Je vais bien. J'aime ma nouvelle vie de fille occupée. Ce n'est pas parce que le temps me manque que je n'ai pas alimenté mon petit espace cybernétique, c'est parce que mon ordinateur n'est plus d'accord. Il est en pleine scéance de réanimation, et celle-ci dure depuis maintenant un certain nombre de jours. Sûrement que des tonnes de photos vont voler en l'air, disparues à jamais, parce que Monsieur l'ordinateur a décidé qu'il avait besoin d'un bon formatage sans possibilités de sauvegardes. Vous l'aurez peut être compris, au moment où j'écris, je ne suis pas chez moi. M'enfin. Je ne suis pas venue pour vous relater le malheur que c'est de ne pas avoir accès à la partie virtuelle de soi qu'on a créé, mais plutôt pour parler. Parce que, comme je l'ai dit là-haut, je vais bien. J'ai envie de parler tout le temps, de raconter comment c'est bien, la vie au lycée. La vie bien remplie, oh, je peux vous dire que ça fait du bien, surtout après des vacances passées à ne rien foutre. C'est de nouveau l'été depuis mercredi, alors on rit, on rencontre des gens, certains qui nous donnent envie d'apprendre à les connaître, et d'autres qu'on voudrait abandonner quelque part au plus vite. "Putain, mais c'est pas vrai, il nous suit, il nous suit, neeeen il va manger avec nous, mais quel boulet !" Tous les jours, tous les jours on fait des nouvelles rencontres, et tant pis si ça vaut pas le coup "Aaaaah mais regardez ça, ça se voit trop qu'il fume pas, genregenregenregenre." "Le pire c'est qu'il regarde sa clope avant de la mettre en bouche pour bien viser." "Depuis quand il fume ?" "Avant hier." "HAA HAA HAAAA !", au moins ça nous fait rire. Oui, on a beaucoup rit, depuis mercredi. "T'as peut être remarqué qu'à table y avait un mec complètement hors sujet qui parlait à personne ?" "Ah oui, avec les cheuveux longs ?" "Nen, c'ui avec les cheuveux longs il est juste derrière toi, à l'autre bout du banc." Des conneries qu'on raconte, de la connerie des gens. Et je me suis inscrite au théâtre. C'était génialissîme. Même plus. Je suis rentrée hier à 13h30, après mon heure de français, mon heure de bronzette et mon heure de théâtre, et j'étais de tellement bonne humeur que j'ai embarqué mon pied Europafoto et l'appareil qui va dessus dans mon sac, et que j'ai marché à travers champs pendant une heure et demi. Je voulais juste penser au soleil, à ma complice Diane, aux noms de codes, au prof de théâtre pieds nus, à Antoine le faux fumeur, à quand j'étais aveugle, au souriant Basile que j'ai reconnu quand il m'a servi de guide, aux regards de Thomas, discrets selon les moments, à ma confiance que j'ai accordée à tous ces gens sans me poser de questions, à la tête d'Adeline qui tournait toute seule, comme si elle dormait vraiment, à la jolie Suédoise blonde quand elle a parlé en français, aux maths que je réapprends à Pauline, à toutes les sortes de mains qui ont prises la mienne, et au ciel bleu qu'on voyait si on se couchait sur les bancs. 10 secondes pour courrir de l'appareil photo jusqu'à la meule de foin, sauter dessus avec l'élan, se hisser et prendre la pose. Et vous voyez la distance.
Vendredi 7 septembre 2007 à 19:05
Alleluia, aurait-on envie de dire, c'est le week end. Ca fait toujours du bien quand ça s'arrête, sauf quand il s'agit de trop bonnes choses. Enfin on ne peut pas classer les deux premiers jours de cours parmi la catégorie des trop bonnes choses. Le bilan ? A la première heure, on sent tout de suite si on va apprécier les cours dans l'année, ou non. Y a les profs qui nous font pleurer de rire "Mais en fait on s'en fout d'toutes ces conneries dans l'programme !" et ceux qui nous font rire différement, parce qu'ils ne donnent pas trop l'impression de savoir ce qu'ils racontent, ceux qui nous donnent envie de dormir, ou encore ceux qui croient qu'on est tous des flèches alors qu'on sait bien que c'est une royale erreur de nous balancer dans le groupe des forts en allemand. (Ca fait une longue phrase tout ça.) Les gens, j'en connais pas plus, mais dans la classe de 33 élèves, je ne me sens pas mal à l'aise, et c'est une chose nouvelle. Avant, soit j'avais peur de l'inconnu (6ème), soit j'avais la rage contre les 5/6 de la classe que, butée comme j'étais, je croyais composée de glands(4ème). Les choses ont changé. J'me suis même retrouvée avec un numéro de téléphone que je n'ai pas demandé dans la poche. Non mais il croit que je vais m'amuser à lui envoyer des sms ? Pardon, c'est pas très gentil pour le bonhomme mais bon, on se connaît pas vraiment... Pour le reste, t'as l'impression de devoir tout le temps te dépêcher, la sonnerie à peine entendue, tout le monde se précipite sur les portes (bouh le gros entonnoir), faut pas être en retard, on a deux minutes, et ça bouchonne à fond dans les couloirs étroits du seul bâtiment qui sert aux cours. C'est moche en fait, de l'intérieur, mais pour l'instant on est plus occupé à chercher les numéro des salles vachement bien ordonnés "5, 8,9, ah, la 6 est là !" et à essayer de se frayer un chemin parmi la masse humaine pour admirer les tâches brunes au plafond. (Ca y est j'ai relaté tous les défauts du bâtiment C du LSK.) Voilà. Faut que je pense à modifier la case "bahut" de mon profil. Parce le Lycée Scheurer Kestner de Thann, on l'oublie pas (on aurait plutôt tendance à oublier qu'on a eu des pauses dans la journée tellement elles sont courtes). Enfin. Ouf c'est le week end. Et vendredi prochain, j'ai qu'une heure de cours !
Mercredi 5 septembre 2007 à 18:25
J'ai mal aux pieds, ouh, c'que j'ai mal aux pieds. J'ai une ampoule au panard droit bien charmante, vous savez, le genre de gros trou avec la peau décalée. Mais malgré la fatigue, cette marche a été géniale. Même qu'au moment où ont se dit, "Ben ça y est, on a sympathisé avec des gens, mais on connaît toujours personne de notre classe." comme par hasard y a un autre 2nd 10 qui se pointe. En fait je commence à avoir de plus en plus de mal à croire au hasard. Il est trop de mon côté depuis ces vacances. M'enfin. Pour l'instant, on visite le bahut, on se promène dans la montagne, ça donne pas trop l'impression qu'on est ici pour étudier. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et les cours commencent demain... A 9 heures, ça nous fera du bien, les maux de pieds et l'envie de pisser avaient l'air collectifs, en gros nous sommes tous légèrement...creuvés.
La photo n'est pas d'aujourd'hui, mais nous avons fait une pause au même point de vue, en cette journée passée avec des gens sympathiques, comme le dit si bien Adeline la scout, 120 kg.
Mardi 4 septembre 2007 à 14:16
En fin de compte, c'était pas si terrible que ça, à part qu'il faisait très froid dehors. Une classe plus qu'acceptable (10 élèves de Masevaux sur 33), une partenaire de choix "Diaaaane, devine avec qui tu es." "Avec toi ?" "Oui !" "OUIIIIIII !", un emloi du temps, disons, hum, gonflé à bloc, mais en même temps on va pas se plaindre quand le week end commence le vendredi midi. Le premier jour, ça a pas l'air si merveilleux que ce qu'on en dit, le lycée, mais pour l'instant tout ça nous est bien trop inconnu... On note ce qui n'est pas comme chez nous "Ah mince, faut qu'j'arrête de dire ça, maintenant, ''chez nous'', c'est ici.", à la cantine les plateaux sont plus petits, il y a une séparation entre collège et lycée, et y avait pas d'serviettes. "Tous les déchets dans l'assiettes, je veux que l'assiette, la prochaine fois tu le fais à ta table, le ramequin tu l'mets sur la pile, le plateau c'est là, à l'endroit, les couverts !" Bordel, en gueulant moins, ça ira mieux. C'était pas pareil, "chez nous". On avait une poubelle pour les déchets, et on donnait le plateau aux dames. Mais ne parlons pas de la destination du contenu de l'assiette... A part ça, les horraires sont assez spéciaux, et on peut mourrir dans la cour lors d'un incident chimique. Si si, j'vous jure, c'est pas des blagues. Y des pouffs partout, aussi, même à l'intérieur de la classe y en a qui m'énervent déjà, mais il va falloir faire avec leur exhubérance. Et sinon demain on va marcher pour révéler les caractères. Génial, non ?
Lundi 3 septembre 2007 à 13:37
6°4, 5°4, 4°1, 3°2...
...et maintenant ?
Le texte est court, la photo est floue, mais c'est un article suffisant, le dernier avant demain-le-grand-jour. J'ai dit aujourd'hui à mon frère : "La dernière chose que j'ai faite au collège, c'est courir dans l'herbe en hurlant, et arracher l'herbe pour la lancer en l'air." Mon père m'a regardé avec l'air de penser "Mais t'es vraiment à la masse, toi !" et m'a répondu avec un profond dégoût : "T'aurais pu garder ça pour toi."
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