Samedi 2 mars 2013 à 0:10

J'ai donc 21 ans. Pas d'attente particulière cette année, pas de frisson à entrer dans une nouvelle ère, pas de grosse fête de famille ni de surprises. Après les 18 puis les 20 ans, l'arrivée des 21 est discrète. On s'y prépare moins, on se laisse presque surprendre, c'est plus agréable ; on risque moins de déception. Mes 20 ans n'ont franchement pas servi à grand-chose. Les choses se passent toujours à l'inverse de ce qu'on attendait. Je pensais que 19 ans était un âge inutile, et pourtant ce fut une année bien plus marquante que celle des 20. Une année sur quatre d'études en orthophonie. Des amis, certes, mais les amitiés se sont constituées avant l'entrée dans ma deuxième décade. Non, décidément, je ne regretterai pas mes vingt ans. Je n'en parlerai jamais avec nostalgie comme d'une période dorée. C'est tant mieux car je compte bien continuer à aimer vieillir.
C'est donc là que commencent les 21. Très bien même, ce commencement. Je sens cette année 2013 très prometteuse. Il faut toujours un bon bordel en début d'année pour bouleverser les habitudes, sortir la tête du brouillard, tourner des pages et autres trucs. Je le sens très, très très bien. Ca va être formidable, je vous assure. Attendez un peu que les vacances prennent fin, et ensuite il n'y aura plus que la vie.

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Une photo, piquée ici, de la première partie du concert au Molodoï. Non pas vraiment par amour pour cette chanteuse, mais pour la beauté de la photo, et pour Doriane et moi à l'arrière plan.

Mercredi 20 février 2013 à 18:04

C'est tellement bon d'apprécier la solitude. Tout est simple ; louer une camionnette ou enfiler un cuir pour aller voir Doriane en concert. Plus que deux nuits à tirer dans le vieux creux qui me sert de lit et me trouve toute courbaturée au réveil. J'ai marché cinq minutes et Doriane était là, entourée de garçons en blousons à patchs, vieux jean couleur délavée. La première partie a joué de l'accordéon les seins à l'air, personne n'a cillé, normal. Le Molodoï était en version "petite scène", et on fumait dans la salle à ma grande surprise, et des joints d'une longueur que je n'avais encore jamais vue. J'ai eu ma bière gratuite backstage - j'ai bu une bière, mais que m'arrive-t-il ? -, cet ancien hangar a vraiment du potentiel. J'aime beaucoup le nom, Molodoï, on dirait un cocktail. Doriane et son groupe, Dead Ramones, sont passés en deuxièmes, et c'était excellent. Il y a deux ans, lors de notre rencontre, elle n'avait jamais chanté ni touché une basse, et la voilà en tournée avec son mec et un pote, avec des compositions originales. Rien que pour ça, j'aurais pu aimer. La musique m'a plu, c'était moins garage que ce que j'avais imaginé. La foule semblait apprécier, ne parlons même pas du premier rang. Et sans nichons à l'air. J'étais sourde à la fin. Supporter le volume sonore du hardcore du troisième groupe, avec growl à l'appui, n'a pas été simple même en pensant professionnellement au larynx du chanteur. Déformation professionnelle. L'image de mes cellules ciliées se grillant l'une après l'autre sous les enceintes me poursuivait. Après tout, pour Metallica au Stade de France, j'étais très très loin de la source sonore. Le batteur de DR m'a spontanément apporté des bouchons, c'était attentionné. J'avais un peu oublié ce que c'était, les petites attentions. Doriane fumait, et fumait, et je lui piquais sa clope juste pour le goût, pour le souvenir, c'était bon. Je repensais à ces groupes que nous étions allées voir ensemble, les veines plus ou moins chargées d'alcool, dans la cave du Maquis ou à la Rodia, et je me disais, aujourd'hui ma copine est une rock'n'roll star, et waouh. La vie est vraiment simple, en fait.
La nuit, mesdames et messieurs, la nuit.

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Lundi 18 février 2013 à 15:02

Ca va être bien. La vie commence et le soleil brille rien que pour moi, je le sais. La béatitude est de mise, le monde rayonne et moi avec. J'arpentais les rues en me disant : "Je suis strasbourgeoise, mais aujourd'hui je la joue touriste.". De cette simple pensée découle deux choses importantes. Tout d'abord, "je suis strasbourgeoise". Oui, je me considère comme telle, et c'est peut-être la première fois que j'en prends à ce point conscience. Strasbourgeoise et heureuse de l'être. Oui, Strasbourg, j'ai tardé à t'aimer comme il fallait, mais voilà, je t'aime. Ensuite, ce qu'il s'est passé de formidable à ce moment de tourisme dans ma propre ville, c'est que pour la première fois, j'ai eu le coup d'oeil pour photographier les alentours de chez moi. Depuis que j'habite là, j'ai toujours eu du mal à faire entrer la ville dans l'objectif. Et aujourd'hui soudain, j'ai su que c'était le bon moment, la bonne lumière, ce qui allait bien rendre et ce qui ne rendrait rien. C'est comme si j'avais été touchée par la grâce.

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Vendredi 15 février 2013 à 22:44

Combien de fois faudra-t-il que je me répète que pour avancer dans la vie, il faut sortir.
Strasbourg sous la neige à quatre heures du matin est pleine de magnificence.

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Mercredi 13 février 2013 à 17:15

Je suis en vacances. Les partiels sont passés, et tranquillement. Je n'ai même pas mal vécu la semaine de révisions. Evidemment, qui dit semaine de révisions dit cookies, alors c'était déjà assuré que le plan gustatif tourne à merveille. Les disques ont tourné aussi, je suis restée dans mes petits plaisirs solitaires : musique, vidéo, livres. Mes prérequis au bonheur. Je dois d'ailleurs me retenir de ne pas faire une chronique sur chaque oeuvre empruntée à la médiathèque, chaque trente-trois tours découvert et chaque repas réussi. J'avais presque l'impression d'être en vacances, mais je ne le suis véritablement que depuis hier, et je m'en réjouis parce que je garderai une semaine rien que pour moi. Je vais avoir le temps de me servir de ma machine à coudre, enfin.  Bien sûr, toute pression n'a pas disparu, il reste les cinq rapports de stages et le dossier de dyscalculie sur un livre-pavé que je n'ai pas encore ouvert. Mais le 4 avril, quand tout aura été rendu, c'est la liberté qui nous reviendra. En attendant, je fais ce que je peux. Evidemment, j'y pense de temps à autre, plus que je ne devrais. Au final, c'est toujours moi la plus mal lotie dans l'histoire. J'avais eu du mal à m'endormir, je pensais à ma faute, à ma très grande faute et à ses conséquences, je songeais au mal entre mes mains, à la douleur causée, je savais que ce qui est inévitable n'en est pas moins triste. Je revoyais mes fantômes, les cauchemars, je prenais conscience de cette présence en moi qui m'avait suffisamment poursuivie. Quand je me suis réveillée, tout avait changé. Mon instinct de survie avait décidé que je n'irais pas m'incliner devant la torture, que je n'avais aucun compte à rendre et qu'il était temps d'arrêter de souffrir pour les autres. Ironiquement, les personnes concernées sont celles qui comprennent le moins. Mon rôle de salope arrange tout le monde. Tout ce que j'ai dit et surtout n'ai pas dit, la raison n'en sera jamais reconnue : le respect. Tu ne sauras pas, tu ne sauras jamais parce que tu ne mérites pas de savoir. Si les insultes ont eu raison de mes sentiments, elles ne feront jamais fléchir le respect que je garde pour la moindre parcelle d'humanité.

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