d'identifier la vallée là en bas. Il était midi, nous nous étions arrêtés souvent pour ménager le pauvre genoux destroy de Camille, et nous avons déballé sandwiches, carottes, chips, chocolat chaud, soupe, tisane et thé. Après une petite heure, voire plus, à se réchauffer au contenu des thermos, nous avons eu le droit de rentrer. Deux longues tables, un poêle qui ronronnait et répandait sa chaleur dans toute la pièce, quelques cintres sur une tringle pour faire sécher les vestes mouillées. On aurait pu croire qu'on était sponsorisés par Quechua. On était tout mignons avec nos polaires, chaussures de marche et sac-à-dos assortis ! L'atmosphère chaleureuse invitait aux racontages d'histoires tordues et aux confidences. C'était un peu comme une tombée des masques, j'ai adoré. Bien entendu, il a fallu repartir, et sous la pluie, très chers ! Heureusement pour la bande de joyeux que nous sommes, ce n'est pas l'eau qui mouille qui réussirait à entamer notre bonne humeur ! D'ailleurs, dans le tas, il y avait même des adeptes (je ne citerai aucun nom !) ! On avait pas encore émergé de sous les sapins que nos capuches n'étaient déjà plus étanches. Et moi j'ai marché encore vingt minutes, toute seule sous la pluie, au travers de Thann pour aller voir mon chéri. Je n'ai pas regretté. Et c'est le sourire aux lèvres que je suis montée dans la voiture de Pierre pour rentrer. Je ne suis jamais passée par la case je-me-fais-ramener-par-un-copain-en-scooter, mais là, on pouvait dire qu'il s'agissait de la phase au-dessus, genre-j'me-la-pète-j'connais-quelqu'un-qu'à-le-permis mais en fait non ça n'a rien à voir. C'est juste une manière de prendre conscience qu'on grandit. J'ai longtemps eu peur des grands quand j'étais petite. Bref je m'égare totalement là et en plus je sais que nous n'allez pas saisir le sens de mes élucubrations. Mieux vaut raconter ma vie par le menu, même si ça n'interresse que moi, au moins il n'y a pas trente-six façons de le percevoir. Je suis rentrée trempée, presque congelée (le chauffage dans la voiture nous a évité la glaciation) et j'ai filé prendre une douche chaude pendant sûrement une bonne demi-heure ; il fallait du temps pour que les fourmis disparaissent dans mes doigts. Et je ne suis pas tombée malade ! Mais alors les courbatures ! Je n'vous raconte pas ! Ou plutôt si : j'ai les muscles des fessiers qui tirent comme c'est pas permi dès que je marche ! J'étais déjà bien cassée hier en me levant, mais aujourd'hui ça n'a pas diminué. Yahou. Et sinon ben si je me suis levée hier, pour la troisième fois de suite, c'était pour arriver à l'heure chez lui. Là je ne raconterai rien, je me contenterai de dire qu'une fois de plus c'était génial. Que sans lui, sans toi, je ne suis rien. Merci et tout le reste, je t'aime, je t'aime, je t'aimerai toujours.

J'ai aussi vu Bienvenue chez les ch'tis hier soir. L'immense salle de ciné du Kinépolis m'a fait peur, après avoir cotoyé de si près la salle du Relais. Un article long, un de plus. Mais ne pas écrire pendant plusieurs jours, c'est un peu comme une bombe à retardement. J'accumule les choses à raconter, mais ces derniers jours j'ai aussi accumulé les souvenirs dorés. J'ai encore un truc moins doré à raconter, mais il attendra un prochain article. Paraît que je dois encore faire du ménage... et même plus, allez savoir comment j'ai pu perdre le p'tit comprimé sur mon lit ! Les recherches dans les moutons de poussière, c'est pire que joyeux.

Pour coller avec mes racontages, une photo de vendredi dernier, parce que cet après-midi là, je l'ai passé avec tous les gens cités dans cet article

Dimanche 6 avril 2008 à 18:41

L'article est pourri, je l'affirme et le revendique, mais je vous colle quand même l'image en entier, histoire de vous montrer qu'on a eu droit à beaucoup de texte (même si c'est précisément le texte qui ne me plaît pas) et aussi parce que la photo de Monsieur Delabesse avec sa fille elle est toute belle. Et puis cette fois l'image est en couleur, et ça en vaut la peine. Les photos de mon père sont magnifiques, mais c'est aussi parce qu'on a présenté quelque chose de magnifique. J'ai encore leurs visages qui valsent devant mes yeux. Ma passion, mes théâtreux chéris.

Samedi 5 avril 2008 à 19:29

"La famille joue à la maison." Oui, c'est une famille que l'on est devenus, et c'est notre minuscule maison qu'on a retrouvée, dans la salle poly. Passer d'un public de 500 personnes à un public de 25, ça fait un certain choc. On a joué comme des pieds pendant de longs moment, mais c'est pas grave, sur ma dernière scène, avec Camille et Mathilde, je me suis fait plaisir, comme toujours, on s'est éclatée. "On prend la fin du texte, même si on se régale." avait dit Monsieur lors du filage de mercredi midi. Oui on s'est régalés. La journée au Relais restera pour moi, comme pour beaucoup d'autres, une des plus belles journées de ma vie. Il n'y a pas eu un seul problème de société ce jour-là, pas une seule fausse note. C'est une famille idéale, une famille d'amitié et de passion pour le théâtre. On était beaucoup de nouveaux à s'incruster en début d'année, et on a été adoptés. Hier, devant ce public de 20 à 30 personnes qui ne nous portait pas du tout, dans notre chez nous bien dérisoire en qualité comparé à la scène du Relais, nous n'avons pas remis autant d'énergie que mercredi soir, mais ça a été notre dernière représentation, tous ensemble, avec Astrid. Et c'était la fête du lycée. Alors on a inventé notre fête à nous. Musique, et déhanchements sur la scène, j'ai même réussi à entraîner mon chéri. On était toujours aperçus ou entendus aux mauvais moment, mais que voulez-vous, quitte à danser sur "Hip's don't lie" de Shakira avec l'homme qu'on aime, autant le faire correctement ! Oui, c'était notre fête à nous, elle s'est prolongée jusque tard le soir même si les effectifs diminuaient au fur et à mesure que l'heure avançait. Nous avons déclamé nos textes, tous ensemble, sur la place devant le lycée, avant d'aller manger un döner devant la collégiale. L'espèce de concert que l'on était censés voir au Relais (coucou, c'est encore nous) n'avait rien à voir avec ce qu'on imaginait, alors même si à partir de 22:15 ça commençait à devenir bien, nous étions nombreux à ne plus tenir en place sur nos sièges. Il faut dire qu'on était assis là depuis 20:00, et que, comme on avait pris la grosse tête, on trouvait plein de choses à critiquer (nous en voulez pas, on nous a trop flattés). Alors on est allés courir dans le parc "Ca vous dit on grimpe aux arbres, on verra les étoiles de plus près" "Non, on se couche plutôt par terre. Basile, dit ta réplique !" "Vous me dites qu'il y a aussi la belle musique du vent dans les tilleuls et les érables, le chant profond des peuples qui travaillent et qui espèrent, la poésie de Francis Jammes, les pensées de Marc Aurèle, et la nuit pleine d'étoiles."

Jeudi 3 avril 2008 à 19:40

On se demandait si Basile allait arriver avec la voiture ou pas, qu'on ai pas besoin de trimballer notre magnifique chaise. Il est arrivé, et c'est avec joie qu'on a sorti nos affaires du coffre, sous l'objectif de Florent... "T'as oublié d'enlever le cache !" Passons par l'entrée des artistes, bienvenue au Relais, c'est grand, c'est rouge, c'est beau, c'est encore vide. C'est encore vide mais on a déjà l'impression d'être le centre du monde. On en finit pas de s'extasier devant le nombre de siège, devant la taille de la scène, les ombres nettes et sans défaut... et je ne vous parle même pas des nos loges ! On se serait crus dans un Taratata Bonus, miroirs le long des murs avec des spots et des rebords pour poser notre bordel à maquillage. Une pièce centrale avec une table qui disparaît sous la montagne de paniers-repas de la cantine, une salle de bains qui pue mais c'est pas grave, un petit salon avec le canapé qui a abrité les siestes de Jean. Grands rideaux, coulisses qui n'en finissent plus de profondeurs, et un tas de trucs indéfinissables, de câbles, et au milieu, un grand piano qui a gardé les empreintes de plusieurs paires de mains. Des scènes par-ci, des impros par-là, et Mike toujours derrière sa guitare, nous assurant une bande son qui collait toujours parfaitement à notre émotion. Un filage complet à partir de 11:00 (j'avais faim depuis 9:45) qui a duré jusqu'à 13:00, un pique-nique dans le parc, merci Baldrik pour le saucisson. Un peu d'air entre deux imprégnations de l'ambiance calfeutrée, si chaude, de la grande salle du Relais. Une répétition en conditions spectacles, quelques films et photos, des délires avec Florent, pour lequel j'ai opté pour le "tu". "Allez, ça va être super, vous verrez. Maintenant, on se repose, et on économise sa voix." Tu parles ! Au lieu de la méditation, on a choisi de danser et de crier comme des dingues. Et puis il se fait tard. On essaye le stroboscope, c'est hallucinant, et on va se préparer. Vestiaire commun "Ils sont où les gars ? Merde... c'est la même pièce. Je croyais qu'en changeant de porte j'allais changer de pièce.", maquillage, coiffage, et on parle de n'importe quoi. Ils sont pervers, ils sont scatofiles, et je les aime. "A 20:00, tout le monde est dans les coulisses, on bouge plus et on fait pas de bruit en attendant que le public s'installe." Il est 20:00. Y a une file d'attente énorme. On a déjà le coeur dans les chaussettes. Un coup d'oeil entre les deux scratchs du rideau, "Lise y a ton mec !", et ça se remplit, ça se remplit, ça se remplit, allez on se cache ou on va se faire repérer. Plus que dix minutes. On stresse tous en choeur, je sautille sur place. Les dix minutes se sont transformées en vingt sans qu'on s'en rende compte, Florent et Monsieur Delabasse n'en finisse pas de nous encourager, et ça y est. C'est l'heure. La musique monte, monte, monte, et ça commence. 

Justine et Erika s'échappent du rideau, ils sortent de partout, mes joyeux théâtreux, et ils se mettent à jouer, non pas à jouer la comédie, mais à jouer, comme des enfants, au ballon, aux Barbies, à l'élastique, à la marelle ou au loup. Je les laisse crier un peu. "Faites du bruit", c'est la consigne. Et je décide que le moment est venu. Doucement, lentement, j'entre sur scène, mon bonnet d'âne enfoncé sur les oreilles, les yeux rivés sur mes chaussures. Je serre mes mains d'enfant honteuse et le nez rentré dans mes épaules, je tourne la tête. Et le public s'étend, loin, loin, haut et on n'en voit même pas le fond. La salle est remplie. C'est pour nous. J'effectue ma traversée, et le spectacle est lancé pour de bon. De l'énergie, des couleurs, de la lumière, on est beaux et on assure. Les premières minutes sont déjà parfaites. On est déjà contents et Florent garde sa caméra rivée sur nos joies expressives. Le temps s'accélère, passe plus vite que jamais. C'est rapide, trop rapide, on savoure chaque réplique et on voit les scènes défiler. "Est-ce que nazi est là ?", mes claques font de nouveau du bruit, et je suis tellement fière d'avoir réussi que j'en oublie de sourire dès le début. On se délecte du jeu de nos partenaires, et sur scène, on prend un vrai plaisir à bondir et à crier. Les lumières là haut résonnent encore à ma rétine. "Que revienne l'arc-en-ciel", oui qu'il revienne, il a brillé si peu de temps. Mais éternellement. "Nous garderons de ces temps passés, l'ineffable nostalgie qui rattache toujours l'homme à la source perdue de son enfance." C'est fini, c'est fini, et on est heureux. Nous créons l'arc-en-ciel, on salue, les gens sont debout, ils applaudissent plus que jamais. On chante une dernière fois, et Monsieur fait son discours. Si je n'avais pas été sur scène, j'aurais laissé mes larmes couler sur mes joues. C'était merveilleux.

D'entendre vos voix, déjà je me sens mieux. De vous écouter encore, vous les théâtreux, les amis rêveurs, ça me fait rêver.

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