Jeudi 12 août 2010 à 18:33

Je viens de regarder les matières enseignées dans ma future licence -oui je sais, il serait temps-, c'est tout juste gerbatif. Mondieumondieumondieu, qu'est-ce que je vais foutre là-bas ? J'écoute Muse, ça a le don de retourner le couteau dans les plaies quand il faut. Je globalise un peu l'étendue des plaies, c'est vrai. Mais je suis comme ça, quand ça fait des étincelles dans un coin de ma tête, c'est tout mon être qui s'embrase.

How much deception can you take ?
How many lies will you create ?
How much longer until you break ?
Your mind's about to fall.

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Now we're falling,
We are losing control.


Jeudi 12 août 2010 à 17:05

Je vous écrit entre une leçon de conduite et la préparation de mes bagages. Je passe le permis mardi, et je déménage à Besac demain. J'avais une monitrice vraiment sympa aujourd'hui, mais je trouve ça plutôt problématique puisque du coup, je ne la sens pas assez sévère. Quand je suis sortie de la voiture, elle m'a dit : "Y a pas de raison que ça aille pas, soit confiante !", mais je ne peux pas. Quand je conduis ma voiture, avec mes parents, je sais que je suis apte à passer le permis. Mais quand je roule avec les 207 de l'auto-école, qu'on prend exprès des chemins piégeux (du genre tu as un panneau qui te dit d'aller à droite, mais le stop est tracé de manière à ce que tu te positionnes pour aller à gauche ou tout droit), je roule toujours, mais dans ma tête c'est à chier. Donc, le permis du premier coup, je n'y crois pas.
Ensuite le déménagement ; il manque encore le frigo et des meubles de rangement. Par chance, en allant récupérer l'ancienne table de cuisine des voisins, j'ai dit qu'on n'avait pas trouvé de bureau parce que "Une planche et deux tréteaux, ça me va très bien !", et mes voisins ont répondu : "Ah mais on a ça !". Je suis donc repartie avec ma planche et mes tréteaux en guise de bureau, et ce bureau est vachement grand, c'est le pied. Même qu'à part lui, qui est blanc et rouge, tous mes meubles sont à peu près de la même couleur, va y avoir de l'harmonie dans mes 22m². Et y aura de l'harmonie jusque dans la salle de bain puisque le tapis de bain, la poubelle, le gobelet à brosse à dent et le balais à chiottes (le tout acheté chez Babou à des prix imbattables) sont de la même couleur, han ! Oui mais. Quand je fais ce genre de courses je commence par trouver ça excitant, puis je me laisse gagner par la nostalgie, voire carrément la déprime. Et puis toutes ces histoires de canapé-lit n'arrangent rien. La fatalité me rattrape. Pour moi, ce sera un lit simple et rien d'autre. On prévoit toujours le coup pour quand on aura plein d'amis à caser là-dedans, mais franchement... Céline dit toujours que ça va être bizarre à partir de la rentrée, mais nous autres qui partons, nous le savons tellement, nous le savons depuis si longtemps que nous ne disons plus rien ; nous avons eu le temps d'avoir peur, puis de nous rassurer sur certains points, puis d'avoir peur à nouveau, nous vivons avec le départ ancré en nous depuis plusieurs mois, et j'ai tellement la trouille que je ne dis plus rien. Pas la trouille de quitter la maison, non, avoir mon chez-moi est le seul point qui m'enthousiasme. C'est d'une toute autre absence que j'ai peur.


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Q's photo, Diane.

Lundi 9 août 2010 à 19:16

Hier soir, j'étais au festival de la Foire aux Vins de Colmar pour la première fois. Au programme : Gotan Project et The Canberries. En fait je n'avais jamais écouté de Gotan Project, seulement des groupes ayant un rapport avec leurs membres. C'était une très belle découverte, j'ai beaucoup aimé. Le plus extra, c'était le moment où ils envoyaient les bounce bounce après avoir commencé un morceau de manière traditionnelle, et que tout le monde se mettait à s'agiter, que le public lui-même exprimait les vibrations ressenties. Après la pause, le temps de changer le décor et les instruments, les Cranberries sont arrivés : "C'est notre dernier concert du tour de France, mais c'est vous le mieux !". Dolores O'Riordan me faisait rire, elle a une façon de se mouvoir très mécanique, très speed, mais elle est à fond dans son truc. Quand j'ai vu mon voisin chanter en tapant des mains, j'ai su qu'on allait bien s'entendre. Le groupe a enchaîné des morceaux qui me semblaient très courts par rapport aux longs délires de Gotan. Puis soudainement, ils se sont arrêtés à la fin d'un morceau. Nous avons attendu, nous demandant ce qu'il se passait. Dolores nous a dit qu'il y avait un problème avec le power, mais qu'ils allaient essayer quand même. "Nous fait quoi ? Nous peur !". Ils ont commencé le morceau suivant, et ont stoppé après l'intro. Il y avait quelque chose qui n'allait pas avec la batterie et le battant Elle essayait de s'en sortir avec son français, nous essayons de comprendre quel était le problème, puis elle a dit très distinctement "Je suis désolée, bye bye !". Vague de déception dans la salle. Quoi ? Elle s'en va ?!? Et je savais que notre plus grosse déception à tous était de ne pas avoir entendu Zombie. "Ah mais je pars pas tant qu'elle l'a pas chanté !", s'est exclamé mon voisin, et puis comme je l'avais deviné, on a commencé à bien s'entendre. Toute la salle a hué les techniciens pendant dix minutes, jusqu'à ce qu'un membre du staff enroué vienne nous annoncer tant bien que mal qu'ils allaient résoudre le problème technique d'ici cinq minutes et que les Cranberries allaient revenir. Soulagement vite estompé par l'impression de gâchis qui nous avait déjà tous gagnés. Le groupe est revenu, s'est excusé et a repris le concert. Zombie a été la deuxième chanson. Le public s'est déchaîné et j'ai souri à mon voisin. L'ambiance pour Zombie a été démentielle, puis ils ont joué un troisième morceau, et le concert s'est arrêté définitivement, à minuit pile. Au revoir la France. Malgré la satisfaction provoquée par Zombie, je crois que nous sommes tous restés sur notre faim. Sinon, les Cranberries en concert, ça envoie.

Ce matin en me levant, je me suis rappelée que S. était rentrée chez elle hier soir et qu'elle avait du découvrir la chasse au trésor. J'ai immédiatement allumé l'ordinateur pour voir si elle m'avait envoyée un mail, persuadée qu'elle nous inviterait à manger. Au moment où j'ai vu que je n'avais pas de nouveau message, vron vron vron, mon portable a vibré et j'ai deviné avant d'ouvrir le message que c'était Quentin qui nous invitait de la part de S. C'est assez dingue mais c'est toujours moins dingue que d'avoir squatté sa maison pendant deux jours en son absence - avec son autorisation bien sûr.

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Quentin's photo, quasiment au saut du lit, le pyjama-vache et le chapeau de paille. C'était censé être un peu ridicule mais finalement je vous avoue que je l'aime bien.

Lundi 9 août 2010 à 13:26

Dimanche 8 août.

J'ai la tête de la fille qui n'a pas dormi depuis trois jours, pourtant ce n'est pas le cas. J'ai très bien dormi sur le clic-clac, même si le réveil de Joris a sonné à 6:00 alors que nous avions tous sombré depuis à peine une heure.
Je ne veux pas dire où nous étions tous les quatre, c'est tellement dingue, même si nous étions invités. La maison est géniale, et il y a même un piano ; Quentin s'en est donné à coeur joie, à mon plus grand plaisir. Je me suis retrouvée maîtresse de maison pendant quelques heures, avant que Céline et Joris n'arrivent, quand Quentin est parti à Belfort. Puis Monsieur est rentré avec quelques victuailles supplémentaires, et j'ai fait l'hôtesse d'accueil auprès des deux autres. J'ai découvert le Time's Up, jeu tout à fait extraordinaire, et par la même occasion j'ai remarqué que si Joris est très perspicace en général, il lui manque une certaine culture. "Caliméro... mais je sais pas ce qu'il a fait, lui !". J'en retiendrai quelques perles.
- La première syllabe du prénom de Churchill !
- Pres... ?
- Non !
- Pris ? Pros ? Pras ?
- Non, bon euh, une saison en anglais !
- Winter ?
- Oui ! La première syllabe ! Maintenant un métal précieux !
- L'or ?
- Voilà ! La saison et l'or ?
- Orprinster ?

Nous avons joué jusqu'à plus de deux heures du mat', ce jeu est parfait pour rester éveillé. Le lendemain matin, nous avions le temps. Réveil à 11:00, Quentin est allé chercher le pain à vélo pendant que "Céline est pleine de bon sens, elle saura faire fonctionner la machine à café". La sirène des pompiers, celle du samedi midi, a retenti pendant le petit déj. Après un démarrage en douceur, nous avons fini devant V for Vendetta, histoire de voir comment est la version française par rapport à la canadienne. Quentin a été aux petits soins pour nous pendant le film, il s'est occupé des pizzas et nous a ramené les tranches dans des assiettes, les verres et le Muscat sur un plateau (quand on raconte ça à nos parents, ils disent toujours : "Ah, regarde-moi ces filles, elles laissent les garçons tout faire !"). Une fois les trois pizzas avalées : "Vous voulez des pâtes ?". Menus de jeudi soir à samedi soir : pâtes, pâtes, pâtes, pizza-pâtes, pizza. Ouais ouais. Après la vaisselle, j'ai regardé l'heure et j'ai eu un choc : 16:29. Nous venions de terminer notre repas "de midi" et il nous restait une heure et demi devant nous à passer dans cette maison. Alors nous avons bricolé une petite surprise à ses propriétaires. Quand ils rentreront ce soir, ils auront le droit de se lancer dans une belle chasse au trésor.

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Il y a quelques photos que j'aime beaucoup et que je garde jalousement, du coup j'en mets une mignonne, parce que "Yeu, vous êtes trop mignons quand vous êtes ensemble !". Nous sommes partis dans la précipitation, le jeu de piste à peine achevé. Dans la voiture : "J'ai pas envie de rentrer chez moi." "Ben viens à la Kilbe avec nous ce soir !". J'ai donc prolongé ma soirée en compagnie de C. et J. et certains de leurs amis. J'ai passé beaucoup de temps accoudée au stand de bière à discuter avec Joris, vu que c'est lui qui servait. Résultat, tous les vieux buveurs nous ont pris pour un couple ou un futur couple, et nous nous sommes faits chambrer de tous les côtés, jusqu'au vieux croûton qui a tenté de me faire un baise-main, mais celui-là il était vraiment bizarre.

Vendredi 6 août 2010 à 16:23

Après une semaine de glandouille à la mer - quoiqu'on n'ait pas vu la mer tous les jours en raison du fort vent -, de bronzette, d'apéro, d'huîtres de chez maître Pierre (le vieux a plus de soixante-dix ans mais il vendra ses huîtres et ses moules jusqu'à sa mort, tous les jours il est posté dans sa caravane pourrie, sauf trois après-midi par semaine où il fait sa dialyse, en short et débardeur en résille (depuis qu'on lui a interdit de faire son commerce en slip, et je vous décris pas les vieux slips), une barbie est accrochée en plein milieu de la devanture, elle ne porte pas de vêtement mais seulement une marguerite en plastique à l'avant et un coquillage collé sur le cul (joli en plus le coquillage), elle est suspendue à côté d'un panneau qui certifie Gynécologue amateur, et les deux sont là depuis des siècles. Maître Pierre vous fait la dégustation pour 3€, avec un verre de blanc gratuit, et il vous remplit un verre dégueulasse avec son picrate. Il rajoute toujours deux-trois moules gratuites quand on prend des huîtres, et c'est lui qui nous décortique le tout, avec son couteau taillé sur mesure. Et ses huîtres sont les meilleures que l'on connaisse.), de peau poisseuse de crème solaire, de lecture de Dune avec les pieds dans le sable, de journées en maillot de bain, nous avons filé vers Carcassonne, chez des amis que nous considérons comme de la famille. Les trois filles, celles que j'appelle mes cousines, ont 13, 14 et 15 ans. Nous avons passé trois jours et trois nuits là-bas. Au bout de deux jours, je pensais avec leur accent, le troisième jour, j'en décelait une pointe quand je parlais. C'est quand on passe du temps avec des gens d'une autre région qu'on se rend compte qu'on dit tout le temps "Oh yééé !". Une des filles a adopté le "Oh yééé !", qui se transformait en "Oh yeah !", elles croyaient choper l'accent alsacien, ça me faisait rire. Les trois nuits sur le matelas gonflable ont été courtes, après avoir raconté toute notre vie, Anne et moi nous sommes couchées à 5:00, deux minutes avant que sa mère ne se lève. Carcassonne est toujours le détour indispensable avant de rentrer de Valras, cette année plus que jamais. La photo suivante montre la rivière de montagne, avec ses "marmites" profondes, où nous avons passé le lundi après-midi.

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Nous sommes rentrés à la maison mercredi. J'ai passé une nuit à la maison, j'ai acheté une table de chevet, et j'ai mis les voiles vers l'endroit où je me trouve actuellement, qui doit rester secret. Il y a des maisons dans lesquelles on se sent immédiatement comme chez soi. Celle-ci en fait partie. Quarante-huit heures de vacances supplémentaires et encore plus prometteuses. J'ai fait de la mécanique, j'ai cueilli les haricots, j'ai acheté à manger pour ce soir et pour demain matin au Aldi, pour demain midi il faudra que l'on y retourne ensemble, j'ai trouvé la boîte de Smecta sans trop fouiller, je me suis exercée au piano et je crève la dalle. Je suis seule pendant quelques heures, Quentin est allé signer pour son appartement à Belfort et deux autres acolytes nous rejoindrons plus tard. Je suis tellement contente d'être ici que je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en filant à vélo.

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